Un film de René Clément (1966 - France) avec Alain Delon, Claude Rich, Bruno Cremer, Pierre Vaneck, Gert Fröbe, Orson Welles
Captivant et très émouvant.
L'histoire : Seconde Guerre Mondiale. Les alliés ont débarqué et Hitler vient d'échapper à un attentat. La résistance française est plus active que jamais, galvanisée depuis Londres par le Général de Gaulle, et commence à hisser le drapeau français sur plusieurs monuments parisiens. Le Führer, dans une ultime épreuve de force, projette de détruire entièrement Paris...
Mon avis : Un immense classique du cinéma français, que j'ai enfin pu voir. Et ça vaut le détour ! C'est époustouflant, malgré les 3 heures. Pas très passionnée par les guerres, j'ai pourtant vite accroché car le suspense est magnifiquement mené, attisé par une petite fibre patriotique que je ne croyais plus avoir (un frémissement tout de même avec les événements Charlie...) Regarder ces résistants prendre des risques pour crier de joie en hissant les couleurs nationales sur la Préfecture de Paris, applaudis par des Parisiens qui osent enfin sortir de chez eux, soulevés d'espoir... c'était bouleversant.
C'est incroyable de voir les nazis poser leurs bombes partout, sur la Tour Eiffel, sur le Palais Bourbon, etc... pour tout détruire, à commencer par les monuments. Incroyable de voir aussi les exécutants obéir presque la larme à l'oeil : une si belle ville !
La dernière partie du film avec les alliés qui entrent dans Paris, la liesse de la population, ponctuée d'images d'archives parfaitement intégrées, vous donne carrément de l'allégresse ! Rarement vu un film aussi enthousiasmant. La musique (Maurice Jarre) apporte sa contribution avec en fil rouge la fameuse chanson Paris en colère, que j'ai en quelque sorte "redécouverte". J'aurais même aimé l'entendre chanter par notre Mimi nationale, qui créa la chanson après le film, Maurice Videlain ayant écrit des paroles sur la B.O. Dans le film, on n'entend que la musique.
Avec une petite note d'humour excellente : sur le bureau de l'ex Kommandantur, un téléphone décroché et la voix du Führer qui s'énerve dans le vide (ses ouailles ont déjà quitté les lieux !) : "Brennt Paris ? Brennt Paris ?" (Paris brûle-t-il ?).
Ben non, mon pote, Paris n'a pas brûlé.
Le casting est EBLOUISSANT. C'est comme si tous les acteurs du monde avaient voulu participer, même avec un rôle minuscule. J'ai cité là-haut ceux qui font les plus grosses apparitions, mais on peut aussi voir Daniel Gélin, Yves Montand, Jean-Pierre Cassel, Leslie Caron, Pierre Santini, Bernard Fresson, Jean-Paul Belmondo, Simone Signoret, Michel Piccoli, Suzy Delair, Mike Marshall, Pierre Dux, Sacha Pitoëff, Paul Crauchet, Claude Dauphin, Charles Boyer, George Chakiris, Glenn Ford, Kirk Douglas, Robert Stack, Anthony Perkins... et j'en oublie forcément ! Je dois dire que cet incroyable liste contribue au fait qu'on est subjugué : l'enthousiasme général pour le projet fait que vous en êtes stupéfaits vous-même !
Un film qui soudain vous rend fier d'être français, nom d'un chien ! Ca alors...
Paris brûle-t-il ? est adapté du roman éponyme de Larry Collins et Dominique Lapierre (1964), qui demanda aux auteurs trois ans d'enquête.
A noter que le sujet fait polémique. Certains historiens affirment que Hitler adorait Paris et ne voulait pas la détruire, que cette histoire est fausse.