Né à Téhéran d'une mère russe ayant immigré après la révolution soviétique, Edouard Moradpour s'installe en Russie juste avant la chute du Mur, où il sera rapidement considéré comme le "père de la publicité". Il a déjà publié deux romans et celui-ci, vient tout juste de paraître.
Peut-on encore tomber amoureux lorsque l'on a choisi de mettre fin à sa vie? Eleonore, violoniste dans un orchestre symphonique et Julien, grand avocat d’affaires, ont trois jours pour décider de mourir ou de commencer à s'aimer car atteints de maladies graves, ils ont choisi la mort programmée, le suicide assisté, en Suisse.
Quand l’éditeur m’a proposé ce roman, j’ai été sensible à son argument « Il s’agit d’une histoire d’amour tournant autour du thème avant-gardiste du suicide assisté (euthanasie), sujet sur lequel l’état français devrait prendre position au printemps prochain (projet de loi à voter) ». J’attendais donc un bouquin traitant de ce sujet grave, une voix parmi d’autres pour éclairer un débat important. Quelle arnaque !! A moins que ce ne soit ma mauvaise compréhension de son email, le « tournant autour » devant être pris au pied de la lettre, on tourne autour effectivement mais on n’y arrive jamais !
En fait et plus simplement, tout est mauvais dans ce livre qui aurait dû paraître dans la collection Harlequin (avec tout le côté péjoratif accolé à cette remarque). Une histoire d’amour à l’eau de rose, digne des romans photos d’antan, les héros ont des professions libérales ou artistiques, ils évoluent dans des décors de luxe et font des voyages à Venise… L’écriture est formatée, les poncifs abondent et l’auteur plaque lourdement à son intrigue des références culturelles qui font chic et permettent de tirer à la ligne. La psychologie des personnages ne peut s’adresser qu’à des gamines, et encore, pas celles de notre époque.
Quant au fond, le suicide assisté, il est à peine abordé réellement, tellement vu de loin et tellement peu crédible d’un point de vue factuel que c’en est gênant pour ceux qui se sentiraient directement concernés par ce problème. J’arrête là mon billet car le fait qu’un tel bouquin existe, c’est déjà triste, mais qu’un éditeur le vende en mettant le suicide assisté en avant, c’est carrément une honte. Nul, archinul !
Je pense avoir été clair ?
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 09 mars à 13:51
Je viens de terminer le livre de E. Moradpour et suis tres étonnée par votre critique. Tres beau sujet, bien écrit. Pourquoi un tel dénigrement ? Pourquoi tout rejette dans ce livre? Le propos sur l'amour / la mort est un beau sujet. Je ne comprends pas votre attitude... Je suis loin d'etre une midinette :)- C'est un tres bon livre.