Pendant 3 ans, j'ai écouté des commentaires sur la nuit de la photo qui s'était déroulée dans ma ville. Pendant 3 ans, je me suis dit que j'aurais bien voulu m'y rendre.
Cette année, pour la 4e du nom, j'y étais... j'aurais bien voulu qu'elle dure plus longtemps qu'une mi(ni)nuit, je n'ai pas eu le temps de tout savourer.
Forcément, entre découvertes et hommages, il y avait bien à faire. Hommage à René Burri à qui j'avais réservé un billet, hommage à Lucien Clergue, créateur des rencontres d'Arles, que j'ai découvert grâce à une calligraphie musicale très poétique.
Je reprends le texte de Joëlle Brack trouvé sur le site de la librairie Payot en l'adaptant... Au cœur d'un hiver polaire dont La Chaux-de-Fonds est coutumière, ce sont les amoureux... des images qui ont été à la fête pour la Saint-Valentin qui était aussi la 4e Nuit de la photo ! Car la ville s'est parée pour l'occasion de spectaculaires présentations de séries qui, par écrans géants interposés, ont intégré les œuvres à la structure même des lieux de projections. [...]
Wim de Schamphelaere (Belgique), Exchanging looks (2009-2014)
Deux thèmes forts qui font l'actualité ont donné le ton à la programmation 2015, l'Ukraine et la liberté d'expression. Cette dernière rejoint peut-être par hasard, mais de manière percutante, la vague "Charlie" avec In Jesus' Name du photographe Christian Lutz : son enquête sur une église évangélique de Suisse alémanique s'est en effet heurtée à l'interdiction par la justice d'une publication en livre, mais les tirages sauvés du pilon et présentés par la Nuit de la photo ouvrent un passionnant débat sur la liberté de l'artiste, le pouvoir de la religion et le droit à l'image. Quant à la crise ukrainienne, thème de la conférence inaugurale, au Club 44, elle a permis au photoreporter français Guillaume Herbaut de partager non seulement un exceptionnel travail menant De Maïdan au Donbass mais une réflexion sur la représentation de l'actualité en tant qu'événement historique.
En contrepoint surprenant mais salutaire et fécond, la Nuit de la photo a complété ce regard sur l'est de l'Europe avec Dust, du photographe israélien Nadav Kander, sur une zone militaire russe aujourd'hui pétrifiée et désertée pour avoir abrité de nombreux essais nucléaires, ou Iakoutsk la sibérienne, l'une des Villes extrêmes (celle-ci est la plus froide) explorée par le Genevois Steeve Iuncker. Elle a rendu hommage au photographe italien Gabriele Basilico, décédé en 2013, à travers Moscou verticale, une impressionnante série sur la mutation radicale de l'urbanisme de la capitale depuis vingt ans.
Parmi la trentaine d'artistes invités à La Chaux-de-Fonds, venus entre autres du Canada, de Corée du Sud, d'Angleterre, d'Allemagne, de Slovénie ou de Chine, le travail de nombreux artistes suisses [...].
Kechun Zhang (Chine), Le Fleuve jaune qui jaillit vers le nord en grondant (2011)
Certaines de ses photos m'ont fait penser à un billet que j'avais consacré à la photo en Chine
De la fonte des banquises aux tribus amazoniennes en danger en passant par les rues de New York, le Japon ou les réfugiés syriens, les thèmes ont été variés et les approches multiples : cinq heures n'ont pas suffi à faire le tour !
Denis Rouvre (France), Trilogie japonaise, Low Tide (2012)
Je me réjouis déjà de la 5e nuit de la photo...
http://www.nuitdelaphoto.ch/