Le retard de croissance intra-utérin (RCIU) se manifeste par une altération de la croissance fœtale qui peut être dépistée pendant la grossesse, principalement par l’estimation du poids fœtal mesurée à l’échographie du troisième trimestre. Son dépistage anténatal doit permettre de mieux prévenir les risques de mortinatalité ou de séquelles neurologiques pour l’enfant. Alors que peu d’études ont évalué l’efficacité du dépistage du RCIU en population générale, cette étude de l’Inserm montre qu’étant donné le faible pourcentage de cas détectés et le fort taux de faux positifs, dans de nombreux cas les bonnes décisions médicales ne pourront donc être prises.
Les chercheurs ont analysé les données de poids de naissance de 14.100 naissances et la correspondance entre un faible poids de naissance et une suspicion de RCIU par diagnostic en anténatal. Ils ont également pris en compte les facteurs de confusion possibles comme la santé maternelle et les caractéristiques néonatales et obstétricales. L’analyse montre que,
· 21,7% des nourrissons nés avec un faible poids de naissance
· et 2,1% des nourrissons nés avec un poids de naissance normal,
· avaient été suspectés pendant la grossesse d’accuser un retard de croissance.
· la moitié des enfants suspectés pendant la grossesse avait pourtant un poids normal à la naissance
Enfin, la suspicion anténatale d’un RCIU est plus fréquemment associée à une césarienne ou un déclenchement du travail.
» Les résultats de cette étude soulignent la nécessité de mener une réflexion autour des raisons de la faible performance du dépistage du RCIU en France. Ils questionnent également sur le risque de réaliser des interventions médicales non justifiées, dans le cas où une suspicion de RCIU pendant la grossesse n’a pas été confirmée à la naissance « , conclut le communiqué de l’Inserm.
Source: Communiqué Inserm Retard de croissance intra-utérin (RCIU) : évaluation et impact du dépistage et BJOG: An International Journal of Obstetrics & Gynaecology Feb 2015 DOI: 10.1111/1471-0528.13148 Poor effectiveness of antenatal detection of fetal growth restriction and consequences for obstetric management and neonatal outcomes: a French national study