Les autorités au pouvoir à Tripoli, non reconnues par la communauté internationale, ont dénoncé lundi comme une "agression" les raids aériens que l'Egypte affirme les avoir menés en Libye, et condamné une "atteinte à la souveraineté" nationale.
"Nous dénonçons l'agression égyptienne contre Derna", et nous la considérons comme une atteinte à la souveraineté libyenne", a indiqué le Congrès général national (CGN, parlement sortant) dans un communiqué lu par son vice-président Awadh Abdelsadek.
L'Egypte a annoncé lundi avoir mené des raids aériens contre des positions du groupe Etat islamique (EI) en Libye en représailles à la décapitation de 21 de ses ressortissants annoncés par ce groupe jihadiste qui avait déjà revendiqué plusieurs attaques en Libye. Le CGN a dénoncé l'exécution des 21 chrétiens comme un "acte criminel" et a exprimé ses condoléances et sa solidarité avec le peuple égyptien.
Le CGN a été maintenu au pouvoir à Tripoli par la coalition des milices de Fajr Libya qui s'était emparé de la capitale Tripoli cet été, malgré l'expiration de son mandat et l'élection d'un nouveau parlement qui a dû s'exiler dans l'est du pays avec le gouvernement qui en est issu. Le CGN et son gouvernement parallèle n'ont pas reconnu encore la présence de l'EI en Libye, accusant des partisans de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi et le général Khalifa Haftar, d'être derrière cette "propagande" pour justifier une intervention étrangère.
Le général Haftar affirme conduire depuis mai une opération militaire pour lutter contre les "groupes terroristes", mais ses détracteurs l'accusent de tenter un coup d'Etat. Le CGN et la coalition de Fajr Libya avaient déjà accusé en 2014 l'Egypte d'avoir mené des raids à Tripoli et de soutenir le général Haftar. Le Caire avait alors démenti.
Source : GNet