Essai manifeste - 240 pages
Editions Manifestô - février 2011
Du berceau au berceau, ou comment concevoir le reçyclage intégral des matériaux et objets. Plutôt que le principe des 3 R ("Réduire, Réutiliser, Recycler"), les auteurs laissent de côté la réduction des consommations. Pas de sobriété heureuse dans leur discours. Ils s'attachent plutôt à la réutilisation des matériaux par un recyclage technique et vertueux. Ce recyclage vient s'opposer au sous-cyclage, un recyclage partiel qui entraîne une perte des puretés de matériaux et leur dilution, ou des ajouts d'ingrédients techniques indésirables ensuite.Empreinte écologique positive, éco-conception, éco-efficacité sont leurs maîtres mots. Le compostage ne devrait plus seulement se penser pour les déchets alimentaires. Concevoir une paire de chaussures, c'est penser les matériaux réutilisables par la suite sans pertes de propriétés techniques, mais c'est aussi penser leur usure abrasive en prévoyant une semelle dont les particules s'échappant par frottements ne seraient pas nocives pour l'environnement mais constitueraient des nutriments biologiques sans composants toxiques pour l'eau et les sols.
Extrait :"Prenons l’exemple du legs involontaire d’une paire de chaussures de course standard, un bien que bon nombre d’entre nous possèdent. Tandis que vous marchez ou courez, une activité censée vous maintenir en bonne santé et améliorer votre bien-être, chaque martèlement de chaussure relâche sur le sol des petites particules qui contiennent des produits chimiques tératogènes et cancérigènes, ainsi que des substances pouvant réduire la fertilité et inhiber les qualités d’oxydation des cellules. La prochaine pluie balaiera ces particules sur les plantes et sur le sol de part et d’autre de la route où vous déambulez. Si les semelles de vos chaussures de sport comportent une bulle spéciale remplie de gaz amortisseurs – dont il a été récemment démontré que certains d’entre eux participaient au réchauffement global –, vous pouvez même très bien collaborer au changement climatique. Des chaussures de course peuvent tout à fait être réélaborées afin que leurs semelles servent de nutriments biologiques. Pour qu’elles nourrissent le métabolisme organique au lieu de l’empoisonner chaque fois qu’elles heurtent le sol. Le dessus des chaussures entrant dans la catégorie des nutriments techniques, il serait conçu de façon à ce qu’on puisse le désassembler et le remettre facilement en circulation dans son cycle, et en toute sécurité (le fabricant récupérant alors les matériaux techniques). Le fait de bénéficier de nutriments techniques grâce aux chaussures d’athlètes célèbres – et en faisant de la publicité à ce propos – donnerait un avantage concurrentiel certain à un fabricant de vêtements de sport."Il faudrait pouvoir réutiliser tout matériau, qui se doit d'être sain et isolable : soit il devient nutriment technique pour être recyclé à l'infini par l'industrie, soit il devient nutriment biologique et retourne dans l'environnement naturel.Par contre, malheureusement, ce manifeste ne peut pas se lire avec délectation tant l'écriture est insatisfaisante : fautes d'orthographe, syntaxe erronée, phrases grammaticalement inabouties. Ou bien les auteurs ont bâclé leur texte par moments ou bien la traduction a survolé trop de passages. Dommage.Peut-être aussi parce qu'ils sont américains, les auteurs n'abordent pas vraiment la question des énergies nécessaires.Questions intéressantes, idées intéressantes, principes urgents.