The one who declares that things fell into place as a director when he stopped wanting to tell his own story to speak about others is becoming the most audacious artist of this last year. After giving a sharp look at the drifting Outreau affair in Présumé Coupable (2011), in his last movie, L'Enquête, Vincent Garenq seizes one of the biggest French economic and political scandals: the Clearstream affair. By raising a kind of informer cinema, the director brings another reflection to the unknown world of finance.
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© Mars Distribution
Les rouages en sont obscurs et pourtant le film va accompagner pas à pas son spectateur dans le monde trépidant de l'économie. On s'en souvient, en 2001, le journaliste indépendant, Denis Robert (Gilles Lellouche), fait des révélations détonnantes en sortant son livre. Il met au grand jour le fonctionnement opaque d'une grande société bancaire, Clearstream. Celle-ci détournerait de l'argent sale pour les plus grands acteurs financiers du marché, dont certains grands politiciens français. Pour l'aider dans cette quête de vérité, le juge Renaud Van Ruymbeke (Charles Berling) va se saisir du dossier et essayer de faire tomber les têtes pensantes de cette machination. Néanmoins, le combat semble être le pot de fer contre le pot de terre. Le mécanisme bancaire va vite se retourner contre le journaliste esseulé.© Mars Distribution
Pour autant, le réalisateur fait très attention à la portée de ses propos. Il prend le soin de n'écorcher personne en laissant derrière lui les allégations diffamatoires. À l'inverse, il semble concentré sur le soutien de Denis Robert qu'il dépeint comme une personne d'une force absolue. Néanmoins, il choisit d'en montrer toutes les fêlures dès la première scène où son protagoniste subit un malaise suite à une perquisition à son domicile. Ce dernier est la résultante d'un engrenage psychologique qui montera crescendo durant tout le film, auquel même un individu au tempérament surhumain ne peut résister.© Mars Distribution
Vincent Garenq est également soucieux de garder une image de la justice saine et intègre. Pour cela, il traite avec une bienveillance absolue le personnage du juge Renaud Van Ruymbeke, interprété par le sympathique Charles Berling. Ce dernier est un adjuvant efficace dans la lutte contre la délinquance en col blanc.Il est cependant dommage que Gilles Lellouche, en protagoniste principal, ne transcende pas son interprétation. Il livre un jeu monocorde qui se différencie peu de ses expériences récentes telles que dans Gibraltar (2013) de Julien Leclercq ou La French (2013) de Cédric Jimenez. On aurait aimé une prise de risque plus importante et une position plus engagée de l'acteur.
Éclairage du monde d'aujourd'hui, le film ressort quand même avec l'ambition réussie d'avoir été utile, s'inscrivant avec parcimonie entre l'oeuvre engagée et le débat de société.
Antoine Corte
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