De l'opération à la reprise de la course à pied, en passant par les phases de cicatrisation et ré-athlétisation, vous saurez tout ! Je parle ici de mon expérience, et me permets aussi de donner quelques conseils mais ATTENTION de ne pas tout prendre à la lettre, demandez bien conseil à vos médecins (chirurgien, kinésithérapeute,...) car chaque cas est différent.
Expérience personnelle : la plicae
La douleur... depuis quand ?
Une question me trotte souvent dans la tête... cette douleur au genou droit, qui s'est accentuée depuis ces deux dernières années, depuis quand est-elle réellement là ? Je ne m'en souviens même plu. En regardant des photos par ci par là, je me vois souvent avec la genouillère. Pour courir, mais aussi pour randonner. Comme si cette douleur avait toujours été là.
Entrée en phase critique
En 2011 s'ouvre un nouveau chapitre de ma vie : le début de mon doctorat. Dans ce nouveau chapitre, plutôt laborieux à vrai dire, la course à pied devient rapidement une nécessité pour décompresser et ne pas perdre pied. Un footing, puis deux, puis trois, et des courses d'orientation, et des randonnées, et hop un peu d'escalade aussi. Un peu boulimique la fille ? Oui peut-être mais ça me fait du bien. Du bien dans mon corps et dans ma tête. Le trail est une réelle découverte pour moi en 2012. D'abord en mode "rando-course" avec une amie pour appréhender cette nouvelle discipline, et puis en 2013 je décide de m'y mettre plus sérieusement, et d'augmenter la distance.
Mai 2013 : le kilomètre de trop...
De 10-15km, je passe à 20, puis à 40km... Ah cette fameuse barre des 40km... dans la Drôme, à Crest, c'est là que j'ai couru le Trail du Bout de Drôme (le récit par ici). Une expérience fascinante, exceptionnelle ! A mon petit rythme, en mode "allons voir si je peux le terminer". Des paysages à couper le souffle, une organisation au top, des coureurs fort sympathique. Mais aussi beaucoup de kilomètres et de dénivelé... peut-être un peu trop pour mon genou. C'est alors le début des galères pour moi...
Mai 2013 : mauvais diagnostic et l'espoir de recourir qui s'envole
Angoissée et déprimée, voilà comment je me sens après ce trail. Une douleur "mécanique" côté externe du genou droit me gâche systématiquement mes footings, m'empêchant même de faire plus de quelques kilomètres. La tête basse, c'est décidé je vais voir mon médecin généraliste pour me débarrasser de ça. Le (premier) diagnostic tombe, sans réellement d'examen, côté externe c'est dans doute une tendinite du fascia lata (petit article par ici). Diagnostic à la mode, sachez le. Bon, rien de bien dramatique. Quinze séances de kiné, du repos total, des séances de mésothérapie et une cure d'anti-inflammatoires. Un peu dépitée, je suis très sérieusement les consignes jusqu'au moment de la reprise...
En juillet, grand moment de bonheur. Ça y est je peux recourir ! Enfin ! Après deux mois de repos total ! Je commence par 20min. Aie et bien c'est déjà trop. Toujours cette douleur. Mince. Bon ok, on diminue ma "dose". 10min. Ça passe plus ou moins, mais impossible de ré-itérer l'opération. Coup de fil au doc' qui me répond "c'est que tu as repris trop rapidement". Très bien, allons y plus doucement...
Après des semaines de galères et d'"incompétence" de mon médecin, je dis stop, je suspecte une autre cause à ma douleur. Je prends alors un RV avec un spécialiste sur Montpellier.
Octobre 2013 : la révélation...
A ce moment là, je ne saurai trop dire comment je me sens. Contente de consulter un spécialiste, mais terrifiée à l'idée d'avoir un diagnostic menant à une opération ou pire un problème qu'on ne peut pas résoudre. Après une longue consultation, de multiples questions, un examen manuel et un arthroscanner, le diagnostic tombe : une plicae latéro-rotulienne congénitale. Beaucoup de personnes l'ont, sans le savoir, sans que ça ne les gêne, sans avoir à l'enlever un jour. Mais je ne suis pas comme tout le monde. Non. Dans me cas, c'est gênant, ça "bloque" ma foulée. Ça fait mal aussi. Une plicae c'est une sorte de pli de la membrane synoviale.
Novembre : le début de la lutte...
- 1ère méthode : le "déplissement" manuel ; à part quelques cris, rien de bien concluant
- 2ème méthode : la mésothérapie ; à part des pleurs et des nuits d'angoisses à cauchemarder d'aiguilles, rien de bien concluant non plus --> petit article par ici
- 3ème méthode : les infiltrations ; idem
- 4ème méthode : les injections d'acide hyaluronique ; un espoir pendant 3 mois... et puis le trou noir ! --> petit article par ici
Juin 2014 : 8 mois de bataille pour... RIEN
Ce n'est pourtant pas la bonne période. Dernière année de thèse, beaucoup de travail, beaucoup de pression, de stress, et un besoin immense de relâcher tout ça baskets aux pieds. Mais voilà, le peu de fois où je cours, à partir d'une dizaine de kilomètre, le genou me cris vivement de tout stopper. Pas cool celui-là... Je sais bien qu'à partir de là, pas d'autre choix... il ne reste plus que l'opération.
L'opération : arthroscopie
Les règles d'or avant l'opération ICI Journée un peu stressante pour moi, c'est ma première opération. Heureusement, Yannick est là et m'accompagne à la clinique. Une fois la paperasse faite avec les secrétaires, une infirmière m'emmène dans ma chambre. Il ne fait pas très chaud. Les infirmières ne parlent pas tellement, ce qui ne m'aide pas à me détendre. Une fois douchée à la bétadine, et revêtue d'une magnifique blouse j'attends mon heure... les mains moites, c'est terrible de ne pas connaître l'heure à laquelle je vais passer sur le billard !
J'ouvre difficilement les yeux. Quoi ? Mais ou suis-je ? Je ne suis plus au bloc ? Quelle heure il est ? Je peux bouger ? Ouille je ne me sens pas très bien. Mais qu'est ce qu'il se passe ? Autant de questions qui me sont passées par la tête en salle de réveil... et oui je n'aurai rien vu de l'opération ! Ce n'est peut-être pas plus mal ! Après une bonne heure à somnoler, on me ramène finalement dans ma chambre. La chirurgienne passe dans la foulée. Tout s'est bien passé. Pas le temps de poser d'autres questions, je suis encore un peu dans le brouillard. Le kiné passe également pour indiquer quelques exercices à faire. Ouf je suis enfin tranquille, je me recouche un peu, l'anesthésie m'a bien remuée. Mais à part de petites nausées et quelques vertiges, aucune douleur au genou !
A 18h, Yannick revient me chercher :-) Le soir, j'appréhende un peu le "réveil" de la zone anesthésiée, mais je m'endors avant même de sentir quoi que ce soit.
- S+1 : Je ne peux pas plier la jambe, bien évidemment, mais je n'ai pas spécialement mal, c'est vraiment super. J'enlève très vite les béquilles, et au bout d'une semaine je monte et descends presque les escaliers normalement.
- S+2 : Fin des soins (pansement + piqure contre la phlébite)
- S+3 : Début des soins kinésithérapeutiques après au programme des massages
- S+4 à S+6 : Musculation des abdos à fond (en même temps je ne peux pas faire grand chose d'autre), soins en balnéothérapie, début de petites ballades
Phase de ré-athlétisation Nous y voilà. ENFIN ! Je ne vous apprendrais rien en vous disant que je suis surexcitée quand mon kiné m'autorise enfin à reprendre la course à pied, la rando et le sport en général. Après l'excitation du début, place à la rationalisation...
- Règle n°1 : on se re-muscle ! Avant de s'affoler, il est important de se forger de beaux petits muscles qui vont protéger les articulations. Pendant les séances de kiné certes, mais vous pouvez (et devez) faire du renforcement aussi chez vous. Tout en faisant attention, en écoutant son corps et les consignes du kiné et du médecin du sport, je vois mes petits cuissots qui commencent à reprendre de jolies formes :-) Astuce : j'utilise 2 fois par semaine l'application Nike Training Club pour smartphones
- Règle n°2 : on re-court PROGRESSIVEMENT et par paliers ! Selon la version kiné ou la version médecin du sport, on part de 15-20min et on augmente les sorties de +5/10min tous les 3-4 footings. Personnellement, ça se passe super bien, aucune douleur ou très peu. Par contre, niveau cardio je galère... la route sera encore longue mais je recours et prends beaucoup de plaisir, c'est le principal :-) Astuce : privilégier des chaussures avec un drop pas trop important pour ré-habituer le pied aux mouvements du terrain, aux petits impacts, ce qui ré-apprend aussi au genou à fonctionner sans la plicae
- Règle n°3 : patience est règle d'or... Comme je viens de le dire, la route est longue. C'est difficile de repartir de "presque" zéro, mais il faut être courageux, lever la tête, profiter de tous ces petits footings qui sont déjà bien suffisant pour se faire plaisir. Il faut y aller doucement, être capable de courir 50min sans douleur avant par exemple de commencer à fractionner.
Bon courage à tous les blessés !