C'est Folio (la collection poche de Gallimard) qui va être content: sans le faire exprès, les trois derniers livres de poche qu'on a lu ,Michel et moi viennent de la même maison d'édition. Pas forcément terrible si on veut comme nous proner la diversité éditoriale!!
Mais il se trouve que ces trois romans sont également tous trois excellents chacun dans leur genre, et ça,on ne pouvait pas le prévoir, et constituent en tout cas de bons conseils de lecture à amener, pourquoi pas, dans les valises du sport d'hiver :
1. Entre amis; Amoz Oz : Marx ou Crève!!
La Citation :«Au début de la fondation du kibboutz, nous formions une grande famille. Bien sûr, tout n'était pas rose, mais nous étions soudés. Le soir, on entonnait des mélodies entraînantes et des chansons nostalgiques jusque tard dans la nuit. On dormait dans des tentes et l'on entendait ceux qui parlaient pendant leur sommeil.»
Le résumé :
Ben Gourion est Premier ministre, et la société israélienne n'est déjà plus la même que du temps des fondateurs. À Yikhat comme ailleurs, on se débat avec les chagrins d'amour et les désirs irréalisables, mais dans un kibboutz, on n'est jamais seul...
En huit nouvelles tragi-comiques qui se lisent comme un roman, Amos Oz scrute les passions et les faiblesses de l'être humain. Il fait surgir un monde englouti et nous offre un grand livre sur les idéaux et la solitude.
Ce qu'on en pense :
Un Kibboutz, assemblée en hébreu, est une communauté, un village collectiviste en Israël. A vocation essentiellement agricole et d’influence socialiste Marxiste (tendance Karl pas Groucho), il n’existe pas de propriété privée, la communauté doit pourvoir à tous les besoins de ses membre et de leurs familles. Egalité entre tous, décisions prisent en assemblées générales, laïcité et égalité des sexes, le kibboutz, société idéale ou utopie du siècle dernier ?
Amos Oz a rejoint le Kibboutz de Houlda à l’âge de quinze ans dans les années cinquante. En huit nouvelles qui se lisent comme un roman, il nous fait pénétrer dans ce monde clos. Pour nous accompagner, le romancier donne vie à une dizaine de personnages tous plus attachants les uns que les autres.
Véritable concentré d’humanité, le Kibboutz s’anime, amour, passion, amitié mais aussi solitude, peur de l’engagement, désir de liberté, les héros se débattent pour exister dans un monde clos, certes rassurant mais aussi étouffant. En courtes histoires, il fait exister ses personnages, leur donne de l’épaisseur et nous raconte le vivre ensemble de manière simple et profonde. Bref, un court roman en nouvelles à savourer tout près d’un bon feu de cheminée.
Chronique de Michel D
2. Nina Simone, roman; Gilles Leroy: la grande diva de la soul touchante et humaine!
La Citation : "Eunice, c'était mon vrai nom. Maintenant je l'ai presque oublié. Cinquante années passées dans la peau de Nina Simone m'ont fait oublier mon nom. Et c'est une drôle de chose, à la fin, que de devoir porter un nom qui n'a jamais été le sien. Pour vivre un destin qui n'était pas le sien". Le résumé : Véritable déesse de la musique noire américaine, Nina Simone a connu un succès fulgurant qui l'a propulsée aux sommets des charts internationaux. Son histoire, sa vie, sont à eux seuls un roman, que Gilles Leroy réécrit pour nous.
Ce que j'en pense : Contrairement à "Moment d'un couple", ce livre de Gilles Leroy, pourtant prix Goncourt avec Alabama Song, est passé assez inaperçu, dans le flot de la rentré littéraire de janvier 2014, et sa parution en poche est donc un moyen de le découvrir. Comment le titre l'indique, Gilles Leroy nous propose la biographie romancée d'une grande pianiste-chanteuse américaine, Nina Simone, connue notamment pour son tube Ma baby just cares for me (avec son clip en dessin animé) ou sa reprise de Ne me quitte pas qui fout totalement les poils.
Le destin de Nina Simone ressemble à un roman : c'est ce roman que Gilles Leroy recompose, livrant avec tendresse l'histoire vraie et romancée d'une artiste adulée dans le monde entier – mais si seule dans la vie. Leroy nous montre ainsi comment Eunice Kathleen Waymon, la petite fille noire née dans une famille pauvre à Tryon, Caroline du Nord, en 1933, est devenue l'immense Nina Simone, la diva à la voix unique et au toucher de piano inoubliable. On voit à quel point grâce à la sensibilité de l'auteur à quel point Nina Simone était une femme forte, intelligente, envoûtante, mais surtout une femme immensément et définitivement solitaire. Même si sa biographie est romancée, Nina Simone s'avère être sous la plume de Leroy en tout cas, un personnage terriblement attachant car la diva (dont le rapport aux journalistes m'a fait penser un peu à une autre diva de la soul, Liz Mc Comb que j'ai eu la chance de rencontrer) y apparaît à nous, pauvres mortels, comme un être humain, avec ses failles et ses faiblesses. 3. Jusqu'à la fin, Carlène Thompson : polar féminin classique mais solide La citation : "Mon grand-père citait parfois ce passage des Proverbes: "L'arrogance précède la ruine, et l'orgueil précède la chute." Dans ton cas, James, je pense que ton arrogance passée a causé beaucoup de ruines, et ce n'est pas facile à oublier ou à excuser". Quatrième de couverture : Catherine Gray est sur le point de réaliser son rêve : vivre avec James Eastman, l’homme dont elle est secrètement amoureuse depuis longtemps. Des années plus tôt, à son grand désespoir, James avait épousé la très sensuelle et manipulatrice Renée qui, après avoir collectionné amants et scandales, avait disparu d’Aurora Falls du jour au lendemain. À cette époque, des rumeurs avaient couru sur ce départ soudain. Depuis James a réussi à obtenir le divorce. Aujourd’hui Renée est de retour en ville… Ce que j'en pense : Auteurs de polars psychologiques reconnus, presque autant que Mary Higgins Clark ou Patricia Highsmith, j'avais lu pas mal les romans de Carlene Thompson il ya quelques années , puis un peu lassé par les mêmes trames, je m'étais éloigné de cette romancière avant de me remettre dedans avec Jusqu'à la fin, qui vient de sortir en poche, un polar bien dans la lignée de ces premiers romans. Une nouvelle fois, la psychologie féminine du personnage principal est bien creusée, dommage que les personnages secondaires soient un peu plus légers. Comme souvent dans ce genre de polar, on a plusieurs suspects comme potentiels meurtriers et ce n'est qu'a la toute fin du live que l'on connaitra l'identité- plutot surprenante du meurtrier et ses motivations ses meurtres. Bref, un polar sans surprises, pas forcément le plus indispensable des trois conseils du jour, mais assurément une lecture agréable pour les vacances.