Peplum sera le nouveau divertissement fictif et humoristique de la sixième chaine. Peu ou pas historique, voulu mais n’ayant peut-être pas la capacité pour être un ersatz de la série télévisée Kaamelott, Peplum intrigue par ses ambitions et ses castings. Autant dire qu’il y autant de peur(s) que de réjouissances à retrouver, entre autres, Jonathan Lambert en tête d’affiche.
Plutôt que de passer outre, piqués de curiosité, le Blog La Maison Musée attend sagement les premières minutes de diffusion programmées pour le Mardi 24 Février 2015 prochain. Plutôt que d’être enthousiastes un substitutif d’apparence à la création d’Alexandre Astier, nous serons attentifs aux premières certitudes, aux aspects négatifs autant que positifs. Un état des lieux critique légèrement différent des titres rabatteurs et si séduisants.
Rome et sa décadence impitoyable
A défaut d’être 100% historique, Peplum tournera en dérision la part la plus connue (Ou l’idée la plus reçue) de l’histoire romaine : sa décadence.
La décadence de Rome aura à son compte pas moins de deux atouts : se moquer ouvertement d’une domination historique en dédramatisant grandement la situation puis créer des parallèles à notre société actuelle. Une idée pratique qui mettra en scène un personnage principal, le fictif Bravus incarné par Pascal Demolon, précédemment esclave mais devenu l’éminence grise de l’Empereur Maximus joué par Jonathan Lambert. Un prétexte pratique mais qui ne revendique pas son côté historique voire mythologique fondé. Rome et son régime impérial deviennent des prétextes aux lettres d’or et à l’imaginaire si prolifique qu’il suffit de puiser quelques éléments cohérents pour mettre le tout en scène.
Gérard Hernandez, connu pour son rôle de Raymond dans Scènes de Ménages, incarnera le personnage attesté de Pétrone.
Semi-historique et avant tout divertissant, Peplum se veut décomplexé et tout public. Un grand bien qui distillera ici et là quelques figures célèbres et bien attestées. Au casting, M6 a puisé dans le réservoir des séries qui ont eu ou qui ont encore le vent en poupe : Gérard Hernandez incarnera, à ce titre, l’auteur latin Pétrone. Au reste, la Série télévisée ne souhaite pas nous faire ressortir nos cours d’Histoire antique pour verser dans les intrigues de cour ou les finesses institutionnelles ou administratives si complexes de la Rome antique. Une voie médiane suffisamment explicite pour que le réalisateur Philippe Lefebvre ne s’attire ni les foudres des historiens ni le désamour d’un public en attente d’un divertissement jouant la carte du rire et de la plaisanterie.
Pour convaincre l’audience, la sixième chaine programme trois soirées pour les trois épisodes réalisés de Peplum à raison de 90 minutes par épisode. Un temps normalement suffisant si le projet parvient à se sortir du lot et décrocher sa propre identité.
M6 : à la recherche de son Graal …
Un cadre historique suffisant ?
Depuis quelques jours, la tentation du marketing se plait à présenter Peplum comme un humour « à la Kaamelott », un jeu d’acteurs « à la manière de Kaamelott » ou de dialogues écrits « à l’image de Kaamelott ». Il va presque de soi qu’il y a là un enjeu d’audience et d’influence dans une éventuelle continuité sinon spirituelle au moins formelles. De près, on peut déceler autant de motifs allant à l’encontre de l’originalité de M. Astier.
En effet, derrière Peplum, il y a des similitudes de production. Alain Kappauf est garant du projet comme il l’avait été autrefois pour l’esprit médiéval de Kaamelott. Mais aussi de Caméra Café ou de scènes de ménage. Une autre clause du contrat consiste aussi à associer quelques noms du cinéma français ou d’autres projets financés par la grande chaine. Entre autres, nous retrouverons Bruno Solo, Yvan LeBollo’ch ou François Morel.
Du côté des profondes différences, les noms et les ambitions de l’écriture. Kaamelott s’est défini par un noyau d’acteurs et d’auteurs absents : en tête de file, Alexandre Astier lui-même. Derrière la production mais aussi du processus créatif, Thierry Ardisson est en tête du cortège de Peplum. Pour le casting comme pour la production, la carte des célébrités au second plan à la manière d’invités de prestige font la particularité la future série télévisée. Frack Dubosc ou Kad Merad devront officier dans des facéties connues par un grand nombre des spectateurs à venir …
Peplum, pour se défendre, peut compter sur d’autres têtes d’affiche. Justement, leur prestation sera particulièrement épiée pour se forger une opinion et une voie autre que Kaamelott. Une autre option et un charisme souhaités comme différents.
Peplum, les promesses côté acteurs
Et maintenant … Tout ou presque repose sur les épaules du jeu de la nouvelle troupe d’acteurs !
L’originalité des trois épisodes pourrait se jouer sur les premiers talents de la production. Pascal Demolon, dans son rôle de Bravus, a déjà côtoyé par deux fois l’histoire romaine antique. Avant tout dans Kaamelott, dans la peau du sympathique mais irritable Spurius Cordius Frontinius, mais aussi en tant que doubleur du Gladiateur dans Asterix : Le Domaine des Dieux . Nous compterons sur sa versatilité, et sa présence dans la série Télévisée Un village Français nous prouve une interprétation plus dramatique, pour endosser la première place parmi les acteurs.
Jonathan Lambert, second personnage clef, apparait comme l’acteur central. Connu bien plus pour ses multiples personnages humoristiques et dans l’invention de personnalités grâce à une galerie de personnages, le cinéma français lui a laissé peu à peu une petite place. Souvent secondaire, Réalité de Quentin Dupieux, est l’une des premières réalisations à le mettre au devant de la scène. On pense, à raison, que ses excès de personnalité auront leur place pour donner un peu de charisme à ces personnages romains … qui ne demandent qu’à être incarnés. Avec le rôle de Maximus de Peplum, il y a cette sensation que l’on veuille à la fois le Jonathan Lambert de son spectacle « Perruques! » et sa vive présence dans un autre film de Quentin Dupieux, le premier d’ailleurs : Steak.
Bravus devra, entre autres, concilier les scènes de ménage et les scènes de famille à table …
Passionné par l’histoire ancienne, intrigué par la présence de deux acteurs centraux, Peplum sera « autre chose » Kaamelott. Ou du moins, ce sera ainsi qu’il faudra l’interpréter pour espérer tracer d’autres sillons. On ne pense pas d’emblée méfiance, en raison de ses acteurs principaux, mais « prudence ». Malgré des différences nettes entre Peplum et Kaamelott, tout l’enjeu du marketing se résume à trouver, malgré tout, une suite spirituelle. Conclusion et impressions le soir du Mardi 24 Février 2015 …
Retrouvez ci-joint le site officiel de Peplum, les photos de presse et l’accès au Replay des 3 épisodes de 90 minutes.