Le tribunal correctionnel de la ville d'Ismaïlia (nord-est) a rendu son verdict lundi, a précisé un responsable du tribunal, indiquant que l'étudiant peut payer une caution de 1 000 livres (environ 115 euros) pour être remis en liberté conditionnelle en attendant son procès en appel.
L'étudiant en lettres de 21 ans avait été arrêté en octobre 2013 à la suite d'une plainte du directeur de son université et avait été libéré sous caution le 3 décembre 2013, précise le responsable. "Ses collègues se sont plaints au directeur de l'université de ses opinions et de son athéisme affiché sur Facebook, et c'est pourquoi la police l'a arrêté", affirme à l'AFP l'avocat des droits de l'Homme Ahmed Abdel Nabi qui suit l'affaire de près.
La loi égyptienne punit toute insulte ou manque de respect à l'égard des trois religions monothéistes que la Constitution du pays reconnaît et protège: l'islam, le christianisme et le judaïsme.
L'athéisme est largement refusé par une société égyptienne conservatrice, et les autorités religieuses du pays, musulmanes comme chrétiennes, ont à plusieurs reprises insisté sur la nécessité de le combattre.
Début janvier, un étudiant avait déjà été condamné à trois ans de prison pour avoir annoncé être athée sur son compte Facebook. Son procès en appel doit débuter le 9 mars. Et en juin, un chrétien a été condamné à six ans de prison car il avait insulté le prophète Mahomet sur Facebook, provoquant des heurts confessionnels dans son village du sud de l'Egypte.
"Les verdicts prononcés contre des citoyens pour l'expression de leurs opinions en matière de religion consacrent les restrictions importantes imposées à la liberté d'expression en Egypte," a dénoncé mercredi dans un communiqué l'Association pour la liberté de pensée et d'expression de M. Abdel Nabi.
Source : Lorientlejour