Les salaries spoliés, les centres de formation menacés de fermeture
Nous, professionnels du secteur social, médico-social et sanitaire, sommes en total désaccord avec la loi sur la formation continue qui vient de sortir. Il est clair qu’il s’agit d’une veritable amputation de nos droit à nous former tout au long de la vie. Les budgets prélevés sur la masse salariale vont être détournés pour servir de “variable d’ajustement” financière aux établissements. Nous ne comprenons pas pourquoi les salariés paieraient les pots cassés des erreurs de gestion de directions fourvoyées depuis des lustres dans des modes de management completement inappropriés au secteur. Une autre partie de ces budgets de formation sera ponctionnée par l’Etat pour alimenter des stages de formation, notamment pour les plus jeunes, stages dont nous constatons depuis plus de 30 ans l’inefficatité. Là encore l’argent des salariés va servir à faire baisser artificiellement le chômage de masse. Alors que la seule question à laquelle devraient s’atteler les responsables politiques c’est la création d’emplois.
Les conséquences dramatiques que nous entrevoyons de cette dégradation d’un droit acquis de haute lutte par nos aînés touchent également les OPCA et les centres de formation. Des plans sociaux sont dans l’air! Créer du chômage pour lutter contre le chômage n’est pas un mince paradoxe!
Les travailleurs du secteur social, medico-social, sanitaire ne demandent pas des formations avec diplômes supplémentaires ou d’être abreuvés par des savoirs accumulés dont ils ne savent que faire, mais des lieux d’élaboration de leur pratique, une pratique épuisante psychiquement, qui réclame un ajustement permanent. Il y a une nécessité en formation continue de développer l’autonomie professionnelle au regard de la place centrale de l’usager dans les missions de plus en plus complexes qui sont confiées aux établissements. Ces missions impliquent un processus continu de formation pour développer des compétences et une posture éthique, respectueuse de la personne que nous accompagnons. L’engagement au quotidien dans une relation exigeante est source d’usure et de dérives lorsqu’elle n’est pas élaborée dans ce qu’elle induit chez le professionnel. Notre outil de travail c’est nous-même, encore faut-il pouvoir l’entretenir !C’est pourquoi nous soutenons les centres de formation inscrits dans une démarche clinique, associant théorie et pratique, la seule qui permette de travailler sereinement auprès de populations de plus en plus démunies sur le plan social et psychique, dans le contexte d’injustice criante de nos société modernes, prétendument évoluées.
Nous demandons en conséquence:
- dans un premier temps un moratoire pour permettre aux salariés et aux centres de formation de se retourner;
- à long terme l’abrogation de cette loi inique élaborée sans concertation ni des salariés du secteur ni des professionnels de la formation.
Comité de soutien à la pétition
[email protected]
Signer’la’pétition
Pour écrire au ministre M. Rebsamen et lui faire parvenir votre mécontentement, merci d’adresser votre courrier, par la Poste, à l’adresse suivante :
Monsieur le ministre du Travail, de la Formation professionnelle et du Dialogue social
127, rue de Grenelle
75007 PARIS 07
Source :
Psychasoc
11, Grand rue Jean Moulin
34000 Montpellier
Tel: 04 67 54 91 97
Portable : 06 73 09 05 60
E-mail: [email protected]
Site: Psychasoc
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