"Nous sommes bien sûr préoccupés. L’Ukraine compte quatre centrales nucléaires parmi les plus grandes d’Europe. S’appuyant sur des considérations politiques, la partie ukrainienne a pris la décision de renoncer aux livraisons de notre combustible pour ces centrales", a-t-il indiqué. Le diplomate assure ne pas contester le droit de l’Ukraine à utiliser le combustible de son choix. "Mais il faut obligatoirement mener toute une série d’expériences et de travaux préparatoires si vous voulez passer à un nouveau combustible. Il faut assurer la sécurité", estime-t-il. Selon M. Berdennikov, les mesures menées actuellement sur sites sont réalisées selon un "programme allégé".
"En outre, on a licencié les professionnels en charge de la filière et remplacé ces derniers par des personnes « politiquement fiables ». Et nous avons de grandes craintes à cet égard. A l’affut de la composante politique, ils risquent de prendre des décisions pouvant mener à l’accident. C’est très dangereux", a indiqué le diplomate.
"C’est pourquoi nous soulevons cette question à l’AIEA et lors des contacts bilatéraux dans le cadre du dialogue dans ce domaine. Ce dernier étant devenu très compliqué", a-t-il conclu.
Cherchant à réduire sa dépendance vis-à-vis du producteur de combustible russe, le groupe TVEL, l'Ukraine a décidé de diversifier les livraisons de combustible pour ses quatre centrales nucléaires (Zaporojie, Khmelnitski, Rovno et Ukraine du Sud). A cet effet, Energoatom a prorogé jusqu'en 2020 son accord avec Westinghouse prévoyant la livraison de combustible nucléaire. Des experts ont qualifié cette décision d'"irresponsable".
En 2012 et 2013, l'Ukraine a enregistré des problèmes de fonctionnement des ensembles de cartouches TBC-W à la centrale Ukraine du Sud. Ces problèmes ont été provoqués par une défaillance technique du combustible livré par Westinghouse.
Source : SputnikNews