ENERGETIQUE PROSPECTIVE (15) : Etat de santé du nucléaire actuel -suite

Publié le 20 février 2015 par 000111aaa

1° /COMMENT EN ETRE ARRIVES LA…NE PAS OUBLIER  LES PROBLEMES DU PASSE …..

Pour avoir vécu in situ  le développement véloce du nucléaire après  mon diplôme d’ingénieur en 1954  ,et entre mon entrée au CEA  en  1961 et mon départ en retraite de l’  IPSN/MINISTERE DE L’INDUSTRIE  en 1991 ,je peux me permettre de faire encore appel à des souvenirs très précis …..Qu il me soit donc permis de rappeler  que la France  est partie se perdre dans une filière  de réacteurs gaz – graphite ( dite UNGG) qui n’ont pas vécu eux  jusqu’à 30 ans  par manque de compétitivité avec les réacteurs  à eau pressurisée  (PWR , dits REP)ultérieurs , «  copiés » des Américains……Et qu’il  me soit aussi permis d’affirmer que lorsque ces derniers ont créé   cette filière,  ils ont suivi la loi du Marché  de l’Energie  et   ne  se sont pas souciés  de certaines situations critiques  de sureté et du démantèlement  de ces réacteurs …

.La vie d’une collectivité humaine est ainsi  faite …..nous sommes «encagés» dans un système politico- financier- technique auquel il est difficile d’échapper .J’ai personnellement vécu la disette et le «  manque de tout » entre1940 et 45 , la première crise pétrolière   et les tickets d’essence  avec  SUEZ en 56  , puis la seconde en 73  et la décision gouvernementale  (POMPIDOU/MESMER)de dépendre moins des combustibles fossiles  par l’électricité nucléaire …….Aujourd’hui, comment se faire élire sans promettre monts et merveilles ? La principale terreur de nos gouvernants est de détruire des emplois. Car comment se refaire élire après ?….. Et avant cette loi de transition énergétique dont on nous a tant rebattu les oreilles  déjà l’an dernier   , j ai entendu en  2012  des responsables politiques verts proclamer  que  tout démantèlement  de réacteur   n’entrainait que le transfert  des gens de l’activité locale  A de production a l’activité locale  B de démontage :  c’est à dire une énorme  stupidité humaine et technique de plus …

 Bien évidemment c’est  la  catastrophe de Fukushima  qui  a  fait bouger les lignes traditionnelles.  Le  plan allemand pour le renouvelable n’est qu’ une tractation de  politique interne  : la transition n’est pas fluide. L’arrêt de leurs  sept réacteurs les plus anciens contraint aujourd’hui l’Allemagne à importer de l’énergie en base , notamment française et  nucléaire. En France, où 78% de l’électricité vient des centrales, il n’y aura ni une telle  volte-face, ni une  transition  sans grincements ……La plupart des régions françaises vivent du nucléaire  et  ont été arrosées par la taxe professionnelle,  Dans un  pays où l’emploi industriel a considérablement baissé, où la croissance sacro-sainte mais  désormais disparue, a détruit le petit commerce et l’artisanat, a délocalisé l’industrie - et bientôt les services, c’est une manne dont on ne veut pas se passer. .

  2°/DEBUT DE MON ANALYSE DES ARTICLES DE « CONTROLE » : » La  poursuite de fonctionnement des centrales nucléaires au-delà de  40 ANS «

Dans mon article précédent ( Prospective n°13) , je vous ai présenté les titres   des intervenants / Je ne vais pas vous les « jauger » tous et d’ailleurs  il est nécessaire  qu’au préalable  je passe  les acteurs –chefs en revue et vous en présente les   nouveaux responsables !

2-A /- EDF : le 12 février, Jean-Bernard Lévy a présenté les résultats annuels d’EDF, dont il est devenu PDG fin octobre 2014. Fort d’un chiffre d’affaires de 72,8 milliards d’euros, en hausse de 1,3 %, et d’un résultat net de 3,7 milliards d’euros, en croissance de 6,2 %, il a expliqué que le producteur d’électricité dépensait « environ 3 milliards d’euros par an pour maintenir le parc nucléaire », un chiffre qui se monterait à 5 milliards d’euros par an  « pour améliorer la durée de vie des centrales et leur sécurité ». Il tient donc toujours au grand carénage de  PROGLIO …..Mais  ce dernier réclamait au moins 50 milliards ….J B LEVY  va-t-il attendre  alors 17 ANS ou   25 ans !!!!!!?Je doute que l ASN attende aussi longtemps !

Contrairement à ce qu’affirmaient de récentes informations de presse , il a assuré  que son groupe n’avait pas de projet de prise de participation dans  Areva : « Nous avons depuis maintenant quelques mois (...) avec les équipes d’Areva engagé des chantiers d’amélioration de notre efficacité opérationnelle (...) de façon à travailler en meilleure intelligence et à coopérer sans aucune arrière-pensée » Avec Areva, aucun autre projet à l’ordre du jour…

 Cela suffira-t-il ?Faudra-t-il emprunter encore ou augmenter les tarifs ?  A cela ,  il réponds : " Il n’y a pas  eu de hausse des tarifs programmée pour 2015 »…… « On est dans une phase où l’on a relativement peu investi ces quinze dernières années (...) Il faut que le gouvernement nous donne les moyens d’investir. »

Et  il demande de pouvoir augmenter régulièrement les tarifs. « A consommation égale, un ménage allemand paie 90 % de plus qu’un ménage français »,…… "Nous vendons très en dessous de nos coûts de revient. Ces écarts font que la dette d'EDF a augmenté chaque année",

  A suivre