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Dimanche 14 février 1915

Par Cantabile @reimsavant

Canonnade violente faisant vibrer les vitres dès le matin et bombardement ; quelques obus, comme hier.

- à 18 heures, alors que je me trouve rue du Cloître 10, où je passe assez souvent prendre des nouvelles de la famille de mon beau-frère, un coup de fusil retentit soudain.

Que signifie cette détonation entendue assez près ? Nous n'attachons pas d'importance à l'incident sur le moment, rien ne nous donnant lieu de nous alarmer plus que les autres jours.

Le lendemain matin, j'apprends que le débitant de la place des Marchés 11, à l'enseigne "Au Zouave", M. Erhart Louis, 54 ans, a été tué net, d'un coup de fusil tiré à travers la porte vitrée de son établissement, par un soldat ivre à qui il avait refusé de servir à boire, après la fermeture réglementaire du débit. Voilà ce que nous avions entendu.

Ah, la vie d'un homme ne pèse pas lourd, en ce moment, à Reims !

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Dimanche 14 février 1915

Dimanche 14 - Messe rue du Couchant. Quarante Heures à Ste Geneviève.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. Travaux de l’Académie Nationale de Reims

14 - Dimanche - Grand vent et pluie ce qui n'empêche pas les bombes sur la ville et les environs et, après midi, le soleil se montre par moment et toujours un vent à enlever les maisons. Dans le région de Berry-au-Bac, il semble, à entendre la canonnade de ce côté qu'un véritable duel d'artillerie y est engagé, à 11 h 1/2 du soir ça n'avait pas encore cessé.

Carnet d'Eugène Chausson durant la guerre de 1914-1918

Voir ce beau carnet sur le site de sa petite-fille Marie-Lise Rochoy


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