Elle s’est un peu égarée dans le quartier avant d'arriver au rendez-vous, et pourtant, elle le connaît pour y avoir vécu, pour y vivre, un quartier dont elle parlera à la fin parce que son prochain recueil s’intitule « Impasse de la Baleine », c’est à deux pas. Et c’est ce quartier, autour de Belleville, entre la Gare du Nord et le Père Lachaise, qui l’a accueillie à Paris. Quand elle vivait à la Cité Universitaire, elle n’était pas tout-à-fait dans la ville, mais elle y a organisé les « Soirées des Ecrivains de la Sortie ». C’est dire comme il lui importe de rencontrer, de partager, d’être avec. C’est sans doute pour cela qu’elle a choisi de s’asseoir sur une chaise, pour être comme toutes les personnes venues à sa rencontre, venues découvrir les poèmes d’une femme qui est tout à la fois ici et là-bas. Là-bas, c’est l’Argentine où elle est née. Là-bas, « où le diable a perdu son poncho ». Une sorte de china. La china, c’est la femme du gaucho, et son journal, publié en édition bilingue, donne la parole à une qui ne l’a pas souvent, qui porte une cicatrice au doigt, qui est tout à la fois gaucho, china, gringo, Indienne. Nous étions tous un peu Indiens, ce soir-là.
Aujourd'hui, vers 16 h, la 155000e visite à ce blog, venue de Nantes, est arrivée sur une page où nous avons joué avec le poème de Stéphane Mallarmé, Brise Marine. Merci.