Auteure: Reiko Momochi
Année : 2014
Éditeur : Akata
Type: Shojo
Nombre de pages: 192
Nombre de volumes: 2 (série terminée)
Un mois et demi après la terrible de catastrophe de Fukushima en 2011, la jeune Fumi revient au lycée.
Très inquiète des effets des radiations elle n'avait pas encore osé sortir de chez elle. Pourtant lorsque son père a voulu l'envoyer loin de la ville, elle, sa mère et son petit frère, elle a refusé.
Mais cette année scolaire est importante pour son avenir, il s'agit de sa dernière année de lycée et elle ne peut pas se permettre de rater les examens.
Une fois arrivée, elle retrouve ses trois copines Ayaka, Moé et Mayu. Très heureuses d'être enfin réunies, les quatre filles qui faisaient partie d'un groupe de musique avant les évènements tragiques, décident de rejouer et de reformer leur groupe, nommé "Daisy", le temps d'un morceau.
Mais très vite la réalité les rattrape. Chacune s'interroge sur son avenir. Doivent-elles rester ou au contraire fuire loin de leur ville?
Si elles partent, que vont penser leurs amies?
Quelle image ont les habitants de Fukushima auprès du reste du Japon et du reste du monde?
Daisy lycéenne à Fukushima est une série courte en deux volumes.
Ce premier tome de 192 pages, en noir et banc, débute par une première page, où l'auteure, Reiko Momochi explique brièvement dans quelles circonstances elle a créé ce manga, en hommage à son père, originaire de Fukushima.
Puis sur quatre chapitres, nous suivons Fumi et ses camarades, pour finir, dans les septs dernières pages, sur un texte, rédigé en 2014, évoquant le drame de Fukushima.
Le scénario, nous permet de nous rappeler de l'horreur de la catastrophe et surtout, il nous rappelle que des années après, les conséquences sont encore importantes et que les alentours de la centrale électrique, sont encore dévastés, malgré les efforts de la population pour se relever.
Au travers de ce manga, et par la mise en scène de quatre lycéennes, nous nous plongeons dans les sentiments, les émotions et les incertitudes des jeunes, et à travers eux des japonais.
Parfois léger, le ton adopté reste toutefois dramatique. Et nous le constatons dans les quatres cas évoqués. Lorsque Moé se fait quitter par son fiancé parce qu'elle a été exposé aux radiations, ce n'est pas seulement l'avenir professionnel, mais aussi le futur en tant que femme ou mère qui est remis en cause pour Fumi et ses amies.
Le dessin est dans un style shojo, les filles ont de grands yeux, de beaux cheveux longs, et les ongles faits. Les décors sont rares. Même si Fukushima est au coeur du scénario, on ne voit pas la ville. Et l'accent est mis sur la détresse et les sentiments des jeunes filles, avec régulièrement des gros plans, pour capter les expressions du visage.
La critique de Juju:
Le manga Daisy est un shojo, autant dire qu'habituellement, ce n'est pas le genre de lecture que j'apprécie le plus.Mais dans ce cas, le thème de la catastrophe de Fukushima, m'a donné envie d'aller plus loin et de lire ce manga.
Au-delà du traitement parfois léger et l'histoire d'amitié qui permet une lueur d'espoir pour les quatre étudiantes, le thème est très sérieux.
La couverture est rose, mais derrière le titre, le logo de la radioactivité formé de fleurs qui s'envolent rappelle déjà une réalité plus sombre.
En France, nous avons vécu la catastrophe, de loin, derrière notre poste de télévision. Mais au Japon, encore aujourd'hui, la reconstruction (des habitations mais aussi la reconstruction psychologique) constitue le présent des habitants. "Daisy" fait un travail de mémoire, presque quatre ans après ce terrible événement, c'est un peu comme une piqûre de rappel.
Fumi et ses amies sont touchantes. Chacune a son histoire, souvent liée à leur famille et au besoin de rester qui s'oppose à l'envie de partir.
Reiko Momochi a très bien su retranscrire les sentiments des étudiants, parents et enseignants qu'elle a recueilli au travers des entretiens qu'elle a eu avec eux.
Une chose est sûre, ce premier tome ne laisse pas le lecteur indifférent. Il fait prendre conscience de la vie après la catastrophe, et pousse le lecteur à réfléchir, à se poser des questions.
Et nous, comment aurions nous réagit?
Serions nous resté pour reconstruire?
Serions nous parti pour oublier et tenter un nouveau départ?
Difficile à dire...