(Article Publié sur et pour LadiesRoom à l’occasion de l’anniversaire de sa création…)
Je vous ai connues, j’étais en plein divorce, ou alors j’y pensais ; peut-être même que j’avais un amant, une vie sans dessus dessous, des repères dérangés, une vie capillaire approximative et le maillot has been.
J’avais besoin de vous raconter non pas ma vie, mon œuvre ; mais ma vie tout court. Ma vie après tout, c’était un livre, un roman, du Balzac sous acides. Mes névroses étaient incluses dans le package. J’avais besoin de vous plus que n’aviez besoin de moi.Je venais à vous comme une alcoolique anonyme. J’avais la diarrhée du clavier, un avis sur tout et pas mal de temps devant moi. J’ai spammé vos écrans ; vous m’avez lue. Parfois. Et j’aimais ça. Tout le temps.
Je n’ai pas grandi avec vous, je n’ai pas vieilli non plus. Pas question d’être un vieux couple, même si je proposerai bien à 2-3 d’entre vous de m’accompagner pour devenir les petits vieux du Muppet (bon pour les Ladies nées après 1984, les Muppets étaient à ma génération ce que sont aujourd’hui les sœurs Kardashian à la télé-réalité)
Je ne vous ressemble pas. Je ne suis ni re-noi, ni beurette, ni lesbienne, ni libertine, ni artiste, ni engagée, ni talentueuse, ni indécemment jolie, juste parfois un peu vulgaire, mais ça c’est le rosé.
J’ai moins le temps. J’enrage parfois. Je préfère souvent vous lire que me livrer. Je n’ai pas changé. Je ne me suis pas éloignée. Je guette toujours vos soupirs, je ris toujours en catimini devant mon écran entre deux TDC. Je kiffe les journées éponges. (Ceci est un message au comité rédac, un appel du pied pour devenir, oh saint Graal, rédac chef de la journée menstrues).
Année après année, pot après pot, enfin pardon comité après comité, ligne après ligne, coup de gueule après coup de cœur, vous êtes devenues ma tribu de moins en moins virtuelle.
J’ai mis des visages sur des mots. J’ai mis des sentiments sur des pseudos. Ne rêvez pas, je ne vous aime pas toutes. Ben non. L’âge ne m’a pas rendue faux derche. Par contre, j’ai trouvé des âmes sœurs, des copines, des dingues, des loufoques comme j’adore. J’aime vos différences et ce que je ne suis pas.
Après 6 ans à vos côtés, j’ai toujours plus besoin de vous que vous n’avez besoin de moi et je m’en tape. Je n’ai pas besoin d’être au centre de votre univers tant que vous faites partie du mien.
J’aime ce qui nous réunit, l’envie de partager, d’échanger. Pas de tabous, pas de langue de bois ; on appelle une chatte une chatte et un homme en bottes Boenbotte. J’ai connu des Frenchies. C’est dire.
Marianne m’a faite fantasmer dans le métro, Blandine continue à m’ouvrir les oreilles. Je suis fan de Sandrine et Sabine, une inconditionnelle d’Isabelle. Ces noms ne vous diront rien mais j’aime ces femmes derrière leur pseudo.
J’ai tort. Je vous ressemble. Je suis re-noi, beurette, lesbienne, talentueuse et indécemment jolie. Vous me donnez envie de partager. I’m in. J’écris donc je suis. Je suis Ladies Room.