Discret dans les médias, le producteur britannique Lewis Parker a néanmoins depuis son adolescence enrichi une affolante discographie. Cette entité du Hip Hop a multiplié les collaborations les plus éclectiques, dont notamment Ghostface Killah et River Nelson, signant quelques uns des plus grands succès, en terme de vente et d’estime, du rap mondial.
Cette fois-ci, il collabore avec le rappeur New-Yorkais EastKoast, les deux artistes sortaient en janvier dernier un album mystérieusement intitulé MK Ultra (Operation Hypnosis) sur le label britannique KingUnderground Records.
Un nom d’album des plus singuliers, puisque le code MK Ultra désigne les expérimentations illégales perpétrées par la CIA dans les années 60/70. A coup d’injections de psychotropes sur des sujets non consentants, le but des services secrets était de contrôler les esprits et de découvrir la composition d’un « sérum de vérité »… Plutôt dérangeant, n’est-ce pas?
Un projet douteux et macabre qui aurait pu inspirer bon nombre de scénaristes Hollywoodiens… Une entrée en matière guère surprenante pour Lewis Parker qui, on le sait, affectionne particulièrement les musiques de film, un intérêt qui a profondément marqué ses productions le long de sa carrière.
Lewis Parker effectue un travail d’orfèvre tant sur le fond que sur la forme, ses productions jazzy se confondent parfaitement au flow des différents rappeurs. Parker et Eastkoast se sont entourés d’une prestigieuse pléiade de personnages Hip Hop. On peut citer notamment la présence de El da Sensei (moitié du duo Artifacts), Shabaam Saadehq ou encore John Robinson pour qui Parker a produit International Summers en 2010, un album vivement acclamé par la critique.
En effet, ici il est question de personnages, se croisant, interagissant, entre coups de feu rugissants et échauffourées. Les rappeurs endossent le rôle d’acteurs, MK Ultra est un LP s’apparentant aisément à la musique de film. L’impression de plonger dans un thriller des années 70 est omniprésente, les différentes tracks dépeignent un scénario dont les dialogues sont tenus par les MCs. On imagine une frissonnante intrigue prenant place à New-York, ville d’adoption de Lewis Parker. Cette atmosphère cinématographique est mise en abîme par le biais de ses productions, les instrumentaux de Parker rappellent particulièrement la bande originale du film Klute, composé par le grand Michael Small, on s’étonne même de l’absence de Jane Fonda et Donald Sutherland sur cet opus.
Lewis Parker nous prouve, au détour de ce nouvel album, que la musique a le don de se substituer aux images, et que toute description d’un narrateur quelconque devient alors bien inutile.
Puissamment addictif à la première écoute, MK Ultra est un album très réussi, et vite indispensable. Avis aux serial rap diggers : vous pouvez d’ores et déjà lui décerner une place de choix dans votre collection.
L’écoute de l’album en intégralité est disponible ICI
Pour vous procurer cet opus, nous vous dirigeons vers le site officiel du label KingUnderground Records ICI
Le Limonadier vous souhaite une bonne dégustation auditive !
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EastKoast, El da Sensei, International Summers, John Robinson, KingUnderground Records, Klute, Lewis Parker, Michael Small, MK Ultra, Operation Hypnosis, River Nelson, Shabaam Saadehq