Prochaines dates : lundis 23 février, 2 et 16 mars
Invités du 23 février : Arnaud Cosson, Florent Peyre, Tano, Les Cuissards
Présentation : Avec pour mère nourricière les Monty Python et pour pair carnassier Franky Sinatra, un cocktail d’humour odieux-visuel agrémenté d’un zeste de jazz à tous les étages. Une sorte de mélancomique autant éclectique qu’électrique. D’un swing endiablé à une parodie des Feux de l’amour, il s’envole dans un absurde contrôlé.
Mon avis : Je ne peux que vous inciter à vous précipiter au Théâtre Michel pour découvrir cet artiste comparable à aucun autre. Tout simplement parce qu’il est plusieurs « autres » à lui tout seul. J’ai rarement vu un performeur aussi accompli. Yann Stotz sait tout faire.A la fin de son show, j’étais mortifié. Je me demandais comment j’avais pu passer à côté d’un tel talent aussi polymorphe.
J’ai créé ce blog d’abord pour faire part de mes coups de cœur, de mes emballements, de mes émerveillements. Tout ce que j’y ai écris n’est que la transmission la plus sincère et la plus honnête de mon ressenti devant un spectacle. Je ne triche jamais, je ne fais jamais preuve de complaisance, je ne cède jamais au travers du copinage.Avec Yann Stotz, je suis d’autant plus tranquille que j’étais absolument vierge de tout avant de le prendre en pleine figure. Ma virginité en a pris un sacré coup. Quel dépucelage artistique ! Ce bougre d’homme m’a carrément propulsé au septième ciel.
Je pensais assister à un tour de chant. Je n’ai donc pas été surpris de voir débarquer un crooner à la voix chaudement suave et au sens du rythme incontestable. Je n’ai guère eu le temps de me laisser charmer car, dès le solo de piano sur le chorus, les choses ont commencé à déraper et à prendre une tournure complètement burlesque (A noter, au passage, la virtuosité du dit- pianiste, Julien Lifszyc). Deux minutes ! il n’y a en gros que deux minutes de sérieux et de sagesse dans ce spectacle hors normes.
Je ne vais rien en raconter. Je vais juste rapporter dans quel état cet invraisemblable hurluberlu m’a mis. J’ai attrapé des fous-rires de gamins, de ces fous-rires frais, spontanés, naturels et totalement incontrôlables. A mon âge, je ne pensais plus être ainsi réjoui par des blagues de potache. Mais il n’y a pas que ça. C’est trop riche, trop dense (trop danse aussi), trop inventif, trop farfelu, trop surprenant. Yann Stotz est un homme orchestre dont le corps est le principal instrument. Ça a l’air de partir en free jazz alors que tout est parfaitement maîtrisé. Il a l’art de nous amener d’un point A à un point B en prenant les chemins de traverse les plus inattendus possibles. Il retombe toujours sur ses pattes. Des pattes qu’il a longues et incroyablement indépendantes, des pattes qui lui permettent d’effectuer des cabrioles invraisemblables.
Son show (car à son sujet, on ne peut parler que de show) nous en met plein les yeux et les oreilles. C’est le spectacle le plus total qui soit car il synthétise toutes les disciplines inhérentes au divertissement. Il nous remplit le cabas avec une générosité, une bonne humeur et un sens du partage réellement bluffants. Yann Stotz est doté de tous les dons dont rêve un artiste. Il pourrait amplement se suffire à lui-même, mais il n’aime rien tant que de se savoir entouré par une poignée d’énergumènes de sa trempe. Cela donne une plus value à son spectacle en ce sens où cela provoque des sketchs souvent improvisés (les dialogues impromptus qu’il a échangés avec Jérémy Ferrari lundi dernier, la finesse de leur jeu et la cocasserie des situations provoquées étaient à hurler de rire. Et quel sens de l’autodérision chez Yann !)
Voilà, je ne peux qu’adresser un concert de louanges et déverser un tombereau de remerciements. Grand merci Yann Stotz. Merci pour ce moment.