Charles Eloy.
Le lundi au Chaff, bar resto avec des activités culturelles. Ce n’est pas la grande foule. Certains ont besoin de récupérer de la fièvre du week-end.
Le programmateur Rodophe nous propose une ambiance plus intimiste avec le groupe
ALONE WITH EVERYBODY , originaire de Toulouse. Le nom du groupe provient du titre du premier album (2000) du chanteur-auteur-compositeur Richard Ashcroft.
ALONE WITH EVERYONE est composé de Louisa (claviers, chant), Camille (chant, guitare acoustique, Ayumu (percussions), Maxime (guitare électrique)
Camille Benâtre qui a chanté dans d’autres formations a débuté seul le projet Alone with Everybody. Sa sœur Louisa, qu’il a biberonné durant les premières années de son adolescence, est devenue une ravissante jeune fille, injectant sa personnalité dans le groupe. Conséquences de ses liens familiaux, les harmonies sont parfaites avec un timbre spécifique (voir les groupes :Beach Boys, The Bee Gees, The Corrs). Depuis une année, Ayumu et Maxime font partie du groupe.
Les quelques chansons, remplies de finesse et nuances, de leur répertoire, principalement tiré de leur album « Isolation » donne un aperçu de la créativité et dynamique de ce groupe. Le groupe, moins connu du grand public, a rapidement expérimenté la reconnaissance dans le milieu artistique. La présence des musiciens sur des scènes internationales (France, Belgique, Allemagne, Grande-Bretagne, États-Unis d’Amérique) en témoigne.
« Drown myself in sorrow » « Ain’t got no time to loose with my baby” : l’anglais de Camille est influencé par ses multiples connexions britanniques et américaines. Je trouve même que dans « Drown myself in sorrow », son accent se reproche de celui du canadien Neil Young (ex-Crosby, Stills, Nash and Young). Nous retrouvons la mélancolie et la sincérité dans les paroles de « Ain’t got no time to lose with my baby »
« Shopping by the sea » : Des images viennent à l’esprit, les falaises, les carottes et petits pois cuits à l’anglaise, l’extravagance vestimentaire. Mes parents m’amenaient à Londres pour des visites culturelles et du shopping (Carnaby Street, Portobello). 'Alone with everyone' nous invite à traverser la Manche sur la malle Calais-Douvres. La guitare électrique est légèrement plus incisive comme des vagues qui viennent se heurter contre la coque du navire. Inévitablement, nous nous évadons dans des sixties (The Beatles, The Kinks,…)
« The Rose Parade » Un morceau plein d’atmosphère avec des références à Tom Pretty and the Heartbreakers, Jeff Lynne (E.L.O.) Camille suit le rythme en pivotant les pieds. La silhouette de Louisa, parsemant des notes de piano, se dessine. Avec sa jupe serrée, elle ressemble plus à Kate Moss que Britney Spears (version non relookée après une cure d’amaigrissement). Maxime, le guitariste a des tatouages. Le chignon du percussionniste est dénoué. Les cheveux tombent sur les épaules, ne se tissant pas avec les baguettes. Ils assurent une excellente présence scénique.
Ce soir, devant un public réceptif, ALONE WITH EVERYBODY, un groupe prometteur, nous réinvente l’héritage folk américain et pop britannique dans des sonorités propres au groupe. Il s’inscrit dans une démarche musicale similaire à Josh Rouse, Richard Hawley, ou Kings of Convenience.