Les technologies déjà disponibles et à venir promettent de multiplier la productivité grâce à la robotisation des usines, l’utilisation de véhicules autonomes, les cyber universités, les robots domestiques, les drones, etc. Un rapport publié par la banque ING nous apprend que 49% des emplois en Belgique sont susceptibles d’être robotisés dans le futur. Le monde du travail sera profondément modifié au cours des prochaines décennies. Des secteurs complets de l’économie disparaîtront au profit de nouveaux emplois que nous ne pouvons pas imaginer aujourd’hui.
Il ne sert à rien de freiner l’évolution technologique comme les gouvernements essaient de le faire par exemple dans les cas d’Uber et d’AirBnB. En nuisant aux entrepreneurs, nous ralentissons la croissance économique et pénalisons la population pour le plus grand plaisir de nos concurrents. Les entrepreneurs, surtout les plus avant-gardistes, n’hésiteront pas à déménager leurs pénates là où ils seront les bienvenus.
Sous des prétextes fallacieux, tels que la protection du public, les gouvernements cherchent par tous les moyens à protéger les groupes qui profitent du statu quo. La résistance aux changements n’est pas un phénomène nouveau. Il a toujours existé, mais les sociétés qui ont su s’adapter sont aujourd’hui celles qui bénéficient du meilleur niveau de vie. Historiquement, les sociétés anglo-saxonnes ont bénéficié d’une plus grande liberté économique, facilitant par le fait même le changement et la croissance économique. Toutefois, depuis cinquante ans les économies occidentales sont de plus en plus embourbées dans des bureaucraties qui engendrent l’immobilisme.
Plutôt que de s’acharner à interdire, il vaudrait beaucoup mieux travailler à mettre en place les conditions favorables au déploiement et à l’utilisation de tout le potentiel des nouvelles technologies et de leurs applications.
Notre système d’éducation produit beaucoup de jeunes qui n’auront pas leur place dans le monde de demain. Bien sûr, les nouvelles technologies permettront à plusieurs d’entre eux de se rattraper, mais est-ce bien sage de compter là-dessus? Ne vaudrait-il pas mieux être proactif?
Notre cadre juridique est de moins en moins respectueux de la propriété privée et les réglementations sont d’une complexité propre à effrayer les plus audacieux. La recherche maladive du consensus, les intérêts corporatifs des groupes de pression qui s’affrontent et le manque de leadership de nos dirigeants nous empêchent de les adapter aux réalités d’aujourd’hui et nous condamnent à l’immobilisme.
L’environnement socio-économique du Québec est caractérisé par une fonction publique obèse et tatillonne, une fiscalité confiscatoire, des programmes sociaux que même les provinces riches ne peuvent se permettre, et des lois du travail qui datent de l’ère industrielle. Rien de bien attirant pour les entrepreneurs et investisseurs qui voudraient considérer le Québec pour s’y installer.
Depuis une dizaine d’années, les adeptes de la religion socioécologiste s’opposent à toute forme de développement. Leurs porte-parole, plus missionnaires que rationnels, font le bonheur des médias et effraient les politiciens. Comme si cela n’était pas suffisant, l’idéologie anti-riche qui caractérise la culture québécoise agit comme repoussoir sur les entrepreneurs et investisseurs potentiels.
Les opportunités seront de plus en plus nombreuses, à condition d’être prêt à les accueillir. Le chemin à parcourir est très long et la culture québécoise engendre des vents contraires qui ralentissent dangereusement notre cheminement.
Il est nécessaire de revoir les lois du travail pour ramener le pendule à un juste milieu entre la protection des travailleurs et le besoin de flexibilité des gouvernements et des entreprises. Dans la fonction publique et dans les grandes entreprises, les syndicats se sont arrogé une part trop importante des responsabilités de gestion. Leur pouvoir de nuisance est tel que les élus et les gestionnaires préfèrent accepter leurs demandes, même lorsqu’elles sont déraisonnables. Les conditions de rémunération et de travail des employés municipaux en sont un bon exemple.
Il faut faire un sérieux ménage dans les programmes de subventions. Ils sont si nombreux et kafkaïens que les entreprises doivent embaucher d’ex-fonctionnaires et d’ex-politiciens pour s’y retrouver. Ils sont très coûteux et favorisent le capitalisme de connivence. Les efforts et argents déployés pour gérer ces programmes seraient beaucoup plus utiles pour créer un environnement économique invitant et accessible.
Le Québec a un urgent besoin de réelles réformes : réduction de la dette, réduction du rôle de l’État en tant que fournisseur de service, suppression des obstacles à l’entrepreneuriat et aux investissements, une fiscalité qui récompense le travail et l’investissement, etc. Plus nous attendons pour corriger le tir, plus nous prendrons du retard par rapport à nos concurrents.