Cette initiative de l’Australian National University (ANU) est un exemple de collaboration intéressant permettant d’utiliser des données satellites pour cibler des parasites mortels. Un outil innovant pour suivre et prévoir l’évolution des maladies parasitaires comme le paludisme et autres maladies parasitaires, présenté à la Réunion annuelle de la Société américaine pour l’avancement des sciences (AAAS).
Le Pr Archie Clements, de l’ANU, explique comment l’observation de la Terre et l’utilisation des données de surveillance par satellite peuvent fournir des informations sur l’environnement naturel, le climat et la météo, la végétation, le sol et l’altitude… Or les dynamiques de propagation de nombreuses maladies, en particulier des maladies infectieuses, sont influencées par cette variabilité de l’environnement. Ainsi, en précisant les associations entre les facteurs environnementaux et les types de maladies, les données d’observation par satellites vont pouvoir contribuer à prédire la distribution spatiale et / ou temporelle de la maladie. Cela peut permettre le développement d’outils d’alerte épidémique précoce ou de prévisions de l’impact sanitaire du réchauffement climatique.
» Certaines maladies sont très sensibles à leur environnement, en particulier les maladies parasitaires « , explique Archie Clements. Grâce à ce système de télédétection, nous sommes aujourd’hui capables d’identifier les zones où la maladie va se développer « . C’est le cas pour les maladies parasitaires qui touchent des centaines de millions de personnes chaque année. A partir de données fournies par satellites, telles que la température, les précipitations, la végétation et l’utilisation des terres, et un modèle qui va combiner ces données avec des données de santé, les chercheurs peuvent prévoir les zones à risque de développement.
C’est déjà le cas en test pour le paludisme au Bhoutan (Asie du Sud), à Vanuatu et aux îles Salomon (Îles du Pacifique) avec l’objectif d’étendre le système à de plus grands pays. Des prévisions spatiales pour d’autres maladies à vers et à hydatides sont également en cours d’élaboration pour la Chine, les Philippines et d’autres pays de la région Asie-Pacifique.
L’approche est un exemple par excellence de collaboration pluridisciplinaire, car elle combine l’expertise de nombreux scientifiques, comme les entomologistes, les épidémiologistes, mais aussi des informaticiens, des sociologues et des spécialistes de politiques de santé.
Source : AAAS Annual Meeting 14 February 2015 Earth Observation Approaches to Spatial Disease Prediction, Surveillance, and Control(Visuel@Stuart Hay).
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