Cinquante nuances de Grey, Tome 1
E.L. James
Édition JC Lattès, 2012
Traduit par Denyse Beaulieu
551 pages
Genre(s) : Érotique
Série : Cinquante nuances de Grey
1. Cinquante nuances de Grey 2. Cinquante nuances plus sombres 3. Cinquante nuances plus claires
Résumé : Romantique, libérateur et totalement addictif, ce roman vous obsédera, vous possédera et vous marquera à jamais.
Lorsqu’Anastasia Steele, étudiante en littérature, interviewe le richissime jeune chef d’entreprise Christian Grey, elle le trouve très séduisant mais profondément intimidant. Convaincue que leur rencontre a été désastreuse, elle tente de l’oublier – jusqu’à ce qu’il débarque dans le magasin où elle travaille et l’invite à un rendez-vous en tête-à-tête.
Naïve et innocente, Ana ne se reconnait pas dans son désir pour cet homme. Quand il la prévient de garder ses distances, cela ne fait que raviver son trouble.
Mais Grey est tourmenté par des démons intérieurs, et consumé par le besoin de tout contrôler. Lorsqu’ils entament une liaison passionnée, Ana découvre ses propres désirs, ainsi que les secrets obscurs que Grey tient à dissimuler aux regards indiscrets…
Mon avis :
J'ai mis un sacré moment avant de me décider à lire ce premier tome, je voulais y jeter un œil par curiosité mais je savais que cela ne me plaira pas donc j'ai abandonné l'idée pour finalement me lancer (oui la logique et moi on n'est pas copines apparemment !) et il va vraiment falloir que j'arrête d'écouter mon esprit masochiste (même si on est bien dans le thème !) parce que si c'est pour m’infliger ce genre de daube, ce n'est vraiment pas la peine !
Ai-je vraiment besoin de résumer l'histoire ? Je ne pense pas car tout le monde finit par la connaître, ne serait-ce que dans les grandes lignes, et puis n'étant pas des plus profondes (sans mauvais jeu de mot) il n'y a pas grand chose à raconter en dehors de ce que l'on sait déjà, d'ailleurs si j'avais su cela, que c'était aussi vide, je n'aurais même pas pris la peine de lire ce premier tome.
Car oui je trouve cela vide, 500 pages pour une histoire qui aurait pu tenir en, allez je vais être généreuse, disons 100 pages, c'est beaucoup trop et c'est très long, c'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai été très tentée d'abandonner à plusieurs reprises...
La "romance" (cela m'arrache les doigts de décrire leur relation par ce mot mais j'y reviendrai plus tard !) est répétitive au possible; ils se rencontrent, se séduisent l'un l'autre, se tournent autour, s'envoient en l'air, il parle de son coté sombre, ils baisent, il cherche à lui faire signer un contrat pour qu'elle devienne sa dominée, ils baisent, elle se méfie, il lui ordonne de manger, ils baisent, et cetera, et cetera... c'est un semblant d'histoire emballé dans beaucoup de cul (je pense d'ailleurs que les deux personnages sont des robots, lui bande 427 fois par jour et elle jouit 19 fois par rapport, à ce niveau ce n'est plus humain !) et dans beaucoup de scènes insupportables; notamment celles où il est obsédé par l’appétit d'Ana ou celles où il la menace de la sauter ou de la fesser si elle continue de se mordre la lèvre et de rouler des yeux; là déjà la féministe en moi est en train de hurler à la mort, mais en plus relire les mêmes choses stupides et inutiles sans arrêt finit par me faire saigner des yeux, la seule partie à sauver est la fin où Ana prend ENFIN une bonne décision, tout le reste n'est qu'une lente torture très mal écrite que j'espère oublier au plus vite !Et je n'ai même pas évoqué les moments où Ana parle avec sa "déesse intérieure" (chez les gens qui ont plus de 4 ans d'âge mental on appelle cela la libido mais bon !) qui sont indescriptibles tellement elles puent la niaiserie et la débilité !
Je disais que cela m'emmerdait de qualifier cette histoire de "romance", pourquoi ? Parce qu'à mes yeux il n'y a ni tendresse, ni complicité, ni rien en dehors du sexe, Christian et Ana s'envoient en l'air tout le temps, plusieurs fois de suite, mais ils ne partagent rien d'autre, et lorsque -ô miracle- ils discutent, la conversation finit toujours pas dévier sur le sexe.
Pour moi une histoire d'amour ne se base pas uniquement sur le sexe, et je dois dire que voir les deux personnages n'échanger rien d'autre que des fluides corporels m'a fait bailler d'ennui plus d'une fois et ne m'a fait vibrer à aucun moment, j'ai même trouvé cela assez lourd et pesant !
Côté personnages c'est un désastre, même en imaginant Grey avec la tronche (et le corps tant qu'à faire !) de Jamie Dornan, je n'ai pas été du tout séduite par le personnage, je déteste, je hais ce Grey, il me donne envie de vomir et je ne comprends absolument pas que certaines lectrices soient tombées sous le charme, ok il est beau, ok il est riche et en dehors de cela ? C'est un connard de première, un taré, un harceleur, qui est aussi drôle qu'un rouleau de PQ, et qui cherche moins une partenaire SM qu'une esclave doublée d'une poupée gonflable, si ce n'était pas un beau mec plein aux as tout le monde s'accorderait à dire qu'il faudrait le faire interner ! Mais l'auteure est une petite maligne et histoire de le rendre plus séduisant elle le fait lutter contre la faim dans le monde, le fait jouer du piano comme un virtuose et lui colle un passé sombre à base de mère prostitué bourrée au crack histoire de bien faire pleurer dans les culottes, euh pardon dans les chaumières ! Sauf qu'il pourrait très bien sauver des bébés phoques qu'il continuerait d'être un salopard à mes yeux, un salopard véritablement déglingué de la pastèque, vicieux, autoritaire et violent, bref un héros qui ne me fait aucunement rêver.
Quant à Ana, elle n'est pas mieux, j'ai eu un espoir au début parce qu'elle avait l'air de résister à Grey, d'avoir un peu de caractère (même s'il elle ne donnait pas non plus l'impression de briller par son intelligence), mais non c'était peine perdue, ce semblant de rébellion ne dure pas et elle finit par céder à tout, elle sait qu'il est mauvais pour elle mais elle reste, elle accepte tout juste pour être aimée, et je déteste tout simplement ce genre de chose, que ce soit dans n'importe quelle relation je ne supporte pas que l'un écrase l'autre au point de l'obliger à faire ce qu'il ne veut pas, c'est tout simplement malsain et cela me dégoûte.
En ce qui concerne les scènes de sexe je pourrais admettre que certaines auraient pu me titiller si seulement l'auteure ne nous avait pas collé des "bébé" à la pelle, parce que les "vas-y bébé", "jouis pour moi bébé" etc, me donnent plutôt l'impression de lire la parodie d'un mauvais porno, donc dans le genre excitant on repassera, sans ce "bébé" qui revient sans arrêt la sauce aurait pu avoir des chances de prendre ! (En passant vous me rappellerez de ne plus utiliser le mot "sauce" quand je chronique un bouquin de cul, parce que c'est un poil dégoûtant quand même, nan ?)
Pour parler un peu de l'aspect BDSM, j'admets que je n'y connais pas grand chose (et non je ne demande pas à apprendre, pas la peine de me proposer, mais merci quand même =D) mais pour avoir lu les avis de ceux qui le pratiquent, cela ne donne vraiment pas une idée de ce que c'est réellement et je n'en suis pas étonnée, le sadomasochisme est une relation basée avant tout sur le respect et quand l'un des deux atteint ses limites l'autre doit tout arrêter, mais dans le livre on s'en fout car Christian arrête quand il le décide, et je ne parle même pas d'une partie du contrat qu'il cherche à faire signer par Anastasia qui stipule qu'elle devra s'envoyer en l'air avec lui à n'importe quel moment selon son bon plaisir à lui, et si elle n'a pas envie ? Et bien, je ne préfère pas savoir parce que c'est déjà assez glauque sans qu'on rajoute du viol par dessus, mais je ne serai pas étonnée qu'elle soit forcée, on n'est plus à une horreur près !
Dernière chose qui me gonfle (après j'arrête, promis, cette chronique est déjà assez longue et j'ai autre chose à faire qu'à démonter un étron pareil pendant 3 heures !), c'est qu'on justifie le goût de Christian pour le SM par ses traumatismes d'enfance, euh quel rapport franchement ? Non parce que personnellement j'ai eu une adolescente pourrie mais ce n'est pas pour cela que je vais aller fouetter mon voisin qui n'a rien demandé à personne ! Qu'il soit devenu un homme complètement tordu suite à un traumatisme, pourquoi pas à la limite même si j'aurais quand même du mal à y adhérer, mais là on croirait que c'est une tare d'avoir des tendances SM et que cela doit forcément avoir une origine choquante, c'est ridicule car ce n'est qu'un fantasme comme un autre et aimer donner des fessées (ou en recevoir, après tout chacun son tour !) ne veut pas dire qu'on est un dangereux psychopathe, ce serait du même niveau intellectuel que de dire que ceux qui aiment la couture sont la réincarnation de Jeffrey Dahmer !
Alors si je pouvais donner un conseil à E.L. James ce serait, déjà de prendre des cours d'écriture, et la prochaine fois de laisser ses préjugés de côté pour nous pondre des personnages un peu plus réaliste et éventuellement de faire des recherches quand elle parle d'un sujet dans lequel elle n'a vraisemblablement aucune notion, plutôt que d'écrire un ramassis de conneries et de faire passer les gens ayant des fantasmes et des délires du genre pour des monstres ou des détraqués, ce n'est pas parce qu'on est SM qu'on se comporte comme un dictateur, c'est une énième idée reçue et il serait de bon goût d'arrêter de colporter ce genre de bêtise sur la sexualité des gens et par extension d'arrêter de juger ce qui se passe ou ne se passe pas dans le froc du voisin ou de la voisine en passant !
Vous l'aurez compris, j'ai donc détesté cette lecture que ce soit pour son histoire, ses personnages, son style d'écriture ou les idées véhiculées par l'auteure, je ne me suis pas seulement ennuyée j'ai aussi été énervée par tout ce qui se dégageait de ce machin et je ne comprendrai jamais pourquoi certains l'apprécie autant...
Je précise quand même que je suis virulente envers le livre et envers l'auteure mais je ne le suis pas envers les lecteurs qui ont aimé la trilogie, chacun son trip et donc inutile de se vexer ou de m'attendre en bas de chez moi pour me péter les genoux à coups de batte de base-ball !
Au moins j'aurais pu me faire ma propre idée sur ce livre et je pourrais en parler en toute connaissance de cause, mais c'est bien la seule chose positive que j'en retire, et bien sur je ne lirai pas les deux tomes suivants, j'arrête le carnage ici, c'est bien suffisant ! .
Ma note :