(...) Cancer de la prostate. 40% des hommes de plus de 50 ans ont des atteintes microscopiques, dont la majorité évolue peu.
Source iconographique et légendaire: http://sante.lefigaro.fr/actualite/2010/06/13/10263-vrais-progres-autour-cancer-prostate
Dans cet essai de phase 3 ouvert, multicentrique, les patients ont été recrutés dans dix hôpitaux situés en Espagne. Les patients éligibles étaient atteints d’un adénocarcinome de la prostate de stade clinique T1c-T3b NOMO, et porteurs de facteurs de risque intermédiaires à élevés selon les critères du Réseau Cancer Global National (National Comprehensive Cancer Network dans le texte). Les patients ont été répartis de manière aléatoire (1:1) à l’aide d’une séquence de randomisation générée par ordinateur pour recevoir soit un traitement de privation androgénique sur 4 mois combiné à une radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle à une dose minimale de 76 Gy (de 76 à 82 Gy ; groupe de privation androgénique de courte durée), soit le même traitement suivi d’une privation androgénique adjuvante (privation androgénique à long terme), stratifiés par groupe de risque de cancer de la prostate (risque de niveau intermédiaire versus risque de niveau élevé) et par centre participant. Les patients assignés à la privation androgénique à court terme ont reçu un traitement de privation androgénique concomitant pendant 4 mois par administration de gosereline par voie sous-cutanée (2 mois avant et deux mois pendant le traitement par radiothérapie à haute dose). La thérapie anti-androgénique (flutamide 750 mg/jour ou bicalutamide 50 mg/jour) était ajoutée au cours des deux premiers mois de traitement. Les patients assignés à la privation androgénique à long terme ont poursuivi avec le même analogue de la LHRH tous les trois mois pendant 24 mois supplémentaires. Le critère principal d’évaluation était la survie sans marqueur biochimique de la maladie. L’analyse a été effectuée en intention de traiter. (…).
Entre le 7 novembre 2005 et le 20 décembre 2010, 178 patients ont été répartis de manière aléatoire pour recevoir le traitement de privation androgénique à court terme et 177 pour recevoir le traitement de privation androgénique à long terme. À la suite d’une durée médiane de suivi de 63 mois, (Intervalle Interquartile [IQR] 50-82), la survie à 5 ans sans marqueur biochimique de la maladie était significativement meilleure chez les patients recevant une thérapie de privation androgénique à long terme que chez les patients recevant une thérapie de privation androgénique à court terme (90% [Intervalle de Confiance -IC- 87-92] versus 81% [78-85] ; hazard ratio [HR] 1.88 (IC 95% 1.12-3.15] ; p=0.01). La survie globale à 5 ans (95% [IC 95% 93-97] versus 86% [83-89] ; HR 2.48 [IC 95% 1.31-4.68] ; p=0.009) et la survie à 5 ans sans métastases (94% [IC 95% 92-96] versus 86% [80-86] ; HR 2.31 [IC 95% 1.23-3.85] ; p=0.01) étaient également significativement meilleures dans le groupe privation androgénique à long terme que dans le groupe privation androgénique à court terme. L’effet à long terme de la privation androgénique sur la survie sans marqueur biochimique, la survie sans métastases, et la survie globale était plus marqué chez les patients à facteur de risque élevé de maladie que chez ceux à facteur de risque bas de maladie. Des toxicités rectales tardives de grade 3 ont été relevées chez trois (2%) des 177 patients du groupe privation androgénique à long terme et deux (1%) des 178 patients du groupe privation androgénique à court terme ; des toxicités des voies urinaires de grade 3-4 ont été relevées chez cinq (3%) patients dans chaque groupe. Aucun décès dû au traitement n’a été rapporté.
En comparaison d’une privation androgénique à court terme, 2 années de privation androgénique adjuvante, combinée à de la radiothérapie à haute dose ont amélioré le contrôle biochimique et la survie globale chez les patients atteints de cancer de la prostate, particulièrement chez ceux à risque élevé de maladie, sans augmentation de la toxicité tardive due aux radiations. Un suivi plus long est nécessaire, afin de déterminer si les hommes à risque intermédiaire de maladie montrent un bénéfice lorsqu’exposés à plus de 4 mois de privation androgénique. Dr Almudena Zapatero PhD et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant – première, 18 février 2015
Financement : Astra Zeneca
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ