Le vivarois (aujourd'hui on aurait dit l'ardéchois) Olivier de Serres, un des premiers vrais agronomes, ramena de voyage des plants d'amandier qu'il implanta Provence.
Le nougat, du latin nux gatum, " gâteau de noix " était à la base un mélange de noix, de miel et de blanc d'oeuf.
Cependant, la recette de bases de cette douceur sucré avait un gros défaut : les noix ne tenaient pas la route et rancissaient trop rapidement. Rappelons qu'à l'époque les transports n'étaient pas des plus véloces.
Ce défaut des noix étant des plus gênant pour le stockage du produit et donc pour son industrialisation.
Les cuisiniers de Montélimar décidèrent d'utiliser l'amande douce et le nougat devint ce qu'il est aujourd'hui. Du moins au niveau des ingrédients.
Le succès de cette nouvelle recette fut tel que le nougat de Montélimar supplanta celui de Marseille dès le début du 18ème siècle.
On doit la popularité actuelle du nougat de Montélimar à Émile Loubet, président de la République de 1899 à 1906 et ancien maire de Montélimar. En effet, chaque personnalité de passage en France recevait de sa part son ballotin de nougat.
Malgré l'étiquette de ville du nougat ne fut pas une véritable aubaine pour Montélimar.
En effet, pour entretenir le marché du nougat, Émile Loubet joua les protecteurs. Il fit mettre en place une protection des nougatiers de la ville, empêchant par exemple l'implantation d'industrie et favorisa un climat politique qui fit les chouix gras des maires et des nopugatiers qui s'enrichissaient sans vergogne en payant les salariés des nougateries (les seuls emplois disponibles sur la ville) au rabais.
A part une usine de chapeau, qui disparue dans les années 20, il n'y eu pendant longtemps que les nougatiers et une entreprise de cartonnage (et non ce n'est pas Autajon qui n'existe que depuis 1964). C'est qu'il en fallait du carton pour emballer tous ces nougats.