Rassurez-vous, ce n'est pas moi, L'homme qui aimait les chiens. Homme jeune, il y bien longtemps, je fus pourtant l'heureux propriétaire d'un mâtin napolitain de 65 kg, puis d'un cane corso aussi con que gros, et enfin d'un pitbull moins agressif que moi, avant d'adopter définitivement mes enfants.
L'homme qui aimait les chiens de Léonardo Padura est un immense roman. Immense par la taille, près de 900 pages. Immense par son récit haletant des aventures de Trotsky, Ramon Mercader, son assassin, et Ivan, le narrateur du roman. Immense pour sa plongée dans les années 30 et 40 comme si c'était hier. J'ai beaucoup de mal à sortir de ce bouquin. D'ailleurs personne ne me le demande. Je garde mon costume 3 pièces et je vais m'acheter deux barzoïs sur LEBONCOIN.
Depuis la lecture de l'excellent VIVA de Patrick Deville (clic) je suis fan du Mexique, des années rouge et de l'élevage de lapins. Comme Trotsky. Auteur de cette citation tintinesque au pays des soviets " ceux qui servent une révolution labourent la mer ". En vrai, après recherche, la phrase est de Simon Bolivar. Je comprends mieux pourquoi je ne suis pas révolutionnaire, à peine commencé il faut que tout soit terminé. Comme le dit souvent ma femme le dimanche après-midi...
J'arrête de plaisanter, sérieux, jetez-vous sur L'homme qui aimait les chiens, Padura a beaucoup de talent pour inventer les petites histoires dans la grande Histoire, nous faire partager la vie, les doutes, les angoisses du criminel individuel et du bourreau de masse, Barcelone, Coyoacán, Moscou, La Havane, on parcourt un monde fait de rêves et de désillusions, la croyance folle en la vérité révélée par Staline le petit père du peuple, l'horreur des purges et des procès, les vies broyées, les héros d'un jour qui deviennent les salauds du lendemain. Ramon Mercader qui meurt d'un cancer en 1978 bien après avoir purgé une peine de 20 ans d'emprisonnement pour son crime historique. Trotsky et son cri de douleur quand le piolet s'enfonce dans son crâne. Le drame de Cuba et du narrateur et de tous les pays marxisés pour leur pain quotidien.
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