Trois raisons expliquent que Moralotop revienne souvent sur les questions d’adolescents :
- La plupart des gens vivent cette réalité : ils ont (eu) des ados et l’ont été eux-mêmes.
- Une spécialiste Anne Stepourenko en parle très bien, beaucoup se reconnaissent dans ses saynètes et y trouvent une aide concrète.
- Je proposerai aux parents une véritable formation intitulée : Quels outils donner à vos enfants pour qu’ils se forgent un moral solide ? (Titre provisoire).
En effet, belle Lapalissade, chacun vivrait mieux les évènements de sa vie, y compris professionnelle, si Miss PEPS prenait le pouvoir, dès le bas âge, poussant dans les cordes une Miss CATA si présente… chez les parents.
Un ensemble de réflexes et comportements inadaptés qu’ils transmettent, inconsciemment, à leurs chères têtes blondes.
En attendant, voici le retour de Marc et Sophie, et de leur fille chérie, Julia, un véritable ronchon !
Mais quelle humeur ! Julia ne parle plus, elle ronchonne ! Rien ne lui convient, elle se plaint de tout et de tout le monde.
Marc et Sophie déploient des trésors de patience, de bonne humeur, de gentillesse, en vain. Ils se demandent quelles raisons poussent leur fille, jusque-là si mignonne et si sage, à se révolter de la sorte ? Que faire ?
– Comprendre son inconfort.
Julia se développe, son corps change, ses repères de petite fille disparaissent. Elle ressent un malaise qu’elle ne maîtrise pas. Par exemple, son frère est plus grand, il invite des copains qui lui font des remarques, qui se moquent un peu d’elle, la petite soeur… Ils disent qu’elle a mauvais caractère ! Comment supporter toutes ces remarques et rester zen ?
- Reconnaître son inquiétude.
Elle n’a que 14 ans ! Elle commence à se rendre compte qu’elle passe dans un autre camp, celui des « grands ». A la fois pleine de vie et impuissante, elle fourmille d’idées qu’elle n’a pas la possibilité de réaliser : devenir rock star, mannequin, astronaute ! Prise entre l’envie de se débrouiller seule en toute liberté et la crainte de se tromper ou de ne pas savoir faire sans papa/maman.
- Vivre au rythme de son impatience.
Un ado n’a pas la même notion du temps qu’un adulte. Il ne perçoit pas l’avenir et vit dans l’instant. Ce qui n’est pas réalisé immédiatement lui semble irrémédiablement perdu, pour toujours ! C’est l’âge des extrêmes. Julia a raté son contrôle… de retour à la maison, elle s’est jetée sur son lit en pleurant toutes les larmes de son corps et en jurant qu’elle ne mettrait plus jamais les pieds au collège !
Mélodrame !
- Et elle doit se démarquer.
Paradoxe : être originale tout en ressemblant aux autres ! Voilà une équation insoluble. Si la famille est de bonne humeur, elle rouspète. Si les parents désapprouvent une idée, elle la trouvera géniale ! Tout est bon pour se montrer différente, unique. Dans un premier temps, c’est la politique du tout ou rien : ce qui n’est pas blanc est noir. Pas de nuances, pas de demi-teintes. J’aime/j’aime pas ; je veux/je veux pas ; je prends/je laisse… et tout cela en bougonnant !
Facile à dire… Bon, Marc et Sophie ont testé : ils ne prêtent plus attention aux remarques si elles sont dirigées vers une situation. Pas contente du choix de vacances ? Elle déteste sa nouvelle jupe ? Son cours de math est ennuyeux ? Petite musique intérieure… ça va lui passer ! En revanche, ils corrigent les écarts qui concernent les personnes : aller chez Mamie = corvée ?
Non. Elle répond à son prof ? Non plus. Le lâcher-prise n’est pas de l’indifférence.
Julia manque de confiance en elle, Marc et Sophie s’appliquent à relever ses qualités. Sophie l’aide discrètement à trouver des vêtements qui la rendent « spéciale ». Marc lui donne des responsabilités qu’il accorde d’habitude à Romain. L’ado est sensible aux modifications de son corps, évitez de lui en parler, mettez plutôt l’accent sur des accessoires attractifs : jolie montre, foulards, chaussures… Indirectement, les compliments sur sa tenue vont influencer Julia.
Au lieu de se lamenter sur son sort, Julia a accompagné Sophie à la Banque Alimentaire. Elle a aidé à remplir des cartons pour aider les pauvres. Là elle n’a pas rouspété et a même reçu des félicitations pour sa bonne humeur ! De retour, elle a décidé de rédiger son futur exposé sur ce thème. En s’occupant des autres, Julia multiplie les occasions de trouver du sens à ce qu’elle fait. Du coup elle se plaint moins.
Sur des cartons ou des post-it, Sophie a préparé des « OUPS » à brandir si les réponses de Julia sont désagréables et à coller sur un arbre à plaintes. Selon le nombre de feuilles dans cet arbre, Julia (et les autres membres de la famille) peut mesurer son degré d’insatisfaction. Ensuite, chacun recherche comment diminuer le nombre de feuillets. Ce petit exercice est destiné à détendre l’atmosphère, pas à pointer les défauts de Julia !
Marc et Sophie devront patienter jusqu’à ce que Julia trouve ses appuis personnels.
En restant constants et présents, pas forcément orientés « beau fixe » 24h/24,ils apprennent à leur fille que la vie est cool.
Et que les choses n’avancent pas plus vite si on ronchonne.
Et vous, si votre ado ou un proche est bougon,
comment réagissez-vous ?
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