Un sommeil suffisant est essentiel pour la santé des adolescents, mais le nombre d’heures de sommeil par nuit diminue fortement chez les adolescents (ici aux Etats-Unis) depuis ces 20 dernières années. Cette étude constate en effet que les étudiantes, certaines minorités ethniques et les étudiants de statut socioéconomique défavorisés sont particulièrement touchés par le manque de sommeil, c’est-à-dire plus susceptibles de dormir moins de 7 heures par nuit.
Cette analyse a porté sur 272 077 élèves des 8e, 10e et 12e grades (soit 13-14, 15-16 et 17-18 ans), participant à la cohorte Monitoring the Future et regardé qui et à quelle fréquence ces jeunes avaient moins de 7 heures de sommeil par nuit.
La proportion d’adolescents qui dormait au moins 7 heures a été définie avec les niveaux de fréquence de tous les jours, ou presque tous les jours, parfois, rarement, ou jamais.
L’analyse montre d’abord que,
- le sommeil des adolescents a généralement diminué ces 20 années, avec des pics de diminution entre 1991-1995 et 1996-2000.
- le temps de sommeil nocturne chute brutalement au passage de l’enfance à l’adolescence : ainsi, la plus forte diminution du taux d’étudiants dormant régulièrement moins de 7 heures par nuit intervient aux alentours de l’âge de 15 ans. En 1991, 72% des 15-16 ans déclaraient avoir 7 heures de sommeil ou plus par nuit. Ce n’est le cas que de 63% en 2012.
Précisément,
· Certains groupes, comme les étudiants (de sexe masculin), blancs, semblent mieux » veiller » à respecter la bonne durée de sommeil,
· les filles sont moins susceptibles de déclarer une durée de sommeil ≥7 heures vs les garçons,
· c’est aussi le cas des minorités ethniques et des étudiants des zones urbaines et à faible statut socioéconomique. Ce qui n’empêche pas ces derniers groupes d’auto-déclarer un sommeil » suffisant « .
En conclusion, la tendance » manque de sommeil » chez l’adolescent st confirmée. Plus préoccupante, écrivent les auteurs, est la non-perception de cette insuffisance de sommeil, chez la plupart des groupes d’adolescents les plus concernés. Une situation qui appelle à mieux sensibiliser les jeunes à l’importance du sommeil, en tant que déterminant de santé réel et majeur. Rappelons que ces » 7 heures par nuit » représentent a minima 1 heure de moins par rapport à la recommandation de la National Sleep Foundation.
Enfin, les auteurs rappellent la responsabilité de l’internet et du temps d’écran, mais aussi des pressions liées à une concurrence accrue dans les études puis sur le marché de l’emploi.
Source: Pediatrics Feb 2015 doi: 10.1542/peds.2014-2707 The Great Sleep Recession: Changes in Sleep Duration Among U.S. Adolescents, 1991-2012 (Visuel© Scott Sanders – Fotolia.com)
SANTÉ de l’ADOLESCENT: Il y a un temps pour tout, l’écran et le sommeil -