Des études de plus en plus nombreuses documentent les bienfaits de la méditation en pleine conscience, bénéfice par bénéfice. Ces chercheurs de l’Université Carnegie Mellon sont allés plus loin dans l’explication de certains de ces bénéfices. Ils décrivent, dans la revue Current Directions in Psychological Science décrit les voies biologiques activées par la méditation permettant une réduction du stress et du risque de maladies liées .
J. David Creswell, professeur de psychologie à l’Université Carnegie Mellon a déjà montré, avec son équipe, comment la méditation en pleine conscience peut réduire le sentiment de solitude chez les personnes âgées et atténuer le stress. Il décrypte ici les effets de la pleine conscience sur des voies biologiques qui contribuent à la réduction du stress.
Cette nouvelle étude s’appuie sur les résultats de la précédente, menée il y a quelques mois, sur 66 sujets, en bonne santé, âgés de 18 à 30 ans qui devaient participer à une expérience sur 3 jours. Certains participants ont suivi un bref programme de formation à la méditation pleine conscience, soit une session de 25 minutes pendant 3 jours consécutifs, devaient pratiquer des exercices de respiration pour contrôler leur respiration et se concentrer sur le moment présent. Un second groupe a suivi un programme de 3 jours d’entraînement cognitif orienté vers l’amélioration de leur capacité de résolution de problèmes. Ensuite, tous les participants ont dû effectuer des tâches stressantes comme des prises de parole et la résolution de problèmes mathématiques face à des évaluateurs au visage sévère. Chaque participant a évalué son niveau de stress et les niveaux d’hormone de stress (cortisol) ont été évalués à partir d’échantillons de salive. L’expérience confirme non seulement un stress auto-déclaré très inférieur chez les participants formés à la méditation mais aussi une augmentation de la réactivité du cortisol.
Des mécanismes biologiques du stress : Lorsqu’un sujet est exposé à une expérience individuelle de stress, l’activité dans son cortex préfrontal, la zone responsable de la pensée consciente et de la planification diminue. En revanche, l’activité dans l’amygdale, l’hypothalamus et le cortex cingulaire antérieur, des zones impliquées dans une réponse rapide au stress, augmente. Des études ont déjà suggéré que la méditation en pleine conscience inverse ces modèles d’activité cérébrale, en cas d’expérience de stress. Ainsi, la méditation va augmenter l’activité préfrontale, et permettre ainsi de mieux réguler la réponse biologique au stress.
Quand la réponse au stress n’est pas contrôlée, son activation excessive augmente le risque de maladies liées au stress, comme la dépression ou les maladies cardiaques. En réduisant la réponse au stress, la pleine conscience peut donc contribuer à réduire ce risque.
En conclusion, sa pratique amortit donc le stress psychologique en augmentant la réactivité du cortisol au stress, suggérant une meilleure capacité d’adaptation, un moindre risque de maladies liées et permettant cette diminution de l’auto-évaluation du stress psychologique.
Il s’agit donc de mieux identifier les sujets les plus à risque et les plus réceptifs et de développer des interventions de prévention ciblées.
Source:
Current Directions in Psychological Science December 2014 doi: 10.1177/0963721414547415 How Does Mindfulness Training Affect Health? A Mindfulness Stress Buffering Account
Psychoneuroendocrinology June 2014 10.1016/j.psyneuen.2014.02.007Brief mindfulness meditation training alters psychological and neuroendocrine responses to social evaluative stress
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