Une fan de plus ! Comme des centaines de milliers avant elle, Pauline s’est entichée de l’Islande après y avoir posé ses papattes. Elle en est tombée raide dingue au point d’en faire un recueil de photos. Un de plus ! Car des clichés sur l’île il en fleurit ici ou là comme des flocons sur Reykjavik un matin d’hiver. Mais Pauline ne doute pas une seule seconde que ses photos à elle soient le reflet singulier d’émotions inédites.
Racontez-nous votre rencontre avec l’Islande !
Etant une grande amatrice des photos de paysage, j’ai découvert l’Islande en photos. En flânant sur internet, notamment sur Pinterest ou en lisant des magazines de voyages. Mon ami s’était rendu en Islande en hiver et voulait me faire découvrir ce pays en été. C’était mon premier séjour, et j’ai déjà prévu d’y retourner un jour, à une autre saison pour pouvoir redécouvrir le pays autrement. Je suis tombée amoureuse de ce pays, de ses paysages, de cette force qui se dégage de chaque recoin de l’Islande.
A mon retour, j’ai voulu éditer cet ouvrage car je voulais montrer à mes proches et à tous les gens qui peuvent tomber sur mes images la beauté et la diversité de ce pays. Je voulais immortaliser ce magnifique voyage et partager la beauté de ce que j’ai pu voir.
Si l’attrait pour les beaux paysages de l’île inspire fort souvent les photographes, les portraits d’autochtones sont plus rares; vous avez pourtant choisi de ne traiter que la nature : en quoi vos photos sont-elles différentes des nombreux tirages existants ?
Je pense que l’émotion que j’ai pu ressentir face à l’omniprésence de la nature se lit à travers mes photos. Chaque photographe a un œil particulier et réussi à faire ressentir différentes choses, ce qui crée la différence entre chaque photographe. J’ai voulu traduire en images les sentiments que j’ai vécus, notamment à Jökulsárlón, j’ai eu les larmes aux yeux en arrivant là bas, en me retrouvant sur la plage face aux icebergs et à la puissance de la glace. Lorsque les gens arrivent aux pages sur Jökulsárlón, et font un « Waouh! » alors, c’est que j’ai réussi à faire passer cette émotion.
L’organisation du séjour ne nous a pas permis de prendre suffisamment de temps pour nous rapprocher des Islandais et pouvoir en faire leurs portraits sincères, sans que ça ne soit qu’une simple photo.
Nous avons eu la chance de voir la dernière expo photo de Ragnar Axelsson lorsque nous étions à Reykjavík, ses portraits m’ont aspirés. Lorsque l’on regarde ses images, encore plus en grand format, on est submergés d’émotion, on ressent les sentiments, les émotions, pour moi c’est ça un portrait. Et du temps est nécessaire afin d’avoir un échange avec la personne. Nous ne restions pas plus de 24h dans un endroit, et ne pouvions prendre ce temps là, c’est aussi l’une des raisons pour lesquels il faut que je retourne en Islande.
Le thème de la nature mise à part, vos clichés intègrent couleur et noir & blanc, paysages, objets insolites, aurores boréales… S’il en existe un, quel est le fil rouge du livre, hormis celui de la nature ?
Dans l’ouvrage Outdoor, j’ai choisi de suivre l’itinéraire que j’ai parcouru lors de mon voyage, on peut dire que c’est ça le principal fil rouge. J’ai préféré garder cette cohérence géographique.
Le thème reste celui de la découverte d’un pays tout au long du livre.
Vos photos ne comportent aucun commentaire, ni aucune légende : est-ce un parti-pris ou un oubli ?
J’ai choisi de numéroter chaque page, et de faire une carte regroupant chaque numéro. Ainsi, à la fin du livre, toutes les images ont leurs légendes et leurs localisations. Parce que pour avoir feuilleté un bon nombre de livre, j’ai aimé avoir une carte qui référence les photos, je trouve ça pratique pour se dire, « Ah c’est ici. Il faut que j’aille dans ce coin là de l’île pour voir ça ».
C’est aussi un choix esthétique, pour que les photos soient plus fortes sans fioritures. Sur les images de mon site, c’est un choix esthétique également, je ne voulais pas montrer forcément des photos d’Islande, mais des photos de voyage hors de contexte.
Comment vous êtes-vous organisée sur place ?
Nous sommes partis durant trois semaines, fin Août, début Septembre et nous avons choisi de faire le tour de l’île en commençant par les fjords du Nord Ouest. Nous avons loué un quatre quatre et avons suivi notre itinéraire en le modifiant parfois selon les prévisions météo. Nous étions en Islande lors de l’éruption de Bardabunga, et nous avons subi la fermeture de quelques routes, notamment pour aller dans le centre de l’île vers Askja. Nous avons pu nous rendre au Landmannalaugar, mais un avis de tempête nous a empêché de faire le trek jusqu’à Skogar.
Nous avons alterné campings et auberges de jeunesse pour réduire le budget.
Pour les photos, j’utilise un Canon 5D Mark II avec un objectif 24-70 mm pour les photos couleurs, et les noir et blanc sont réalisées avec un reflex argentique Minolta SRT 100 X.