LGV TOURS-BORDEAUX :
JEAN AUROUX SE POSE EN «FACILITATEUR»
Nommé médiateur du conflit qui oppose les collectivités locales à la SNCF, sur les dessertes de la future LGV Sud-Europe-Atlantique, l’ancien ministre Jean Auroux se donne jusqu’à juin pour rapprocher les points de vue. Il est à Poitiers aujourd’hui.Il se présente comme un « paisible retraité » que l’on aurait sorti d’une autre époque pour résoudre un conflit de plus en plus en prégnant. Depuis quelques semaines, Jean Auroux joue les bons offices dans l’épineux dossier des dessertes de la future LGV Sud-Europe-Atlantique. D’un côté, les collectivités veulent un maximum d’arrêts sur le tracé depuis Paris, au point de geler leur participation financière, comme l’agglo de Châtellerault. De l’autre, la SNCF se montre inflexible, misant sur un Paris-Bordeaux en 2h05. En cela, la campagne radio diligentée par Lisea donne du poids à ses arguments.
En fin négociateur, l’ancien ministre du Travail sous François Mitterrand dit « comprendre les points de vue des uns et des autres ». Jusqu’au mois de juin, il s’efforcera donc d’écouter toutes les parties, avant de faire des préconisations. «Je rêve que nous arrivions à des évolutions négociées. Et je ne déserterai pas parce que c’est difficile ! La SNCF n’est pas l’adversaire des territoires. » Ce jeudi, il rencontrera les collectivités de Poitou-Charentes, Lisea et la SNCF (Réseau et commercial), dans l’enceinte de la Maison de la Région. Lundi, il sera à La Rochelle. Et son planning de rencontres devrait s’accélérer à vitesse grand V. Car l’échéance de juin n’est pas négociable.
En accord avec le gouvernement… et la SNCF, Jean Auroux a également souhaité s’associer les services d’un bureau d’études suisse nommé Sema. « Je veux étudier toutes les propositions qui seront faites de manière indépendante », insiste le médiateur. Lui qui fut aussi négociateur du tunnel sous la Manche se montre optimisme sur sa mission, même si la logique économique s’oppose, dans le cas d’espèce, à la dimension économique. Pour rappel, les premiers trains circuleront sur le nouveau tracé à partir du 2 juillet 2017. Arnault Varanne le 18/02/15http://www.7apoitiers.fr/enquete/1446/jean-auroux-se-pose-en-laquo-facilitateur-raquo
Ligne grande vitesse entre Tours et Bordeaux : ceux qui paient et ceux qui ne paient pas
Sur 58 collectivités locales et intercommunalités sollicitées pour financer la LGV Tours - Bordeaux, seules 34 ont accepté d'engager des crédits. Et seulement une dizaine sont à jour des appels de fonds
La ligne à grande vitesse Tours - Bordeaux est en cours de construction sur 302 km. Mais le problème de son financement reste entier.
Sud Ouest y consacre son "Fait du jour" (édition papier et Zone abonné sur le site) jeudi 19 février.
Sur les 7,8 milliards d'euros nécessaires au chantier, 3 milliards doivent être apportés par l'Europe, l'Etat et les collectivités locales censées tirer bénéfice de la nouvelle ligne. L'Etat, qui s'est privé des recettes de l'écotaxe poids lourds, est en retard. Les collectivités locales aussi. 58 d'entre elles ont été appelées à contribuer. Seules 34 ont accepté. Dans le front du refus, on compte par exemple le Conseil régional Poitou-Charentes, le Conseil général des Landes et celui de la Dordogne.
Dans le front du refus, on compte le Conseil régional Poitou-Charentes, le Conseil général des Landes et celui de la Dordogne.Problème supplémentaire, les 34 signataires sont loin de tous être à jour de leurs engagements. Pour des raisons diverses, qui tiennent parfois au report des projets Bordeaux - Toulouse et Bordeaux - Espagne dans le prolongement de Tours - Bordeaux.
C'est par exemple le cas du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques qui a cessé de payer depuis septembre 2013 en raison du flou autour du tronçon Bordeaux - Espagne et du report de toute amélioration de la desserte ferroviaire du Béarn et de la Bigorre. Le département a tout de même versé 30,9 millions d'euros à ce jour.
Le tableau ci-dessous fait le point des contributions dues au titre de la convention de financement signée en 2011. Et versées à la fin 2014. Exprimé en euros valeur 2009, ce récapitulatif est celui que possède l'Etat. On ne compte guère plus d'une dizaine de collectivités à jour de leurs engagements. Il est à noter que, si certaines se sont acquittées de la totalité des sommes dues en euros 2009, il leur reste à verser un complément en raison de l'actualisation en euros 2015. Ce qui explique, par exemple, que la Communauté d'agglomération du Libournais (Gironde) déclare interrompre des versements qu'elle a apparemment effectués en totalité. Il existe d'autres cas particuliers, ainsi celui du Grand Dax, rangé dans les mauvais élèves alors qu'il a quasiment payé l'intégralité de son dû.
D'autres financeurs, comme les collectivités de Charente ainsi que le Conseil général de la Gironde, ont décidé ces derniers jours de stopper ou de ralentir leurs versements.
Reste à savoir comment sera démêlée cette situation. La construction de la ligne obéit à un partenariat public - privé. SNCF Réseau verse l'argent des subventions à Lisea, le concessionnaire, et les récupère auprès des collectivités.
Publié le 18/02/2015 par
Jean-Denis Renardhttp://www.sudouest.fr/2015/02/18/ligne-grande-vitesse-entre-tours-et-bordeaux-ceux-qui-paient-et-ceux-qui-ne-paient-pas-1834136-2780.php