Redy englobe un écosystème complet, avec terminal d'encaissement (sur tablette) pour les marchands et application mobile pour les consommateurs. Sans grande originalité, les transactions sont exécutées par l'intermédiaire d'un simple QR code et l'ensemble repose sur un mécanisme de compte prépayé, rechargeable depuis un compte Bendigo ou depuis une carte émise par n'importe quel établissement. Grâce à ses caractéristiques, le système est parfaitement adapté (aussi) aux micro-paiements.
Cependant, la véritable spécificité du dispositif est sa dimension communautaire et caritative. Celle-ci est rendue possible par l'introduction d'une solution de « cash-back » un peu particulière : 0,5% du montant de l'ensemble des dépenses effectuées est converti en « Creds », une monnaie virtuelle privative. Les gains ainsi accumulés peuvent ensuite être attribués à des associations répertoriées. Accessoirement, il est également envisageable d'utiliser les Creds pour régler (en partie) de futurs achats.
Dans ce cas, le modèle se rapproche plus des classiques du genre, si ce n'est que les « Creds » sont alors réinjectés dans l'économie locale (puisque ils ne peuvent être dépensés que dans le « circuit » Redy) et au libre choix du consommateur. Les commerçants participants apprécient certainement que les commissions prélevées par la banque sur leur chiffre d'affaire (qui se situent à un niveau standard et dont une partie finance les remises offertes à leurs clients) reviennent directement dans leur portefeuille.
L'initiative de Bendigo and Adelaide Bank ne peut manquer de rappeler celle de la caisse régionale Pyrénées-Gascogne du Crédit Agricole, avec sa monnaie virtuelle et solidaire, le Tooket. Moins de 4 ans après son lancement, ce programme unique (ou presque, dorénavant) permet de distribuer chaque année, à des associations (3 500 d'entre elles sont inscrites à l'heure actuelle), l'équivalent de 600 000 euros et il est désormais disponible sur l'ensemble du territoire français.
L'idée de la banque australienne de combiner une approche de ce genre avec un porte-monnaie mobile, dont elle assure de facto la notoriété et la promotion, est plutôt bienvenue, alors qu'il semble extrêmement difficile de convaincre les consommateurs de l'intérêt d'utiliser leur téléphone pour payer, quelle que soit la technologie retenue. La perspective de soutenir des associations grâce aux dépenses quotidiennes pourra-t-elle devenir la clé d'une adoption de masse ? L'avenir le dira…