Ca faisait bien longtemps que ce thème revenait sur la table lors des décisions des amis circulaires, sans pour autant qu'il ne soit l'heureux élu. La dernière fois que nous avions abordé cette région, c'était encore plus large : le Roussillon y était associé.
Ce fût chose faite donc, par un temps local presque estival. Le soleil inondant la région haut-normande. Rassurez-vous, dans ce genre de situation, ça ne dure pas bien longtemps et ça tourne à l'orage rapidement.
Nous sommes chez Yves-Marie et Sandrine, dans leur grande maison, à la campagne... Au programme de cette soirée, des blancs, des rouges mais pas de sucrés. Il existe pourtant de beaux Muscats.
Merci au passage au Comité Interprofessionnel des Vins du Languedoc pour la documentation fournie pour cette dégustation.
La bouche démarre d'abord sur un petit sucre, poursuit sur des notes d'abricot, sur une trame beurrée.
Un vin au bel équilibre, gourmand et au rapport Q/P plus que correct, quand on saura qu'il ne coûte que 6,50 €. On commence donc par un Coteaux du Languedoc blanc 2007 du Mas Nicot.
Voici maintenant un vin qui a beaucoup fait parler. Tout le monde est d'accord pour qualifier la couleur :
Le premier, qui trouve que la bouche est trop acide, sans grand intérêt et qui fera la moue à la vue du prix (15 €). L'autre, qui lui trouve au contraire un bel équilibre, atypique avec des notes oxydatives et une longueur superlative.
Sâchez donc que sur 13 dégustateurs, 9 n'ont pas aimé et 4 l'ont adoré. Ce Vin de Pays de l'Hérault 2005 délicat à aborder, c'est Léon Barral qui le fait. 80 % Terret, 10 % Viognier et 10 % Roussane composent ce blanc dont les vignes ont 90 ans d'âge.
On se posera la question de savoir si ce blanc de Barral est destiné à un public de connaisseurs extra avertis. Pas vraiment sûr qu'il ait été compris dans sa globalité.
Dis papa, c'est encore loin le Languedoc ?
On passe aux rouges ?
Couleur cerise, le nez de ce vin propose un cocktail de jus de fraise, de cerise encore, jus de mûre avec des traits épicés et réglissés. Et puis il y a ces notes de cuir, très fortes, très présentes. Un signe ?
Malgré 2 heures de carafe, la bouche est tannique, avec une matière un peu rugueuse mais intéressante. Finale avec un trait végétal. Un beau vin, qu'il faudra certainement attendre encore un peu. C'est un Fitou 2004 Montmal.
Tiens, nous n'avons pas de couleur pour le suivant ?! Les cahiers de notes doivent être troués. Passons donc à ce nez qui est floral d'abord, mais qui vire ensuite vers un registre animal. La bouche n'est pas très intéressante, car âpre, amère et assez stricte. Pas très exaltant ce St Chinian 2005, Terrasses de la Rocanière de la cave de Roquebrun
La robe de notre 5ème vin est cerise bigarot. Son nez est mûr, crémeux, fait de pruneaux avec un petit côté sauvage agréable. Mais la bouche se montre fluide et tombe rapidement avec néanmoins quelques arômes de fruits (pruneaux encore). C'est encore un St Chinian 2005 et c'est le château Cadorin (cuvée Prestige).
Le suivant sent clairement l'étable, le cuir, le cheval, mais le thym, l'olive noire et l'encre d'école. C'est chaleureux et mur. La bouche est bien équilibré, construite sur une jolie acidité. C'est chocolat, fruits rouges, tapenade. Le tout délivre une belle longueur avec des tanins veloutés. On adopte sans hésiter, ce Faugères 2003 du Clos Fantine.
Rouge violacé, c'est la couleur de ce vin. Les larmes sont colorées. Au premier nez, c'est une explosion de fruits rouges, mais qui laisse place à une sensation alcooleuse. Il y a des traces d'épices et de poivre. On ressent en bouche les quelques années qui ont patiné les tanins. Le fruit est encore assez présent et la longueur correcte. Ce Coteaux du Languedoc 2000 est fait par le château de Valcyre Benezech.
Au tour de notre avant dernier. La robe est légèrement tuilée. Des arômes de réduction s'effacent pour laisser place à d'autres plus évolués comme les feuilles sèches et la terre humide. Le fruit domine (cerise) avec une certaine souplesse grâce à des tanins presque fondus. Il est pas mal ce Faugères 2003 du château de la Lauze.
La robe du petit dernier est évoluée, avec des franges orangées. Le nez n'est pas très joyeux, rectiligne avec une trame végétale. La bouche commence avec une certaine sucrosité, un peu de fruit mais manque de volume et tombe rapidement. Bof. Nous terminons donc cette soirée Languedoc par un Corbières 2002 du domaine du Grand Crès.
Avec ça qu'est ce qu'on mange ? Un velouté de carottes, des verrines de crevettes roses et concombres, des brochettes pruneaux/melon/foie gras/tomates/moza, du lapin à la provencale... (merci Sandrine pour ce repas totalement réussi. Tu vois que c'est pas si dur de recevoir les assoiffés ;-))