Pour redevenir compétitive face à l’industrie russe, la NASA a recours à l’impression 3D dans la production de ses fusées spatiales.
Le centre spatial George Marshall d’Huntsville, Alabama, travaille actuellement, par le biais de l’impression 3D, à un objectif que l’on croirait tout droit sorti de la Guerre Froide : construire des fusées spatiales 100% américaines qui surpassent leurs homologues russes. Depuis la chute de l’URSS, les Américains ont quelque peu délaissé leur production nationale pour se fournir massivement auprès de leur ancien ennemi : abondantes, fiables et peu coûteuses, les fusées russes présentaient au début des années 1990 une alternative alléchante aux couteux appareils américains. La tendance est demeurée inchangée, jusqu’au récent durcissement des relations entre les deux pays.
L'impression 3D permettrait au gouvernement américain de construire des fusées spatiales plus rapidement et à moindre coût.
Afin de réduire la dépendance aux fusées russes (qui sont aujourd’hui utilisées pour des satellites indispensables à la sécurité nationale), la NASA investit massivement dans cette base, qui fut l’un des fleurons de l’aéronautique américaine dans les années 1960. Problème : comment redevenir compétitif alors que les fusées sont importées depuis plus de vingt ans ? Tous les espoirs du programme reposent sur des techniques de pointe mêlant modélisation par ordinateur et impression 3D. L’un des cadres du projet, Steve Cook, interrogé par le site Popular Science, estime que cette technologie permettrait des gains de temps et une économie de matière première considérable.
Un générateur de gaz, qu’il faut quinze mois pour construire avec les méthodes d’assemblage traditionnel, pourrait ainsi être imprimé en tout juste quinze jours, le tout pour 70% moins cher. La fabrication par empilement de couches successives, propre à l’impression 3D, permettrait également de réduire considérablement le poids de l’appareil, libérant de l’espace pour davantage de charge utile. De même, imprimer une chambre propulsive coûterait 35% moins cher que de l’assembler, et l’opération économiserait des mois de travail. Soudures, liens, plaques de métal… la majorité des composantes de la fusée pourraient à terme être imprimés, avec à la clef un engin puissant, économique et rapide à produire. Un premier modèle de démonstration pourrait voir le jour dès 2018.