Chronique « Amorostasia (T2) »
Scénario et dessin de Cyril Bonin,
Adultes / Adolescents
Comédie dramatique et fantastique
Paru chez Futuropolis, le 12 février 2015, 128 pages couleurs, 19.00 euros
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L’histoire
Trois ans ont passé depuis qu’Olga et Kiran se sont figés, victimes de l’Amorostasie…
Dans la prison de Fresne, quartier des détenus “amorostasié”, une équipe médicale vient récupérer Kiran, toujours statufié, pour le confier au professeur Brochant et son équipe. A défaut d’avoir gagné de vitesse le dépôt de brevet de l’Amoramax, il veut être celui qui trouvera la solution ultime à la maladie. Mais voilà, les animaux ne sont pas touchés par la maladie. Il lui faut donc tester ses nouveaux protocoles sur des humains…
Dès que le produit est administré à Kiran, ce dernier réagit violemment et tombe dans le coma. Au même moment, dans son appartement parisien, Olga sort de la stasie…
Ce que j’en pense
Cyril Bonin revient avec la suite (inattendue !!!) de sa comédie fantastique douce-amère “Amorostasia”.
Sous-titrée “Pour toujours…”, ce second épisode s’impose sur un ton léger, à la manière d’une comédie dramatique, en nous interrogeant (l’air de rien), sur la solidité de nos sentiments…
La simplicité du récit est soutenue par une écriture au ton ironique constant. Balançant entre comique de situation et drame, j’ai été touché par la crédibilité des personnages (Olga la recherche de son prince charmant, la galerie de petites gens qui l’entoure) et des dialogues, qui donnent toute la saveur à cette “Anticipation”.
Ancré dans le réel, cet album moderne et décapant est décidément plein de vies et d’émotions.
Maladie, chimie des sentiments ou destinée de l’espèce humaine ? L’Amorostasie, c’est tout ça à la fois. D’ailleurs, que vivent les patients affectés par la maladie ?
Si dans le premier tome, les options fantastiques et scientifiques s’affrontaient, ce second épisode a visiblement choisi son parti : le fantastique, l’inexplicable, la poésie… La science a décidément reculé devant les sentiments et les tentatives malheureuses d’explication.
Coté dessin, sobrement, Cyril Bonin travaille comme un artisan inspiré, sur sa partition visuelle. Cadrages sobres et caméra à hauteur d’oeil nous embarquent dans un documentaire-vérité tout en retenue. Les camaïeux de gris, en complément du crayonné léger de Cyril, jouent sur les contrastes, et dégagent une sensation ouatée et chaleureuse à la fois. Du bel oeuvre !