Supercondriaque - 6/10

Un film de Dany Boon (2014 - France) avec Dany Boon, Kad Merad, Alice Pol, Judith El Zein, Jean-Yves Berteloot

Beaucoup de longueurs, mais quelques bons gags.

L'histoire : Romain est hypocondriaque, collectionne les boîtes de médicaments, s'asperge de gel hydroalcoolique, passe son temps à analyser ses symptômes grâce à Google, et squatte les salles d'urgence et le cabinet (voire le domicile) de son médecin, Dimitri, qui n'en peut plus... Il cherche à le "caser", en espérant que l'amour lui occupera l'esprit de manière plus positive. Mais Romain fait fuir les candidates... Pour l'obliger à voir la vraie misère, il l'emmène dans des camps de réfugiés clandestins, dont il s'occupe bénévolement en dehors de son travail. Là, Romain se fait piquer ses papiers par un révolutionnaire du Tcherkistan, recherché par la police dictatoriale de son pays... qui lui a laissé en échange son sac, avec ses vêtements de combat et son identité de chef de guerre.

Mon avis : Contrairement à certains dangereux extrémistes qui condamnent une fois pour toutes tel ou tel réalisateur (ceci est une blague - je précise - vu que de nos jour...), je ne me refuse jamais à tenter une comédie, fut-elle une danybouse. Et puis j'aime bien rigoler, alors je suis tellement contente quand un film me fait rire. C'est hyper rare, hélas.

Et bien là, ma fois, je l'avoue, même si ce n'est pas un chef d'oeuvre d'humour, loin de là (personne ne battra mon Fufu...), je me suis bien marrée à plusieurs reprises ! Le sujet prête fortement à rire, car nous sommes tous un peu hypocondriaques, alors les situations sont à la fois terrifiantes (le coup du magazine dans la salle d'attente... c'est tellement vrai !!!) et drôles. Les comédiens sont au top, Alice Pol est délicieuse. Pour ceux qui aiment bien Dany, sans préjugé, nostalgique de son sketch Je vais bien, tout va bien, c'est un festival qu'il nous livre.

Ma scène préférée est celle où Romain se trouve dans une infâme geôle du Tcherkistan, où après une nuit cauchemardesque entre rats et cafards, il se réveille en criant : "Google !" car la première chose lui venant en tête, c'est de consulter notre Meilleur Nouvel Ami pour voir ce qu'il a pu se choper comme maladies dans cet endroit pourri. Et constatant que bien sûr il n'y a pas d'ordi dans la cellule, il crie encore, comme ultime espoir, avant la crise cardiaque : "Y a pas la wifi ?!!" J'ai adoré le contraste entre l'endroit, abandonné, misérable, inhumain... et l'évocation de cette technologie dont nous, les riches, ne pouvons plus nous passer. Ainsi que le message qui passait, justement : pouvons-nous désormais vivre sans Google, futur Maître du Monde ? Et je pèse mes mots.

Supercondriaque, film philosophique ? Non, évidemment, mais l'addiction du héros aux médicaments sans ordonnance et à son écran d'ordi en dit long sur notre société. J'ai bien aimé cet aspect, qui rend le film un peu moins tarte que d'habitude.

Bon voilà c'est tout. Ce sont juste quelques scènes qui m'ont bien amusée. Pas de quoi casser trois pattes à un canard, non plus.

Les critiques sont très partagées, il y en a pour tous les goûts. Alors je vous en donnerai une très gentille : "Cette comédie enlevée lorgne du côté de la romance et de l'action sans jamais perdre son efficacité comique. Et Kad Merad retrouve le top de sa forme au contact de son acolyte." (Le Parisien) ; et une très méchante : "Sa quatrième réalisation nous pose la grande énigme botanique de la critique cinématographique : la racine du navet. Si tous ces gens talentueux font de leur mieux, pourquoi leur film est-il aussi mauvais ?" (Positif).

5.000.000 d'entrées, quand même...