Les services de renseignements russes et américains savent qu'il faut coopérer pour combattre le terrorisme, en dépit des divergences politiques entre les deux pays, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
Le directeur du FSB Alexandre Bortnikov, qui a participé au sommet sur
la lutte contre l'extrémisme à Washington, a déclaré jeudi aux
journalistes russes que la Russie et les USA avaient évoqué "à plusieurs
reprises leur coopération dans ce domaine", pour conclure qu'elle "ne
devait pas être politisée".
Au sujet de l'échange de renseignements entre la Russie et les USA sur l'organisation terroriste État islamique (EI),
le directeur du FSB a déclaré que c'était "tout à fait possible" et que
les parties avaient fait preuve d'une "compréhension totale". "Ce qui
se passe aujourd'hui est tellement grave qu'il faut s'unir",
affirme-t-il. La Russie, explique Alexandre Bortnikov, estime que les
efforts multilatéraux pour lutter contre le terrorisme doivent être
encadrés par l'Onu.
Selon le directeur du FSB, près de 1 700 Russes combattent
aujourd'hui dans les rangs des extrémistes en Irak — pratiquement le
double par rapport à l'an dernier. Dans l'ensemble, le nombre
d'étrangers au sein des troupes extrémistes est passé de 13 000 à 20 000
hommes et une centaine d'États sont impliqués dans ce conflit.
L'augmentation du nombre de volontaires à rejoindre les rangs des
islamistes et leur retour potentiel dans leur pays d'origine sont
alarmantes. A l'issue du sommet de Washington a été adopté un document
exposant les approches pour l'organisation du travail conjoint, annonce
Alexandre Bortnikov. Un accent est mis sur le stade initial de
l'expansion du radicalisme parmi les jeunes, ce qui, selon lui,
"préoccupe tous les participants à la conférence".
"Il est important de comprendre le besoin de travailler ensemble en
dépit des problèmes politiques", dit-il en citant l'exemple de l'enquête
sur les attentats au marathon de Boston et l'organisation de la
sécurité pendant les Jeux olympiques de Sotchi.
En évoquant le
soutien par les Américains de l'opposition syrienne dite "modérée",
Alexandre Bortnikov a déclaré: "S'il s'agit de cette même opposition
"contrôlée" en Syrie, qui influerait sur les processus actuels sur
place, comme certains le supposaient: où cela nous a-t-il entraîné en
fin de compte? La majeure partie a préféré rejoindre les structures
contre lesquelles pratiquement tout le monde commence aujourd'hui à
planifier des actions".
Source: SputnikNews