Les troupes de Kiev encerclées dans la ville de Debaltsevo ont commencé leur reddition en masse, selon les rebelles ukrainiens. Le président Porochenko a pour sa part annoncé un « retrait complet » de cette ville.
Le président ukrainien, Petro Porochenko, a confirmé ce mercredi dans un communiqué filmé qu’il a donné l’ordre aux troupes de Debaltsevo de se retirer.Nous avons déclaré et prouvé que Debaltsevo était sous notre contrôle et que nous n’étions pas encerclés. Nos unités se sont retirées comme prévu de façon organisée. Ils ont emporté le matériel militaire avec eux : des tanks, des VBTT, des équipements d’artillerie, des camions équipés de lance-missile TOW, et d’autres véhicules.Il a par ailleurs ajouté que 80 % des troupes ont déjà quitté la ville. Reuters a cité un témoin qui a vu les troupes, dont certains hommes étaient blessés, arriver à Artemyevsk, une ville située au nord-ouest de Debaltsevo, par une route qui mène aux territoires sous contrôle de Kiev. Porochenko effectuera une visite dans l’est de l’Ukraine plus tard dans la journée, puis présidera une session du Conseil de sécurité en soirée, selon les médias ukrainiens. Plus tôt dans la journée, Semen Semenchenko, parlementaire et commandant de l’un des bataillons de volontaires de Kiev, a rapporté que les troupes se retiraient de cette ville qui est au centre de bien des discussions. Il ajoute que Kiev devrait désormais attaquer d’autres positions sur la ligne de front qui ont été délaissées par les rebelles dans le but d’assiéger Debaltsevo. « Ces positions sont désertées et nous avons des troupes. Il suffit d’une frappe et la ligne de front cèdera », a-t-il affirmé, ajoutant que ce retrait est « incompréhensible ». Entre temps, Maksim Leshchenko, haut responsable de la République populaire de Donetsk, a confié aux journalistes que ce mercredi, les troupes ukrainiennes de Kiev ont déposé leurs armes « par centaines ». Tôt dans la journée de mardi, Eduard Basurin, porte-parole de l’armée rebelle, a confirmé la capture de 300 soldats, faits prisonniers. Debaltsevo était le bastion de Kiev au sein des territoires contrôlés par les rebelles, dans l’est de l’Ukraine, un point stratégique de l’armée décrit par les médias de Kiev comme le lieu d’une résistance héroïque de longue durée de la part de l’armée ukrainienne. Les rebelles affirmaient avoir encerclé près de 3 000 hommes dans cette ville, et leur avoir demandé à plusieurs reprises de déposer les armes et de se rendre au cours des derniers jours. Kiev réfute ces affirmations, insistant sur le fait que les lignes de réapprovisionnement de Debaltsevo étaient intactes et que la ville resterait quoiqu’il arrive sous leur contrôle.
Petro Porochenko, qui fait la guerre sans l'aimer, comme BHL
Vidéo de la reddition et témoignages des soldats de Kiev :
Le sort de Debaltsevo était clairement au centre des débats la semaine dernière à Minsk, au cours des pourparlers de paix ; des pourparlers qui ont débouché sur un accord de cessez-le-feu. La violence constante aux abords de la ville contraste fortement avec le trêve virtuellement observée dans d’autres régions du sud-est de l’Ukraine. Federica Mogherini, haut représentant de l’Union Européenne pour les Affaires étrangères et la Sécurité, a réclamé la fin des hostilités aux alentours de Debaltsevo et a menacé la Russie de mettre en place davantage de sanctions.L’Union Européenne est prête à prendre des décisions appropriées au cas où les combats ou tout autre développement négatif violeraient les accords de Minsk.Ce mercredi, les forces anti-gouvernementales ont commencé à retirer leur armement lourd de la ligne de front disposés sur les positions apaisées de la zone de conflit.
Federica Mogherini, potiche
Cinq engins d’artillerie 152 mm autopropulsés sont en phase de retrait du village de Yelenovka pour être acheminés vers leurs bases respectives.
Eduard Basurin, porte-parole des forces rebelles ukrainiennes
J’espère sincèrement que les décideurs de Kiev n’empêcheront pas les troupes ukrainiennes de déposer les armes, s’ils ne sont pas en mesure de prendre eux-mêmes une décision si importante ou d’en donner l’ordre. Ou tout du moins, ils ne devraient pas harceler les personnes qui veulent sauver leurs vies. Par ailleurs, j’attends des milices rebelles qu’elles n’arrêtent pas ces personnes et qu’elles les laissent quitter la zone de conflit et rentrer voir leurs familles.
Vladimir Poutine, président de la Russie
Source : QuenelPLUS