Loi Macron : motion de censure rejetée, loi adoptée en 1ère lecture" border="0" title="POLITIQUE > Loi Macron : motion de censure rejetée, loi adoptée en 1ère lecture" />
©Chamussy / SIPA
Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron et le Premier ministre Manuel Valls cet après-midi à l'assemblée. Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron et le Premier ministre Manuel Valls cet après-midi à l'assemblée.La motion de censure déposée par l'UMP après le recours à l'article 49-3 a été rejetée. En conséquence l'adoption en première lecture de la "loi Macron" est désormais effective. Pour être adoptée, la motion devait recueillir la majorité absolue des suffrages de l'Assemblée, soit 289 voix. Elle n'en a obtenu que 234. Seuls les députés UMP, UDI (centriste), quelques élus Front de gauche et les deux élus Front national ont voté cette motion. Outre le groupe PS, ceux des radicaux de gauche et des écologistes ont refusé de la voter. Les "frondeurs" du PS n'ont pas voté la censure. "Celui qui voterait la censure n'a plus sa place au Parti socialiste", avait affirmé Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement. Pour ce genre de scrutin, ne votent que les députés favorables à la censure du gouvernement. En vertu de l'article 49-3 de la Constitution, le Premier ministre a engagé la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi sur la croissance et l'activité présenté par son ministre de l’Economie.
Le chef du gouvernement craignait de ne pouvoir recueillir une majorité de voix sur ce projet de loi malgré le vote positif annoncé par quelques députés UDI et UMP. En réplique, l'opposition UMP-UDI (centriste) a déposé une motion visant à censurer le gouvernement de Manuel Valls. Désormais adopté en première lecture par l'Assemblée nationale, le projet de loi sera examiné à son tour par le Sénat dans le courant du mois d'avril. Manuel Valls a affiché sa détermination à réformer, "dans le dialogue, bien sûr", mais "surtout" avec "l’autorité qui s’impose" et "sans se laisser impressionner", dans son discours de réponse à la motion de censure portée par la droite et le centre à l’Assemblée nationale. "Ma première responsabilité, celle pour laquelle j’ai obtenu la confiance de cette Assemblée, à deux reprises, c’est de faire avancer notre pays, et de le réformer", a déclaré le Premier ministre au tout début de son discours. "Avec détermination, sans me laisser impressionner et en m’appuyant sur des institutions solides. De le réformer dans le dialogue bien sûr, avec la clarté nécessaire, mais surtout, dans ces moments, avec l’autorité qui s’impose", a-t’il poursuivi.
Le dernier engagement de responsabilité sur un texte remonte à février 2006, lorsque Dominique de Villepin avait utilisé cette procédure pour faire adopter son projet de loi relatif au contrat premier emploi (CPE). Une seule motion de censure a été adoptée dans l'histoire de la Ve république. Le 4 octobre 1962, le Premier ministre Georges Pompidou avait alors démissionné, mais le général de Gaulle l'avait renommé dans la foulée chef du gouvernement. Aujourd'hui, "Les Français attendent de nous que nous agissions, que nous levions les blocages", a plaidé Manuel Valls. "L'éloquence n'est que l'art d'embellir la logique." a dit Diderot. En matière de logique économique, souhaitons que l’éloquence du Premier ministre ne soit pas vaine. Les français ont trop attendu.FG