-
La chute du prix du pétrole pourrait stimuler la croissance en 2015
-
Politique budgétaire : haro sur les dépenses anachroniques et improductives
-
Lutte contre le chômage : contre la sclérose de la pensée
-
Les effets de la politique monétaire européenne seront perceptibles d'ici dix-huit à vingt-quatre mois
-
Macron : « Vouloir me réduire à un banquier, c'est minable ! »
Après une année 2014 au cours de laquelle les taux obligataires ont continuellement chuté et donc procuré une performance relativement solide, les investisseurs vont devoir gérer activement le risque de taux, essentiellement importé des Etats-Unis. Le resserrement monétaire de la Réserve fédérale, avec le relèvement attendu de ses taux directeurs au second semestre, risque de provoquer une hausse généralisée des taux.« Ce mouvement ne devrait pas provoquer de krach obligataire, la hausse devrait s’avérer somme toute contenue, notamment en Europe. Néanmoins, il est important d’amortir ce mouvement en réduisant au maximum le risque de taux » estime Emmanuel Petit. La désensibilisation des portefeuilles à la hausse des taux longs passe par la sélection d’obligations de maturité intermédiaire. Sur le marché du crédit européen, le segment des maturités de 3 à 5 ans est celui qui offre non seulement la meilleure désensibilisation, mais aussi les meilleures primes de crédit, de l’ordre de 80 à 100 bp. « Nous surpondérons ce segment, qui offre une meilleure protection au risque de pentification de la courbe de taux. Dans l’environnement de taux actuel, il nous semble essentiel de piloter une gestion obligataire assez flexible, capable d’identifier les éléments de marché offrant de la valeur. Nous continuons aussi de privilégier les notations BBB et BB, qui correspond à l’univers obligataire ‘cross over’, entre ‘investment grade’ et ‘high yield’ ».
Les émetteurs de cet univers bénéficient notamment de trésoreries de qualité, avec d’importantes liquidités disponibles héritées du cycle d’assainissement (restructuration des activités de ces entreprises, amélioration de leur rentabilité) mis en œuvre après la crise.
En termes de bond-picking, l’équipe de Rothschild & Cie Gestion apprécie aussi les marchés périphériques européens, dont les émetteurs affichent encore un beau potentiel de rendement. « Le risque ‘pays’ qui pesait il y a quelques années sur les émetteurs corporate de ces pays a fortement diminué, tandis que les spreads de ces titres sont encore significativement supérieurs à ceux de leurs homologues des pays ‘core’ (environ 50 bp les séparent actuellement) » constate Emmanuel Petit. «Nous préférons par exemple investir dans Telefonica, plutôt que Deutsche Telekom» ajoute-t-il.
Enfin, l’autre parti pris de l’équipe de gestion est de privilégier les dettes bancaires subordonnées, qui ont l’avantage d’offrir des rendements attrayants et une forte visibilité, dans un secteur sous pression réglementaire. « Les fondamentaux du secteur sont meilleurs, avec l’amélioration de la qualité des bilans. Des émetteurs Tier 1 comme HSBC ou Société Générale offrent des perspectives de performances robustes », conclut Emmanuel Petit.