Le 7 janvier 2015, la brutalité aveugle nous a projeté dans une réalité glaçante : des tueurs-barbares, se réclamant de l'islam, déversent leur haine en massacrant des innocents. Cela nous a particulièrement touché et choqué, presque physiquement, car cela s'est passé dans notre pays, à nos portes. Les massacres et la barbarie perpétrés en masse par Daesh et Boko Haram ne nous concernent que mentalement, car ils se déroulent loin de chez nous. Sommes-nous insensibles ? Que nenni. Car la réalité de notre vie quotidienne nous happe suffisamment pour que notre cerveau fasse le tri dans nos émotions : "loin des yeux, loin du coeur" pourrait-on dire. Pourtant, depuis quelques années, des tueries, toujours au nom de l'islam, ont lieu un peu partout dans le monde, et chez nous aussi. Et parce que ces meurtres ont lieu sur notre sol proche (France et Europe) notre sensibilité à ces phénomènes croît.
Les musulmans de France tremblent, les français non musulmans-gaulois-de souche (comme vous voudrez) ont peur. Les politiques parlent, mais le discours est flou. Des philosophes, comme Alain Finkielkraut, et des intellectuels, comme Eric Zemmour, nous alertent, mais ne sont pas entendus. Des écrivains, comme Michel Houellebecq, imaginent des futurs angoissants. Des personnalités de confession juive (plus ou moins connues), comme Alexandre Arcady, se font l'écho d'un antisémitisme rampant venant d'extrémistes de droite et d'islamistes radicalisés.
Bref, les notions d'islam, de Coran, de musulmans, d'islamistes, de radicalisés, de jihad, etc. s'entremêlent avec les notions de guerre sainte, de religion, de bombes humaines, de terroristes, de Sunnites, de Chiites, de lapidation, d'égorgements, de terreur, d'horreur, de prophète, de caricatures, de massacres, etc. Mais tout cela est projeté dans notre vie tranquille, soudainement bousculée, brutalisée, sans que nous ne comprenions ce qui se passe exactement. Toutes ces notions nous sont totalement étrangères, à nous, français non musulmans, qui ne connaissons pas le Coran, qui n'allons pas à la mosquée, qui ne parlons pas arabe.
Elles sont peut-être étrangères aussi aux français musulmans qui pratiquent leur foi, comme des chrétiens ou des juifs, simplement pour s'accrocher l'âme au Ciel afin de chasser leur peur inconsciente d'être des Êtres Humains. Ils ont une foi reçue en héritage ; c'est la seule voie vers Dieu qu'il connaisse ; ils font avec, et j'imagine, se fabriquent une croyance et une pratique fondées sur les "douceurs" du Coran, et non sur ses aspérités. Moi-même, de culture catholique, ainsi que de nombreuses personnes autour de moi, n'ont gardé de notre héritage religieux qu'une sorte de synthèse, fabriquée progressivement lors de notre avancée en âge, débarrassée des scories indigestes du discours dispensé dans les églises.
Il se peut aussi qu'ils n'aient qu'une vague idée de ce qu'est vraiment leur religion. Savent-ils précisément comment s'est construit le Coran, et ce qu'ils contient ? Car là est probablement la question ! Pourquoi des croyants (ou pseudo) vont se faire sauter ou massacrer des innocents, alors que d'autres ne le font pas ? Logiquement, on peut en conclure qu'il existe deux grilles de lecture, deux approches différentes. Sur le site de Marianne, Michel Onfray donne son point de vue sur l'islam et plus précisément sur le Coran, dans l'émission "On n'est pas couché" de Laurent Ruquier. M. Onfray est aussi repris sur le site FNB. On ne peut pas accuser le philosophe de racisme ou d'islamophobie, ce n'est pas du tout son genre. C'est un athée convaincu et qui, pour parler de l'athéisme à étudié, entre autre, les trois religions monothéistes (judaïsme, catholicisme, islam). Ce qu'il dit est limpide : le Coran contient un message belliqueux, très prégnant, dans une grande majorité des sourates. Une autre partie, plus spirituelle, permet une approche plus apaisée. L'Egypte elle-même a récemment "appelé à une refonte en profondeur du discours islamique" ! L'idée que le Coran délivre un message violent commence à faire son chemin. On entend, deci-delà, dans les médias divers intervenants, majoritairement de confession non musulmane, qui aborde le sujet. La parole des musulmans est encore faible ! Mais ne les accablons pas. Mettons-nous à leur place. Leur religion et leur livre Saint (le Coran), s'apparente depuis quelques années à la violence, au terrorisme, au meurtre, etc. Ils découvrent que leurs croyances engendrent des dérives barbares. La planète entière est contaminée ! Il leur est sûrement difficile de reconnaître s'être trompés, et d'avoir été trompés, depuis si longtemps, et de découvrir que leur livre Saint n'a de saint que le nom.
Mais, il est temps que les musulmans regardent la réalité en face, pour eux-mêmes et pour tous les non-musulmans. Une fois le Coran épuré, la sérénité reviendra dans la société française et au sein de la communauté musulmane. Les polémiques sur le foulard et le nikab disparaîtront. J'irai même plus loin. La nourriture halal / haram pourrait aussi être remise en question puisque ne correspondant plus à des considérations sanitaires ou au suivi de rituels venant d'un autre âge. Fini les problèmes d'horaires séparés de piscine, les menus spéciaux à la cantine, etc. Et surtout, en ce qui concerne les jeunes, ce serait la fin de leurs fantasmes de mourir ou de tuer uniquement pour donner une sorte de sens à leur existence vide de valeurs. Parce que si tous les jeunes du monde devaient entrer dans la violence à l'étape de l'adolescence ou du début de l'âge adulte, on assisterait à une hécatombe. Non ! Certains jeunes s'engagent dans cette voie car l'islam leur en donne la possibilité. Une fois cette possibilité extraite du Coran et du discours islamique, alors un potentiel recours à la violence de la part d'un jeune ne serait plus conditionné par un message religieux, mais uniquement par un problème de fragilité mentale, intellectuelle, etc., ce qui réduira considérablement le nombre de jeunes avides de violence.
Je vais enfoncer le clou ! et m'interroger sur le rapport entre communautés et violence. Il existe de nombreuses communautés en France. La seule, à ma connaissance, liée à la violence est la communauté musulmane ! La communauté asiatique pose un problème ? Non ! Les diverses communautés africaines posent un problème ? Non ! Hormis celles qui ont l'islam pour religion...Etc.
Le communautarisme n'aurait plus le même sens. Vivre ensemble, se regrouper dans sa culture d'origine, serait naturel, le temps pour chaque personne de prendre ses marques pour ensuite s'en dégager et s'engager plus librement dans la société d'accueil. Et cela ne ressemblerait plus à un renfermement sur soi contre la société, ou à un désengagement de la vie en société au sens large.
L'islam doit se réformer pour être en plein accord avec un message de paix et d'amour. Que plus jamais des messages de haine soient proférés. Le christianisme a fait ses réformes, autrefois, souvent dans la douleur et la violence, jusqu'en 1905, date de la séparation de l'église et de l'Etat. Cette date est récente ! Ce qui prouve bien que se dégager de la pression d'une religion qui imprègne tous les pans de la société depuis si longtemps est un processus complexe. Mais la laïcité est aujourd'hui une configuration et un exemple qui peuvent permettre à l'islam de s'engager dans une "révolution" interne plus rapidement et plus facilement. Le chemin est déjà tracé par l'expérience française. L'islam est à un tournant de son Histoire. Soit il entame rapidement son changement, ce qui lui assurera un futur serein, soit il n'évolue pas, et il doit s'attendre à de nombreux remous, dans le monde entier, qui remettront la légitimité même de son existence en cause !
Je rajouterai un point concernant le terme islamophobie, dont je risque d'être accusé. Suivez le lien suivant pour mieux en comprendre la définition.
Je m'adresse à ceux qui utilisent cette accusation dès qu'il s'agit de parler ou de réfléchir sur le sujet de l'islam. Les faits leur donnent tord. Les violences engendrées par un religion, quelle qu'elle soit, ne doivent pas être éludées. Pour des raisons de pseudo humanisme, ou d'angélisme, la moindre critique sur une religion devrait être taxée de racisme car elle touche à des personnes adeptes de cette religion ? Non ! Une réflexion sur un fait de société, en l'occurrence une religion, englobe inévitablement des citoyens, en l'occurrence ici des croyants. Une critique peut-être positive ou négative. Cela reste de l'ordre de la réflexion, et touche à l'intelligence et au sens critique. Aux vues des horreurs commises par des fanatiques se réclamant d'une religion, il est tout à fait légitime, et indispensable, de chercher les liens entre les horreurs, les fanatiques et la religion. S'il n'existe aucun lien entre les violences et la religion étudiées, les critiques sur cette religion sont condamnables car infondées. En revanche, si un lien est avéré, alors la critique négative est justifiée. Je rappelle que l'on parle ici de "mort" ! On ne parle pas de violence verbale, on parle de massacres, de meurtres, de barbarie, etc. !! Il est par conséquent tout aussi légitime que de tels actes engendrent la peur et le rejet, même si cette peur est irraisonnée. Ceux qui subissent cette violence sont plongés, soudainement, brutalement, dans une sidération totale. La première réaction est la peur. Elle est légitime, quel qu'en soit le niveau de subjectivité. Être subjectif quand on est mis brutalement en face de quelque chose que l'on ne comprend pas est naturel et légitime. Comprendre ce que l'on ne connaît pas permet l'objectivité. L'objectivité s'articule autour de la pensée, de la réflexion, sans les émotions primaires de la subjectivité. Mais la conceptualisation d'un phénomène empêche-t-elle les émotions ? Non ! Comprendre objectivement et non intuitivement peut-il plonger quelqu'un dans une immense sidération, peut-être encore plus grande que si ce quelqu'un n'avait pas tout compris du pourquoi de sa peur initiale ? Évidemment !! Donc, la peur et le rejet de l'islam, intuitivement ou objectivement, sont légitimes. C'est ce qui se définit par islamophobie ! Rejeter un étranger simplement car il est étranger est du racisme. Ne confondons pas tout !