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Influence

Publié le 20 février 2015 par Malesherbes

Lundi 16 février, sur RMC et BFM TV, Jean-Jacques Bourdin interviewait Roland Dumas. Au début de l’entretien, il s’adresse à lui ainsi : « Vous dites, par exemple : Manuel Valls, ce n’est pas ma tasse de thé ». Roland Dumas explique alors ce qui a pu l’opposer à Manuel Valls, en particulier sur la question palestinienne. Le dialogue se poursuit ainsi :

-   RD : Il a des alliances… personnelles… qui font que … Chacun sait qu’il est marié avec quelqu’un… quelqu’un de très bien du reste, qui a de l’influence sur lui. 

-   JJB : Qu’est-ce que vous voulez dire ?

-   RD : Je vais vous dire, je connais sa famille.

Suit alors une petite digression de M. Dumas à propos du père de Manuel Valls, républicain espagnol, grand peintre et qui n’est jamais retourné en Espagne sous Franco, digression terminée sur une assertion surprenante : « Eh bien lui, il a pris le point de vue contraire, il a … c’est sa vie, ça le regarde. ». Jean-Jacques Bourdin recadre alors l’interview pour faire dire à son interlocuteur ce qu’il attend :

-   JJB  : Vous pensez qu’il est influencé ?

-   RD : Tout le monde est influencé, même vous.

-   JJB : Roland Dumas, Roland Dumas, il est influencé, ça veut dire qu’il vous a agressé, le mot est un peu fort,

-   RD : Il m’a attaqué.

Dumas enchaîne en protestant de sa vertu socialiste et critiquant celle de Valls. C’est alors que Bourdin porte l’estocade finale, introduisant le premier le thème de la religionqui, malgré tous les non-dits, était jusqu’ici absent de l’entretien :

-   JJB : Il est sous influence juive ?

-   RD : Ah ça, probablement.

-   JJB : Vous le pensez ?

-   RD : Je peux le penser. Tout le monde a un peu d’influence. On a d’abord beaucoup sous l’influence de sa femme.

-   JJB : Pourquoi dites-vous ça ?

-   RD : Mais bien sûr, pourquoi pas ? Pourquoi ne pas le dire ?

-   JJB : Pourquoi ne pas le dire ?

-   RD : Pourquoi ne pas le dire, puisque c’est une réalité ?

Au cours de cette interview, Jean-Jacques Bourdin m’est apparu encore plus pressant que sa marionnette des Guignols. Dumas évoque le premier l’influence d’une femme sur un homme, assurément suite à des expériences personnelles. Mais c’est Bourdin qui martèle ensuite ce mot à satiété. Il se défend maintenant en expliquant que son rôle consiste à questionner son interlocuteur jusqu’à ce qu’il exprime sa pensée profonde. Je considère qu’il en est sorti quand il a fourni à Dumas la réponse que lui-même attendait. Et il s’en est complètement écarté en répétant le « Pourquoi ne pas le dire ? » de Dumas au lieu de lui retourner un « Et pourquoi le dire ? » et surtout de l’inviter à expliquer ce qui lui permet de parler d’une réalité.
 


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