Je ne retiens que les huit catégories majeures puisque d'une part, je n'ai pas vu tous les films dans les catégories spécifiques comme films étrangers, documentaires ou courts métrages et que d'autre part, je n'ai pas la prétention d'avoir la compétence de juger les meilleurs au niveau technique pointus comme le montage son, les costumes ou le design de production, où je ne demeure qu'un amateur.
Quand on parle de scénario, de réalisation et de performance d'acteurs, par contre, j'ai la prétention, comme auteur et comme cinéphile averti depuis quelques décennies, de savoir un peu plus de quoi je parle.
Voici donc mes choix personnels pour les Oscars cette année - choix qui sont évidemment limités par les mises en nomination (avec lesquels je ne suis pas nécessairement d'accord, mais je joue le jeu officiel).
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Meilleur réalisation: Alejandro Gonzalez Inaritu, Birdman. après tout ce que j'ai écrit de bien sur Boyhood et son concept unique, sur The Grand Budapest Hotel et le plaisir de cinéphile que produit son visionnement et sur The Imitation Game et son efficacité doublée de performances d'acteurs remarquables, vous pouvez imaginer combien il a été difficile pour moi de sélectionner un réalisateur qui se démarque cette année... Si j'ai choisi Inaritu, c'est pour les multiples talents dont il fait preuve dans Birdman. La direction d'acteurs, d'abord, qui est d'ailleurs évidente au nombre d'acteurs qui ont obtenus une nomination (et dont deux font partie de mes choix pour l'Oscar), mais la forme qu'il a donnée au film. En effet, ce long pseudo-plan séquence donne l'impression que le film a réellement été tourné d'un seul coup en ne faisant que suivre les personnages (un effet de réel jamais observé de cette manière là auparavant par ce cinéphile-ci). Plus encore, le mouvement constant de la caméra ajoute un niveau à ce film dont le sujet est justement l'incursion du cinéma au théâtre; Inaritu, en plus de rendre sa caméra mobile, évite du même coup de donner à son film l'aspect un peu figé du théâtre filmé. Enfin, cette forme est une première; jamais je n'avais vu un film de cette envergure tourné de la sorte, une originalité qui à elle seule mérite reconnaissance, surtout quand on note que se mêlent à ces pseudo-plans séquences des scènes de télékinésie et autres envolées lyriques manipulées avec brio.
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Voilà donc pour mes choix personnels... Un billet sur mes prédictions (plus court, le temps presse) devrait suivre sous peu.
Et vous, quels sont vos choix personnels?
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