Grammy Awards 2015 : les looks

Publié le 14 février 2015 par A&w @GarconsFoulards


Alors que le soir même, se retrouvait à Londres un tapis rouge des plus élégants pour la cérémonie des Bafta Awards, Los Angeles accueillait une nouvelle fois la cérémonie des Grammy Awards, dans un style plus…. Américain... Et ce qui est terrible avec les tapis rouge américains, c’est que, malgré les millions dépensés, les stylistes de star payés, les robes de défilés des plus grandes maisons prêtées, rien n’y fait, il y aura toujours quelque chose qui clochera, quelque chose d’un peu louche, d’un peu vulgaire, sentant le souffre ou tout simplement (et tristement) le mauvais goût. Et ce cru aura été particulièrement réussi ! Robes longues de sirène décatie version Malibu Beach, ostentation maximale, concours de « loches » débordant – à croire que la notion d’élégance à l’Hollywoodienne se mesure au nombre de centimètres cube de sein mis à l’air, gonflant à bloc l’égo de sa propriétaire et sans doute de toute l’écurie cinématographique derrière ! Fort heureusement, de l’autre coté de l’Atlantique, il est tout aussi amusant d’en rire et de saluer au milieu de ce capharnaüm stylistique les quelques très belles silhouettes qui ont  foulées le tapis rouge de cette 57e cérémonie des Grammy Awards.
Le pire

A. comme Ariana Grande
Ariana Grande porte plutôt bien son nom ou du moins essaye de bien le porter. Pas très très grande pour une Miss Grande, la starlette essaye de jouer dans la cours des grands à coups de robe longue blanche fendue trop longue pour elle, jouant aux Barbarella d’un soir alors que son physiquement assez jeune et lisse ne lui permet pourtant pas d’avoir l’étoffe d’une femme fatale sur tapis rouge. Après tout, n’est pas Mad Max qui veut ! Et ce n’est pas parce que l’on porte un peu de cote de maille sur sa robe blanche et que le décolleté est asymétrique que l’on devient pour autant la nouvelle post adolescente rebelle du petit écran ! Et cette queue de cheval haute, ça devrait être interdit ! Vous copierez 100 fois « Je n’essaierai plus de jouer aux grandes » Miss Grande !

Ariana Grande


A. (bis) comme Ashanti
Dans le course au Grammy du « Je veux impérativement montrer au monde mes seins ce soir », je vote pour la chanteuse Ashanti qui a réussi un très beau triplé gagnant : fente abyssale, poitrine à moitié nue et esprit bondage – bravo ! Performance rare ! Grammy du Too Much

Ashanti


C. comme Charlie XCX
Fouler le tapis rouge en smoking blanc, tel un hommage à Monsieur Saint Laurent, voici une idée qui semblait être des plus attirantes sur le papier. Mais uniquement sur le papier, car quand le smoking blanc devient nacré rose, et que la crêpe de soie ou la gabardine de laine est remplacée par une satinette digne des pire robes de mariée made in china, on frôle le vomis stylistique tombant dans la caricature des costumes de scène d’Elvis à Las Vegas. Et quand, pas peu fière d’elle, Mlle Charlie se sent le besoin d’agrémenter cette tenue déjà excessive d’une nœud papillon fuchsia, de talons irisés et d’une étole en renard couleur poudre, on frise le dégoût le plus total pour ce 50 Shades of Pink à la sauce L.A.

Charlie XCX


H. comme Helen Lasichanh
Heu… mais pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Enfin ! Je veux bien qu’on détourne les codes du tapis rouge en y allant habillé autrement que de l’habituelle robe longue, mais de la à porter sa combi de footing/yoga Adidas ! Non !!!!!! Non à ce gris si terne ! Non à cette fermeture éclair qui gondole tout le long du buste d’Helen Lasichanh et qui se termine dans des contrées physiques dont nous nous serions tous passés de nous aventurer ce soir là, et enfin non au mix avec des pumps noires à bout rond, compensées, dont le classicisme nous anesthésie d’ennui ! Oui en revanche au total look blanc + short du compagnon de la belle américaine, Pharell Williams.

Helen Lasichanh


J. comme Joy Villa 
Comment peut on en 2015 avoir l’idée de débarquer à une cérémonie habillé, déguisé en filet de chantier ? Joy Villa en rêvait, le créateur André Soriana l’a fait ! Et voilà comment, grâce à qui, cette chanteuse se retrouve couverte, ou plutôt non, d’une clôture perforée recyclée. La prochaine fois nous lui conseillons de ne pas venir ou alors de faire appel à quelqu’un qui aura les clés d’un autre entrepôt que celui de la DDE ! Grammy des Travaux Longue Durée

Joy Villa


K. comme Kim Kardashian & Kanye West
Symbole a elle seule du vide abyssal de notre société, Kim Kardashian(KK comme je préfère l’appeler) foulait ce soir là le tapis rouge en tant que « Socialite » ou compagne de « chanteur », toute de Jean-Paul Gaultier vêtue (rien que cet indice aurait due vous mettre la puce à l’oreille sur le désastre stylistique à venir). Hic, quelqu’un a-t-il prévenu la jeune starlette que lorsque l’on mesure 1,50 sur talons, on ne doit pas porter de robe de chambre a sequin gold ? Apparemment non… car même si cette tenue aurait fait pâlir d’envie toute fan de Dynastie de la grande époque, il est tout de même bon de rappeler que certaines choses se font et d’autres ne sont font pas, et que notamment porter une robe toute en sequins, avec de larges épaulettes, de grosses poches, des manches longues, des poignets surchargées et une mini traine, transforme la moindre taille 38 (durement gagnée) en 46 visuel ! Voyons ! Mais ce n’est pas cela qui empêchera notre KK internationale de remporter haut la main quelque Grammy ce soir là, notamment le très convoité Grammy du tir zip le plus court ! Et déjà ça c’est un exploit ! Car tenir une soirée entière avec juste 10 centimètres de fermeture éclair qui vous protègent du drame médiatique ou de l’auscultation gynécologique fallait oser, KK l’a fait !

KK


Quant au doux chevalier servant de notre Cléopâtre des temps modernes, c’est en jogg’ en velours bordeaux et sneakers blanches qu’il est venu. Mais bon, Kanye West, il est un peu chez lui partout, ou du moins c’est ce qu’il croit, et c’est donc en mode « pilou pilou de luxe », affalé sur le genoux de son épouse, en mode « Wesh gros » qu’il vous toise de son autosuffisance habituelle. Grammy de la fatuité !

KW


L. comme Lady Gaga
Il faut croire qu’avoir été égérie de Versace aura laissé quelques traces dans les choix stylistiques de Lady Gaga ; en effet, les fentes se faisant de plus en plus hautes, et le métrage de tissu utilisé de moins en moins important, nous ne craignons que Miss Gaga ne vienne bien peu couverte à l’avenir. Et même si nous ne pouvons que reconnaître le très beau travail de broderie sur ce modèle de robe sirène signé Brandon Maxwell et la taille magnifique de l’émeraude portée jalousement au cœur des seins, rappelons tout de même à Lady Gaga que le décolleté ne fait pas pour autant le Glamour, et que l’attitude et le naturel sont parfois des atouts plus importants que le paraître, surtout lorsque celui-ci n’est plus totalement maitrisé. Grammy du j'essaye d'être à l'aise mais je n'y arrive pas

Lady Gaga


M. comme Madonna
Le ridicule ne tue pas. C’est en utilisant ce célèbre adage que l’on pourrait définir la fin de carrière de la Madone. Non mécontente de vendre de moins en moins d’album, d’être de moins en moins révolutionnaire au niveau artistique et musical, Madonna semble aussi vouloir porter de moins en moins de vêtements lors de chaque cérémonie, sans craindre par la même occasion d’être de moins en moins crédible. Et pour cette version 2015, se sentant sans doute inspiré par une quelconque Carmen des temps moderne, elle n’a rien trouvé de mieux que de se déguiser en Toréador coquine, le tout signé Givenchy par Riccardo Tisci. Et là, c’est le drame !!! Passons sur la tenue de cabaret, était-il vraiment raisonnable chère Madonna, à un âge bientôt canonique, de montrer son c.. ainsi uniquement pour faire le buzz sur tapis rouge ? Bien sur que non ! Petite provocation adolescente digne de vos 20 ans, d’une « Miley Minaj » ou d’une « Nicky Cirus » sans personnalité faisant d’avantage parler de leur derrière que de leur prestations musicales. Grammy du Madonna c’est vraiment finit !

Madonna


M. (bis) comme Miley Cirus 
Ah ! Il est bien loin le temps de la petite Hanna Montana. Toujours country girl voulant se la jouer hipster, muse de Jeremy Scott (et ce n’est pas une référence), elle sera toujours à la limite d’être vulgaire. Mais la limite n’est pas forcément dépassée cette fois. Alors faisons preuve de sympathie et d’indulgence et laissons le grand rouleau de sparadrap noir collé sur le corps, servant de robe à Miley Cirus reposer en paix.

Miley Cirus


N. comme Nicky Minaj 
Elle me fait pensé a un balai à frange pour laver le sol mais en version gros seins. A croire qu’ils ont fait la robe en plusieurs parties, pour tout assembler 5 minutes avant la cérémonie. -   Je veux montrer mes seins : OK-   Je veux des paillettes : OK-   Je veux des franges : OK-   Je veux, je veux, je veux …. OK OK OK    Oui mais tous ça ensemble non ? Si … Et comme si cela ne suffisait pas elle porte des sandales gladiateurs… Nicky, s’il te plait, n’essaye pas d’être classique ! Car cela ne fonctionne jamais quand on n’a pas de goût !

Nicky Minaj


P. comme Paris Hilton 
Parce que la plus américaine des américaines ne sait jamais faire autre chose qu’être travestit en patineuse artistique, nous crions NON ! Elle est riche, plutôt jolie et bien faite, pourquoi ce besoin de toujours mal s’habiller ? Paris Hilton qui sait toujours mettre au goût du jour le look bourgeoise vulgaire américaine est grandement invitée à faire appel à un styliste qui peut être, nous l’espérons, lui apprendra un jour à ne plus être cette « petite américaine » folle de rose et de paillette.

Paris Hilton


T. comme Taylor Swift
Comme quoi, chacun a droit à l’erreur. Et quand je dis cela, je ne fais en rien référence aux goûts de Taylor Swift, pour laquelle nous n’avons absolument aucune attente en matière d’esthétique ou de mode. Mais plutôt de la part d’Elie Saab lui même, maître incontestée de la Couture 3.0, habillant de soie et de broderies les femmes les plus belles et les plus fortunées de cette planète. En effet, comment une horreur pareille, couleur « Intérieur de villa de nouveau riche à Miami » a-t-elle put franchir le pas de ses studios ? Outre le dégradé lagon des plus douteux, et le raccord tellement L.A. des sandales en veau velours fuchsia ; le vrai problème est la coupe ! Mais quelle horreur ce modèle ! La double bretelle, la version mini devant et longue derrière, le tout sur une soie sauvage froissée, on croirait une collaboration de créateur avec Barbie, mais c’est peut être un peu cela aussi Taylor Swift – une Barbie Country.

Taylor Swift


Et puis aussi des volants…. Beaucoup de volants… et des traines…. Beaucoup de traines…. Trop de traines… trop de volants… trop de mauve… trop de rayures… trop d’asymétrie…  trop de rose… trop de sequins… trop de paillettes… trop de petits sacs blanc… trop de petites pochettes vilaines…. Trop de mauvais goût… Trop de Mass Culture… Trop de trop, tout simplement !




Le meilleur (il en faut un peu quand même)
B. comme Beyoncé
Outre que l’argent dépensé pour avoir de tels cheveux doit représenter 1/3 de la dette annuelle Grecque, enfin un look sobre et élégant pour cette cérémonie. Même si le décolleté est à notre goût trop… TROP ! Nous validons et ne pouvons qu’admirer le choix classique de cette somptueuse tenue brodée signée Proenza Schouler. Les émeraudes à ses doigts sont la petite touche en plus qui font de Beyoncé l’une des plus respectables pour cette cérémonie.

Beyoncé


G. comme Gwen Stefani 
Gwen Stefani est pour moi l’une de celle qui a enfin compris ! La robe meringue n’est pas une obligation sur tapis rouge ; les cérémonies de remise de prix ne sont pas des mariages et en faire le moins peut parfois avoir bien plus d’effets. « Less is more » comme disait l’autre ! Petit bémol cependant sur le pantalon, qui bouffant sur les cuisses, n’était pas recommandé. Nous admirons en revanche le bustier architectural réalisé par Atelier Versace qui lui confère l’allure d’une Wonder Woman Fashion 2015. Ni bijoux, ni pochette, l’élégance est dans le détail de ne laisser admirer que le travail de la tenue choisie. Grammy de la sobriété !

Gwen Stefani


J. comme Jessie J
Moment de grâce au milieu de cette avalanche d’horreur sur tapis rouge, la chanteuse Jessie J. sublime dans une robe en tulle et soie noire signée Ralph Russo, presque entièrement rebrodée en une explosion de fleurs couleur jais, du décolleté à la traîne. Col rond sage, manches courtes, coupe au carré plaquée et teint diaphane, Jessie J nous prouve que l’on peut irradier de féminité sans excès d’ostentation, et que même la robe la plus transparente n’est en rien vulgaire si elle est élégamment portée !

Jessie J.


K. comme Katy Perry
Sublime Katy Perry toute de cristal vêtue dans une somptueuse tenue signée du couturier Zuhair Murad. Cheveux violet glacé, telle une déesse des eaux moderne, nous faisant l’honneur de délaisser son univers aquatique quelques instants, Katy Perry irradie le tapis rouge dans une tenue courte, et une ligne sobre de robe à manches, prouvant ainsi que le long n’est pas forcement de rigueur le soir et qu’une certaine vision de la Couture a également sa place dans une cérémonie 100% Pop culture américaine.

Katy Perry


R. comme Rihanna
Véritable explosion de couleur, de gaieté, mais aussi de style, Rihanna, portant une sublime robe haute couture Giambattista Valli aura sans doute été la sensation de cette cuvée 2015. Les remarques acerbes n’auront cependant pas manquées, qualifiant la robe de meringue, de chou à la crème, de parachute, de parapluie et de mille autres bêtises. Rien ne retirera cependant à cette merveilleuse robe taille empire soulignant la délicatesse des épaules de Rihanna ainsi que son visage, son coté spectaculaire, foncièrement Couture, presque féerique. D’ailleurs, à voir les différentes photos prises lors de l’événement, Rihanna jouant avec les photographes et avec sa robe, a l’air étonnement heureuse de la porter, de pouvoir réaliser une sorte de rêve d’un soir, de rêve de petite fille. Un seul doute cependant, je regrette de ne pas avoir pu voir de photo de la jeune femme assise entouré de ces dizaines de mètres de soie, la scène aurait sans doute eu quelque chose d’assez amusant et de décalé – poésie contemporaine.

Rihanna


R. (bis) comme Rita Ora 
Parce que le glitter est à la mode, au départ j’aurais dit non, MAIS, il y a quelque chose chez cette fille qui fonctionne ! Cheveux courts, robe métal, une sobriété voyante. Habillée en Prada, ce que l’on n’aurait pu imaginer du premier coup d‘œil, Rita Ora réussie le pari audacieux d’être élégante toute en cote de maille sans une once de vulgarité. Preuve en est que l’on peut être spectaculaire sur tapis rouge sans pour autant faire grand déballage des charmes dont la nature nous a dotée.  Réflexion qu’il serait bon de graver en lettres d’or (ou d’argent) sur Hollywood Boulevard ! Mesdemoiselles les starlettes, à bon entendeur.

Rita Ora


S. comme Sia
C’est accompagnée de la jeune danseuse Maddie Ziegler que la très discrète mais néanmoins talentueuse chanteuse Sia a fait une apparition masquée lors de cette édition des Grammy Awards. Habillées et coiffées toutes deux comme des jumelles artistiques et symboliques, c’est à Giorgio Armani qu’a été confié le soin de réaliser ces tenues aussi proches que différentes. Telles un miroir à fond cassé, les deux artistes se complètement, se scrutent, se ressemblent et se diffèrent à tour de rôle ; symbiose artistique assez intéressante, mettant autant en avant la gestuelle de l’une que la voix de l’autre. Un duel féminin masculin, sobre, élégant et intelligent.

Sia


A&W