Lucien Lavoine est parti, Lulu est mort, et aujourd'hui on l'enterre au cimetière de Wissous. Autour de la tombe, il y a Michou, son ex-femme, ses fils Marc et Francis, sa fille Ophélie, quelques amis et sa dernière femme...puis plus loin, une autre femme encore, pleure Lulu mais seule dans sa voiture. Ainsi est la tableau de fin de vie de Lulu, un homme entouré, très entouré même. Lulu était un homme joyeux qui vivait la vie pleinement; c'était aussi un homme engagé, communiste, un homme libre, qui vivait sous les pulsions de son corps et un homme meurtri, qui a vécu la guerre d'Algérie sans comprendre...Cet homme, son père, Marc Lavoine lui voue une grande admiration, mais cet homme, ce père a aussi fait des dégâts autour de lui.
Marc Lavoine prend donc la plume pour la première fois pour écrire un livre. C'est un récit, une autobiographie, basée sur une histoire fausse comme il le mentionne. Finalement on ne sait pas trop bien. C'est en tout état de cause, l'histoire de Lulu, décrit par les yeux innocents de son enfant mais aussi retranscrit par les yeux de l'enfant devenu homme et prenant conscience peu à peu des éléments. Lucien Lavoine a transmis beaucoup d'amour, une grande joie de vivre autour de lui. Tout était prétexte à la fête avec Lulu. Mais Lulu est l'homme qui ment, l'homme qui vit plusieurs vies et l'auteur raconte ses blessures d'enfant quand il découvre les aventures de son père, de très près et qu'il en devient complice. Un secret lourd à porter. Ainsi le petit Marc oscille entre deux sentiments pour son père, entre l'admiration et la colère, tout en oscillant aussi entre ses deux parents. L'auteur va grandir avec cela, va souffrir, aller taper dans un ballon, sortir sur sa mob, puis plus tard partir à Paris mais en ayant toujours dans un coin de son coeur, la banlieue de son enfance et en suivant les rebondissements de la vie de son père.
C'est un roman-admiration, un roman-hommage à Lulu mais aussi à Michou, sa maman. Il y a énormément de respect, d'amour pour sa famille tout au long du roman et ceci est réciproque. J'ai suivi avec un oeil doux ce petit Marc devenir grand et surtout j'ai suivi son Lulu avec tout l'amour et l'incompréhension des yeux d'un enfant puis d'un adulte. J'ai aimé ce roman, oui, j'ai aimé ce rapport aux parents, au frère, à la famille. J'ai souffert avec Marc Lavoine, j'ai ri de certaines scènes, j'ai été émue aussi, notamment quand son père vieillit. J'ai aimé les jeux dans l'écriture de Marc Lavoine avec le passage de la 3e personne du singulier pour parler d'un personnage au "tu", comme au cinéma, comme quand on change de champ. Il y a aussi de l'ironie dans l'écriture de l'auteur: "J'étais donc en stand-by, en couveuse, avec un panaris, en attente d'une famille, d'un toit, d'un lit et d'un prénom, entre la vie et l'oubli. Tout ça sentait très très bon"...Un roman vrai et sensible qui m'a tenu jusqu'au bout. Bravo Marc Lavoine pour ce premier roman." Bravo l'môme"...dirait Lulu.
Un dernier petit mot pour vous dire aussi que j'ai eu la chance de rencontrer Marc Lavoine pour la sortie de ce livre. Alors oui Marc Lavoine est charmant, oui Marc Lavoine est beau (alors désolé Marc, c'est certes un qualificatif qui peut être enfermant mais s'il n'est pas utilisé seul, ce n'est pas le cas...:-) mais j'ai surtout échangé avec un homme posé, cultivé et sensible. Son regard sur son livre, sur la manière dont il y a pensé et ses réflexions sur la vie ont fait de ce moment un moment à part. Cet homme est un sage, un philosophe de la vie qui se qualifie d'ignorant et d'imbécile, sûrement pour vivre heureux.
"On ne va pas passer sa vie à s'excuser d'être ce que l'on est".
"On ne doit pas juger ses parents, ils ne nous appartiennent pas" .
"Ma mère était extraordinaire. Mon père aussi".
Merci Marc Lavoine pour cet échange. Merci myboox et spécialement Laetitia. Merci aux autres blogueuses avec qui j'ai passé un excellent moment.
La chronique de Séverine, de Lili (la blogueuse parisienne lifestyle dont je conseille aux amoureux de Paris de suivre le blog) et de ma Stéphie bien-sûr.