Pour compléter l’article que Rosette a fait paraître sur le campanologue M. Serge Porre, voici la traduction des gravures relevées sur les 5 cloches de la commune.
♦ Dans le clocher sur la grosse cloche de 1898 qui sonne l’Angélus (traduction du latin) :
Gloire à Dieu et à sa sainte mère Marie. Je m’appelle Thérèse-Baptistine, parrain Jean-Baptiste Meissonnier, marraine Thérèse Duval. J’ai été fondue en souvenir de la grande mission de 1898 (*). Louis Fabre curé, fabriciens A. Paul, P. Martin, de Gerphanion, L. Heraud, F.Rouvier, H.Gardiol Maire.
A peste fame et bello libera nos domine (de la peste, de la faim, de la guerre délivre-nous seigneur). Eugène Baudoin fondeur à Marseille.
Si nesses iou vous cantarai
Et quand moures vous plourarai
Toujours vous creidarai per Diou
Jamai per maou in toui va Diou
Et toujour per toui pregarai
♦ Dans le clocher sur la petite cloche de 1899 côté nord inutilisée :
Eugène Baudoin fondeur à Marseille - S. Julia O.P.N 1899
Benedicte coeli domino (bénissez le ciel seigneur)
Louise. Julia P (parrain) L. Fabre L, F, C. M (marraine) : J. Ferrand
♦ La cloche de 1690 : à l’intérieur de l’église :
TELA INIMICORVM SVB TVTELA PATRONORVM RECEDANT
P+E.E SENEVAL 1690
( les traits des ennemis se retirent sous la tutelle des Saints Patrons. Pierre et Etienne Seneval). Cette cloche s’est fêlée en 1965 et a été ressoudée. Elle a été classée monument historique le 7 octobre 1981.
♦ Campanile , cloche de 1883 : Eugène Baudouin fondeur à Marseille 1883. Pas de décor, seules les 6 anses représentent des visages humains.
♦ N.D de Spéluque , cloche de 1843 : En français
A Marie consolatrice leur patronne les habitants d’Ampus 1843
Faite par Pascal Azan fondeur à Toulon 1843.
B.G.
(*) Cette mission était peut-être celle qui s’est rendue en Afrique lors de la maladie du sommeil causée par la mouche tsé-tsé.. Ou peut-être la mission Foureau-Lamy : exploration scientifique à travers le Sahara vers le Soudan. Ou ?
BG
♦grosse cloche , à gauche
♦cloche côté nord (inutilisée) à droite
♦cloche de Notre Dame de Spéluque , ci-dessous
♦détail cloche du campanile, dernière photo
Serge Porre est délégué bénévole de la Société française de campanologie. A ce titre, il dresse l’inventaire des cloches du département par clochers, horloges, paroisses et communes.
A l’issue de la visite d’un clocher, et parfois de plusieurs visites, Serge Porre établit une fiche pour chaque cloche : nom, relevé des textes, décors, dessins, photos, diamètre, note, poids, toutes les informations relatives à chaque cloche sont notées de même que le nombre de cloches par clochers.
Au moment de la Révolution, des lois et décrets publiés entre 1790 et 1795 obligèrent à la fonte des cloches pour frapper monnaie ou fondre des canons.
200 cloches varoises furent épargnées des fontes abusives : les communes avaient la possibilité de conserver une cloche pour sonner l’heure.
Seule exception varoise, la commune de Mons conserva ses trois cloches gothiques de 1488, 1501 et 1535 prétextant la possibilité d’une émeute.
A noter que le département dispose de quelques cloches très anciennes parmi lesquelles :
La cloche la plus récente à avoir échappé à la fonte abusive : celle de l’hôpital Chalucet qui date de 1790.
Ce patient et minutieux travail de recensement est transmis à Mgr Molinas, vicaire général, à titre de compte rendu.
Lexique :Campanologue : spécialiste des cloches. La campanologie est la science des cloches et ce qui s'y rapporte comme les instruments sonores (cloches, clochettes et carillons) ainsi que le répertoire musical, les usages et les traditions qui y sont associés.
Tocsin : Le saintier était aussi appelé le fondeur de cloche car il travaillait le saint (le métal). Donc Toc au saint signifie touche le saint, soit toucher le métal.
Clochard : sonnerie qui annonçait la fin du marché et donc la possibilité pour les nécessiteux de venir demander quelques denrées.
RG