Oh beurk, encore un post sur Noël vous allez me dire (si si vous alliez le dire). Vous frôlez déjà l’overdose comme chaque année entre les 30 e-mailings quotidiens destinés à améliorer les odeurs “soubrassales” de votre tendre moitié grâce à une offrande parfumée…
Parents ? Vous paniquez déjà à l’idée de passer à côté du it-toy de l’année (THE jouet forcement immonde, qui fait un bruit d’enfer, forcément en rupture de stock depuis mi-octobre et que les dealers se refourguent sous le manteau à prix d’or, ou sur eBay pour faire chanter les géniteurs désespérés) et devoir supporter l’ire de votre descendance (si vous n’avez pas cédé aux dealers précédemment cités).
Seul un billet comparatif entre les différentes tenues de mère Noëlle à arborer le soir du 24, réalisé par l’inégalable BritBrit ma chérie, pourrait encore illuminer le sujet tant honni de “la noyel”. Oh si, ne mentez pas je le sais. Même moi je succomberais (pour BritBrit hein, pas pour le tanga rouge à moumoute blanche, ni pour le soutif à pompons) si je n’avais pas depuis longtemps assumé mon QI d’enfant.
Alors laissez-moi une petite chance, une toute petite chance de vous convertir, vous les sceptiques, les blasés, de vous donner envie de gueuler Jingle Bells façon Minions dans le métro ou encore A-aa-aaaalll I-aie-aie want For Xxxxxxxmas is-i-i-i-i-isssss iouuuhouuuu de la naine enrouée qui fut diva, et même de rouler des patins à tout ce qui porte du rouge et vert…
Oh oui écoutez-moi, femmes et hommes de peu de foi qu’un gamin à poil dans une grange laisse indifférents. Voyez par nos yeux et vous verrez, ouvrez vos cœurs et faites fi de vos préjugés ! Oh oui simples mortels, criez donc avec moi « Fi aux préjugés ! ». Ô citoyens du monde libre, souriez béatement, embrassez votre voisine car croyez-moi… Noël restera NOËL (oui en grosses caps bien grasses, bien insolentes)… :
1- Tant qu’il y aura une playlist de Noël sur Faubourgsimone.paris, un truc bien vintage qui sent la naphtaline et le poppers. Que dis-je antédiluvien, un truc énorme où Tino Rossi a toujours 80 ans et Bowie du sexappeal (ah ça y est vous commencez à le sentir le jingle bells !).
2- Tant que Sissi sera impératrice sur la 2, que Peau d’âne en robe haute couture fera son gâteau enchanté sur la 5 (allez, tous en chœur “Prenez de la… prenez de la farine / Versez dans la … versez dans la terrine / 4 mains bien pesées autour d’un puis creux… autour d’un puits creusé…” ), que le romantisme et Louis de Funès nous rappelleront nos racines franchouillardes qui fleurent bon les rillettes et les décors en mousse, les dialogues au couteau, Michel Legrand et saint Audiard aux commandes.
3- Tant qu’on pourra lire et relire le Bonheur des dames entre deux bouquins de vampires et autant de zombies. Tant qu’on pourra se vautrer dans la dentelle et les calicots en regardant pousser ce Paris qu’on adore, impertinent, impétueux et cruel, tant que Denise défrisera la moustache de Mouret (la coquine) tant qu’il y aura des happy end au futur royaume de la carte bleue. Vous ne voyez pas le rapport avec Noël ? Oui bon c’est vrai, y en a pas. Mais si on croit au vieux gras, à la barbe suintante (façon Zola quoi) on peut croire deux secondes à la magie de Noël dans le Bonheur des dames… Mettez-y un peu du vôtre là quand même… merrrde (pis c’est gratuit sur Kindle) !
4- Tant que 25 kg de guirlandes illumineront nos sapins dans nos maisons plus flashy que les Champs Elysées et tant pis si on fait sauter les relais EDF de l’Oise et de Paris RP. Tant que nos abrutis de chats se jetteront dedans, tant que lesdits sapins leur tomberont sur le museau, tant qu’ils prendront l’air innocent, des aiguilles plein les poils. Tant qu’on leur criera dessus sans y croire, tout en emballant le jouet qui fait cuicui – coincoin dont il se foutra royalement (au contraire de votre petit dernier qui délaissera volontiers ses nouveaux jouets plaqué or pour avaler le coincoin et vous donner ainsi le privilège de saluer ces hommes et femmes extraordinaires qui ont dévoué leurs vies au service de la vôtre… Aux urgences du coin donc, entre mamie-j’ai-glissé-sur-la-bûche et gros-jean-j’ai-voulu-bouffer-des-mentos-avec-du-coca).
5- Tant que nos bambins pleureront (hurleront, beugleront) sur les genoux mal rembourrés des Pères Noël de supermarché. Tant qu’on les fera rêver d’un être tellement extraordinaire qu’il peut lire dans leur cœur, boire du Coca depuis 50 ans sans avoir d’ulcère (alors effectivement on pourrait croire que là, à ce moment du post, j’en veux personnellement à Coca Cola mais que nenni, point du tout, rassurez-vous !), conduire des rennes volants d’une seule main en hurlant “ho ho ho” (non mais conduire des rennes quoi…).
6- Tant qu’il y aura des rennes donc, des pulls avec des rennes, des serre-tête avec des rennes, des pâtes en forme de rennes… (merci Ikea – pâtes bio, spécialité suédoise… Voilà voilà, la classe quoi… On connaissait déjà les pâtes en forme de phallus, manquait donc plus que les rennes en effet… ).
7- Tant que nos gosses, le secret éventé dans la cour de récré, feront semblant d’y croire, le dernier doute au cœur, de peur d’être les mains vides au matin du 25. Tant que nous, parents sournois et fourbes, leur feront croire qu’effectivement il ne faut rien attendre de notre part et que seul le gros barbu négocie avec les dealers pour les fameux it-toys super moches de l’année.
8- Tant que Lenôtre et Pierre Hermé se battront à coups de crème pâtissière bien bien légère et s’occuperont de relancer l’industrie textile en nous faisant joyeusement sauter d’une taille de jean…
9- Tant que la Poste ne fera pas grève, que nous pourrons nous envoler pour un pays lointain, fêter Noël sous les cocotiers, que l’argent coulera à flot des distributeurs et qu’il y aura la paix dans le monde … (on imagine j’ai dit, on imagine… alors ne commencez pas…).
10- Tant que pour réveillonner avec Tata Lucette, l’ex-mari ou les cousins qu’on abhorre, on dégainera les tenues à paillettes, le vernis à paillettes, le mascara à paillettes, l’huile prodigieuse (oui à paillettes donc), les souliers à paillettes et même les pilules qui font faire caca à paillettes (merci Sandrine pour avoir illuminé nos vies intestinales !).
Noël restera NOËL (toujours en CAPS toujours en GRAS) ! Et moi derrière ces clichés et ces galères, derrière le sapin, les vitrines de grands magasins, derrière mon écran, une année de plus encore je flirterai avec le syndrome de Peter Pan, je dégainerai les boucles de Candy et l’air ahuri pour oublier que je suis devenue chiante, vieille et même parfois aigrie.
Papa Noël je t’aime, Tino Rossi aussi. S’il te plaît cette année, fais pas ta pute, apporte-moi une Barbie…