A quelques jours de la grande finale de la première saison du #boostbattlerun, je me suis dis que l’occasion était toute trouvée pour partager avec vous mes quelques réflexions et ma petite expérience sur la course à pieds (ou jogging ou footing ou running selon ton envie…)
Gamine, puis adolescente, le sport et moi avons eu une relation façon je t’aime, moi non plus. Accro à la gym puis à la danse modern’jazz, j’ai ensuite tout abandonné pendant de trop nombreuses années. S’en sont suivies quelques années où mon corps n’a pas franchement été mon meilleur ami, je vous en parlais un peu plus en détails ici…
Et puis, un jour, moi qui auparavant crachais mes poumons lors des cross scolaires, l’envie m’a prise d’aller trottiner un peu, comme ça, pour voir… Je terminais mes études dans le sud de la France, alors le paysage de bord de mer a grandement aidé à ma motivation, je reconnais. Ca remonte à quelques poignées d’années maintenant alors mes souvenirs sont devenus flous, je ne sais plus bien pourquoi l’envie est restée, pourquoi j’ai continué, mais toujours est-il, qu’une fois revenue à Paris, j’ai pris l’habitude d’aller trottiner aux Jardin des Plantes le matin. (Aller faire des coucous aux petits pandas roux de la Ménagerie, visibles depuis le Jardin était en réalité ma vraie motivation mais chut…)
L’inscription à une première course arrive vite, presque insidieusement. Histoire de donner un peu plus de poids à cette nouvelle habitude prise et qui me réussissait plutôt pas mal… C’était La Parisienne, en septembre 2009. A l’époque je courais à un rythme d’escargot mais ce n’était pas important, (ça ne l’a jamais été d’ailleurs, je m’en remercie tous les jours), l’essentiel était d’être là, de courir, de réussir…
Et puis, au fil des mois, au fil des années, les choses changent… Tu t’achètes de bonnes paires de running (et tu ne dis plus baskets car maintenant tu sais la différence), tu continues à aller courir le dimanche, tu augmentes un petit peu les distances. Mais sans trop forcer, sans trop te faire peur. Il ne faudrait surtout pas t’en dégoûter, maintenant que tu aimes à nouveau courir… Tu télécharges des applications pour suivre tes courses, tu te renseignes tout doucement. Et un jour tu te lances. Une première VRAIE course, un 10km. 10k, cette distance terrible, qui me semblait infaisable quand j’ai commencé à courir. Plus d’une heure de course pour moi, vous imaginez ?
Et pourtant, cette première course, je l’ai faite, j’en ai faite beaucoup d’autres depuis. Avec toujours la même excitation, la même envie de se dépasser. J’ai même couru 15k à Versailles en juin dernier. Et, dans quelques semaines, je vais (j’espère) courir un Semi-marathon… 21,1km… Mon moi d’il y a encore quelques années n’y croirait pas…
Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce qu’aujourd’hui, enfin, après des années, je me sens légitime. Je peux dire que oui, je cours, sans penser passer pour une rigolote, avec mon allure de chaton… Cette légitimité dans le sport n’est pas facile du tout à acquérir, à ressentir, car il faudrait toujours aller plus vite, être plus fort. Je ne cours toujours pas très vite, je ne courrai probablement jamais aussi bien que mes copines qui se sont mises à la course à pieds depuis quelques mois à peine. Mais l’intérêt n’est pas là, il ne l’a jamais été.
Chaque jour je me dépasse, je cherche à me faire du bien, à m’améliorer, à me rendre fière, et ça vaut, à mes yeux, toutes les allures du monde. Je suis petite, j’ai le coeur qui bat vite, j’ai les jambes « mal fichues », pour quelqu’un qui prétend courir, je cumule les handicaps croyez-moi, mais pourtant, quand je cours, je me dis que je ne vaux pas moins que les autres… Je suis ma principale rivale et alliée.
Et puis, au milieu de tout ça, au milieu de ces centaines de kilomètres parcourus, depuis septembre dernier, il y a eu la #boostbastille. Et ça a un peu tout changé. J’ai rencontré des personnes qui partageaient la même passion que moi, avec qui je pouvais parler running pendant des heures sans passer pour une extraterrestre. Au départ, des inconnus qui aimaient courir, ce sont maintenant des copains, des amis qui se motivent, qui s’encouragent, qui se dépassent les uns pour les autres.
En bref, « rien ne sert de courir… » le lièvre, la tortue, tout ça, tout ça… Avoir cette envie, cette motivation en soi, avoir des rêves et se donner les moyens, savoir prendre son temps, y aller à son rythme, être fière. Voilà ce que je souhaitais vous exprimer aujourd’hui, vous faire partager…
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