Comme d’habitude, la catégorie « visite d’ateliers » ne comporte pas vraiment de commentaires sur les œuvres de l’artiste. Juste une ambiance. Une atmosphère que j’aime bien.
C’est un de ces appartements insoupçonnés au centre ville de Dijon ( car, qui lève les yeux vers les fenêtres au-dessus des magasins de la rue Piron ou de la rue du Bourg?). Un de ces logements très anciens aux parfums d’humidité. Aux cages d’escaliers et couloirs étroitement enchevêtrés. Pascale Serre est là. Dans son espace bien à elle. Où règne, étrangement, comme dans ses peintures, à la fois ténèbres et lumière.
Oui, la pénombre. Même en plein après-midi. Mais des petits éclairages électriques intimes et des lueurs douces à travers les rideaux tirés. Oui, la mort très présente, sous forme de tableaux représentant des animaux morts, de corbeaux empaillés qui volent dans la pièce, de toiles couchées là, cachées sous les tapis, celles qu’elle appelle « mes morts » (« La Collection », qu’elle avait magnifiquement exposée au musée archéologique en 2013). Mais une mort apprivoisée, amicale, inhérente à la vie. Au mur, une toile très grand format est en phase d’achèvement. Sombre. Comme Pascale Serre sait si bien faire (atmosphère de forêt obscure). Mais, à ses côtés, une autre toile, plus ancienne, éclate de couleurs vives (peut-être de l’époque où elle était élève de Pierre Alechinsky).
L’autre mur, en face, est comme un grand morceau de vie. « J’ai besoin d’avoir mes images autour de moi! » sourit l’artiste. Dessins, peintures, photos, portraits… Qu’elle arrange avec harmonie. Qu’elle change au rythme du temps. Sa famille, ses amis, ses souvenirs… On s’assoit tout contre, près des tables qu’elle a habillées de beaux tapis indiens, de laine rouge et noire, venus d’Amérique. Elle raconte pêle-mêle les Beaux Arts de Paris, ses 22 ans au Danemark, ses voyages, son amour de la littérature classique, l’école du cirque, son retour en Bourgogne, son apprentissage du shiatsu…
Près de la fenêtre, sagement rangés sur une table, tubes de peinture, palette, couteau et pinceaux attendent la main de l’artiste. Au pied de l’œuvre en cours, quelques discrètes taches de couleur tombées au sol, sur un papier, font deviner le travail interrompu. Une petite pièce contigüe conserve quelques toiles de Pascale Serre.
Le regard effleure le reste de la grande pièce principale. Ici et là, un crâne, une poupée démembrée, des bijoux joliment accrochés (« exposés »!) en plusieurs endroits, une petite sculpture d’un ami céramiste, des livres etc.
Chez la brune et souriante Pascale Serre, l’ambiance est feutrée, chaleureuse et un brin magique…
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